Forum - Goyokin, l'or du shogun - Avis
Accueil
Forum : Goyokin, l'or du shogun

Sujet : Avis


De Saburo Ichimonji, le 28 mars 2004 à 16:48
Note du film : 6/6

Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter de plus,après la très complète critique deja mise en place,si ce n est que ce film est un pur chef d'oeuvre de plus.la scène du combat final est simplement une des plus belles jamais réalisées.Nakadai est une fois encore magnifique en samouraï hanté par son passé.


Répondre

De Arca1943, le 25 juin 2007 à 20:22
Note du film : 6/6

« Superbe séquence finale dans la plaine enneigée et battue par les vents, sorte de linceul d'une époque qui allait bientôt se refermer. »

Superbe finale, en effet ! Ce qu'il y a de saisissant, c'est la portée historique du film : en voyant à quels expédients honteux la seigneurie de Sabaï en est réduite pour payer son lourd tribut au Shogun, on se dit qu'un tel système ne pourra plus durer très longtemps. Le maître du domaine le sait pertinemment et le dit à l'agent du Shogun avant d'allumer le contrefeu qui doit faire s'échouer le navire chargé d'or : "Avant de mourir, tu vas voir à quel point nous devons nous salir les mains pour payer notre tribut à la tyrannie." Pour le maître du domaine Sabaï, une seule chose compte : l'ordre des choses doit perdurer même s'il craque de partout et quand bien même doit-il pour cela devenir un sanguinaire massacreur. "Telle est la voie du samouraï!" répète-t-il démagogiquement à ses troupes. De même, le courageux samouraï qui réussit à empêcher le second massacre sait pertinemment que ce faisant, c'est au système des samouraïs lui-même qu'il met un terme en remportant la victoire (avec l'aide, notons-le, de simples pêcheurs) : et voilà pourquoi il plante son sabre désormais inutile devant la tombe de son ennemi, tandis que les types avec les masques se défoulent sur leurs tambours. Quel film splendide que ce Goyokin ! J'ai bien hâte de l'oublier pour le regarder à nouveau.

Et en plus, Tatsuya Nakadai est encore plus cool que Clint Eastwood… et il dégaine aussi vite ! Et puis comme il a l'oreille fine, hein ? Malgré la pluie battante, il sait qu'un type se tient dehors, de l'autre côté de la paroi… et shlak ! il enfonce son sabre exactement au bon endroit et le type de l'autre côté du mur est mort. Drôlement bien entraînés, ces samouraïs.


Répondre

De Arca1943, le 7 juillet 2007 à 20:25
Note du film : 6/6

« J'ai bien hâte de l'oublier pour le regarder à nouveau », disais-je dans mon message précédent. Eh bien, je n'ai pas attendu ! Ce Goyokin m'est décidément tombé dans l'oeil. Au fond, le rapprochement avec le western italien est juste, mais le tout est de savoir qui a commencé le premier à influencer l'autre ! Quoi qu'il en soit, un grand film d'aventures. Et Nakadai est géant. Je dis peut-être une bêtise, mais il me semble que de nos jours nous voyons des tas de films d'action, mais bien peu de films d'aventures. Aïe, mais qu'est-ce que j'entends par là ? Ce n'est pas évident. Un film d'aventures est forcément un film d'action, mais l'inverse n'est pas vrai… ah ma pauvre tête…

Si quelqu'un connaît d'autres films de ce monsieur Gosha qui, sans être forcément aussi bons, sont à peu près du même calibre, qu'il n'hésite pas à me renseigner… l'appétit vient en mangeant…


Répondre

De Arca1943, le 8 juillet 2007 à 20:04
Note du film : 6/6

Vraiment, special appearance by Yukio Mishima himself ? Ça alors. Je ne sais que trop bien que le grand écrivain nippon maniait le sabre, mais j'ignorais qu'il faisait aussi l'acteur – et ce, juste un an avant de se faire seppuku à l'issue son absurde tentative de putsch à la tête de sa milice… (On croirait un remake japonais de Nous voulons les colonels).

Et puis dites donc, c'est un vrai "vieux pro" selon mon coeur, ce monsieur Gosha : cinq films réalisés dans la seule année 1969 !


Répondre

De Arca1943, le 9 juillet 2007 à 00:05
Note du film : 6/6

Où avais-je la tête ? Je regardais la filmo non du réalisateur Gosha, mais de l'acteur Nakadai, laquelle comporte d'ailleurs six films cette année-là et non cinq !


Répondre

De PM Jarriq, le 3 août 2008 à 17:48
Note du film : 5/6

Le western italien est grosso-modo né du remake d'un film japonais (Yojimbo), et quelques années plus tard ce cinéma nippon se voit effectivement influencé par ce qu'il a involontairement engendré. Drôle de parcours, dont Goyokin est un exemple idéal. Ce "bouillon de cultures" peut dérouter un peu, comme la BO.

Plus que de Leone, c'est de Corbucci que je vois la trace ici : Django et Le grand silence ne sont jamais loin. A la différence des antihéros italiens, Nakadai n'est pas à la poursuite d'une prime juteuse, ou de vengeance, mais de rédemption. C'est ce qui donne toute la mesure de ce beau personnage, spectre errant, samouraï emblématique, bientôt englouti par les neiges de l'Histoire. L'acteur reprend sa silhouette décharnée de Harakiri, l'oeil fiévreux, irremplaçable.

Un beau film oui, qui soigne les seconds rôles (l'espion rigolard, la survivante du premier massacre, la femme du héros, version nippone de Pénélope), ses extérieurs, et ne néglige pas les séquences d'action, comme cette superbe bataille nocturne, entre deux bûchers naufrageurs.


Répondre

De Arca1943, le 4 août 2008 à 18:14
Note du film : 6/6

« …spectre errant, samouraï emblématique, bientôt englouti par les neiges de l'Histoire. »

Je peine un peu à rationaliser l'état de semi-hypnose dans lequel me plonge ce magnifique film de sabre. Je crois que ça se concentre dans les toutes dernières images : après avoir livré à Kinnosuke Nakamura son interprétation de ce que font les paysans à tapocher tout le jour durant sur leurs tambours, le samouraï Wakisaka Magobei plante son sabre sur la tombe de son sanguinaire beau-frère et s'éloigne sur le plateau enneigé battu par les vents. Or, sans son sabre, cet homme n'est rien : on s'est bien donné la peine de nous le faire savoir au début du film. Alors que d'autres rônins peuvent se recycler en devenant artisans (Harakiri) ou même… barbiers (Les Derniers samouraïs), lui n'avait trouvé d'autre expédient que de faire un numéro de cirque avec son sabre. Que va-t-il devenir ? Ça n'est pas évident. Mais ce beau finale est crépusculaire et auroral à la fois : parce qu'on est en 1831, c'est-à-dire tout de même une bonne trentaine d'années avant l'ère de bouleversements et de guerre(s) civile(s) appelée « Bakumatsu », et 40 ans avant la fin officielle de la classe des samouraïs. On se trouve donc pour ainsi dire au début de la fin. Et si le personnage du rônin devenu sans maître après que son domaine eût été rayé de la carte est un classique (Harakiri, Les Onze guerriers du devoir et plusieurs autres), ici on a affaire à un samouraï qui est devenu sans maître de sa propre initiative, ce qui n'est pas la même chose. « J'en ai assez de la voie du samouraï ! » déclare-t-il à Tetsuro Tamba avant de prendre ses cliques et ses claques et de partir pour Edo. Prendre l'initiative, commencer quelque chose de nouveau, cela porte un nom : la liberté. Au sens littéral le mot samouraï signifie celui qui sert et lui décide de ne plus servir. Dans un monde militaro-féodal humble et soumis, voilà un homme qui prend l'initiative de rompre avec cette vie-là – dans un premier temps. Et dans un deuxième temps, après avoir vaincu (avec un coup de pouce de l'agent du Shogun) les méprisables massacreurs-naufrageurs du domaine de Sabaï, il fait usage de sa liberté pour prendre une initiative plus radicale encore et décide de ne plus porter le sabre. De samouraï il était devenu rônin; et là, de rônin il devient un civil, un homme ordinaire, qui s'en va dignement (suivi à quelque distance par sa fidèle épouse) préfigurant en quelque sorte le Japonais de demain. Si le personnage du rônin errant qui parcourt tant de ces films, et en particulier celui-ci, est si fort, si prenant, c'est qu'il incarne – sans forcément le savoir – une aurore de la liberté sur fond du plus dur despotisme, comme de l'or sur la neige.


Répondre

De vincentp, le 30 juin 2009 à 22:38
Note du film : 5/6

"Et voici… l'épreuve de sabre, en direct de Naganoooo…" (Pierre Fulla). (*)

Plus précisément, de l'ile japonaise de Sado, et nous sommes en 1860.

Beau film de sabre, présentant effectivement des ressemblances évidentes avec l'univers de Sergio Corbucci, tel Le grand silence : le petit peuple, victime des méchants, que combattent les gentils, dans des baraquements de fortune, ou au sein d'extérieurs enneigés.

Variété des plans, photographie magnifique, adéquation de tout ceci avec le sujet traité (voir la séquence finale, les personnages principaux déambulant sur un sol enneigé, qui semble s'envoler autour d'eux, comme leurs illusions). Et puis, cette histoire propose aborde un sujet éternel : la fin justifie-t-elle les moyens ?

L'édition dvd de Wild Side est de qualité.

(*) http://www.stars-oubliees.com/les_presentateurs/pierre_fulla/rubrique102.html


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0060 s. - 5 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter