Forum - La Maison des Bories - Des minutes magiques...
Accueil
Forum : La Maison des Bories

Sujet : Des minutes magiques...


De cookie, le 15 juin 2007 à 23:12

Un fantasme de jeune fille entre la musique magnifique et une scène d amour virtuelle si belle – un peu désuet mais si joli …


Répondre
VOTE
De verdun, le 23 septembre 2007 à 22:30
Note du film : 5/6

J'ai vu ce film il y a seulement quatre ans, et ai-je beaucoup plus à dire que le message précédent ?

En tous cas, il faut constater que La maison des Bories est un très beau film qui laisse des souvenirs à fois lointains et forts.

En premier lieu, il y a la musique que l'on entend dès le générique. Tout le monde connaît cette musique: c'est le concerto pour piano n°21, qui a servi aussi bien pour des publicités, des génériques d'émissions radio-tv ou des standards téléphoniques. Et pourtant, malgrè le fait que cette musique soit une scie dans l’œuvre de Mozart, la magie opère, c'est ce qu'on appelle une utilisation intélligente d'un air connu.

Le choix des extérieurs naturels provençaux contribue à la magie. Car La maison des Bories est un film qui régale l’ouïe et la vue. C'est un film impressionniste qui joue sur les sensations auditives et visuelles.

A côté de cela, une intrigue déjà vue voire vieillotte. L'histoire d'une femme mariée, mère de famille, unie à un géologue irascible, fait la connaissance d'un homme idéal : jeune, beau, intelligent, sociable. Mais malgré la tentation et les opportunités, elle réintégrera sa routine familiale. On le voit, le sujet accuse l'age de sa source d'inspiration: un roman des années 30, déjà désuet lors du tournage du film: 1969, année "érotique" (sic). Aujourd’hui où les couples se déchirent pour un rien, la protagoniste aurait tôt fait de claquer la porte du domicile conjugal et d'aller où son cœur la porte…

Mais la délicatesse du traitement aide à faire passer l'obsolescence du matériau de base ; outre la musique et la lumière, on oubliera pas de sitôt des inventions marquantes, notamment cette fameuse scène où la mère de famille et le jeune amant putatif donnent l'impression au spectateur de se faire l'amour alors qu'ils se trouvent dans des chambres séparées.

En somme, voici un très beau film dont la force romantique et le thème de l'amour adultère imaginaire/impossible peut faire penser à Sur la route de Madison. Sa délicatesse et son raffinement font la différence, sans oublier le plaisir de voir Marie Dubois, découverte de Truffaut, qui aujourd'hui lutte contre une maladie incurable, sans oublier l'inoxydable Maurice Garrel en mari insupportable.

Un chef-d’œuvre du cinéma français ? Un très beau film qui me fait penser que: 1° Jean Aurel, Pierre Kast, Jacques Doniol-Valcroze ont fait des films parfois aussi intéressants que ceux toujours cités de Godard et consorts. N'oublions pas que le cinéaste de La maison des Bories est d'abord le fondateur des "Cahiers du cinéma", quelle que soit l'opinion que l'on porte sur cette revue. 2° Il faut rééditer plus de (bons) films français des années 70, comme je l'ai déjà fait remarquer sur le fil qui concernait Un Condé.

Il est choquant que ce film soit absent des rayonnages de dvd.


Répondre

De Arca1943, le 24 septembre 2007 à 02:39

Cette critique de Verdun me donne très envie de voir ce film dont j'ignore tout. Par contre, je me rappelle avoir vu au moins un film de Jacques Doniol-Valcroze qui développait une sorte de conte philosophique à partir d'une prémisse de science-fiction : L'Homme au cerveau greffé avec, je crois, Mathieu Carrière.


Répondre
VOTE
De Impétueux, le 24 septembre 2007 à 11:30
Note du film : 4/6

Je rejoins Verdun dans son vote et le remercie pour son excellent message, qui donne en effet tout à fait envie de voir, ou de revoir ce film un peu oublié…


Répondre
VOTE
De Gaulhenrix, le 14 octobre 2007 à 12:52

Un film très estimable, en effet, dont je place une séquence parmi les plus belles du cinéma : impressions de calme, de douceur et de sérénité d'une musique* qui accompagne de ses notes délicates les élégantes arabesques d'un avion en modèle réduit en virevoltes sur un arrière-plan de ciel et de paysages de Haute-Provence. Une illustration toute de sensibilité d'une musique sublime. Et quelques minutes magiques de cinéma…

  • (Andante du Concerto pour piano n° 21 en ut majeur K 467 de Mozart.)

Répondre

De verdun, le 16 octobre 2014 à 22:23
Note du film : 5/6

Le film idéal pour rendre hommage à Marie Dubois. Cette oeuvre intemporelle et délicate mérite plus que jamais une édition en dvd ou un blu-ray…


Répondre
VOTE
De Tamatoa, le 16 octobre 2014 à 22:46

Minutes magiques ….Intemporelle et délicateune séquence parmi les plus belles du cinéma..

Alors ..


Répondre

De Impétueux, le 22 juin 2015 à 19:31
Note du film : 4/6

Je conservais un souvenir très ancien et estompé du film, sans doute un peu trop noyé, précisément dans la brume dorée du passé, le cadre magnifique de la Haute-Provence, la beauté adéquate de la musique de Mozart et la blondeur lumineuse de Marie Dubois. Tout cela, capté sur une chaîne de télévision et revu l'autre soir avec bienveillance et attention, demeure, mais ne suffit tout de même pas à hausser La maison des bories au rang que je pensais.

La faute à qui, ou à quoi ? Essentiellement aux dialogues, qui m'ont semblé pitoyables, sonnant à peu près toujours faux alors que la délicatesse du récit, hautement classique, demande une finesse exceptionnelle, un doigté subtil pour éviter de tomber dans le romanesque et le larmoyant. Car après tout des histoires où une femme jeune et belle, installée dans les tranquilles routines matrimoniales est troublée, séduite, enivrée par la survenue d'un jeune homme beau comme un dieu, qui la regarde comme une déesse, il y en a un paquet : c'est déjà la trame de La princesse de Clèves, roman écrit déjà en 1678 par Madame de La Fayette et c'est un sujet qui a connu plus tard de riches postérités, du Lys dans la vallée au Bal du comte d'Orgel (et sûrement une quantité d'autres qui ne me reviennent pas en tête).

Mais, donc, si la situation, d'un classicisme extrême, fonctionne toujours aussi bien, s'appuyant sur des caractérisations bien venues, les personnages ne parviennent pas à faire passer le trouble, l'émotion, le saisissement qui s'emparent d'emblée d'Isabelle (Marie Dubois) et de Karl-Stéphane (Mathieu Carrière) dès qu'ils se rencontrent. Si les yeux et les corps parlent, les mots traduisent mal le bouleversement charnel ressenti. (Oui, c'est évident, ce bouleversement charnel ne peut pas passer directement par les mots, mais doit se traduire par les ellipses, ou le métalangage, ce qu'on ne peut dire apparaissant en creux dans ce qu'on dit).

Cela étant, il faut dire beaucoup de bien des simples scènes captées sur le vif dans un des plus harmonieux paysages de France, agités par un vent qu'on imagine bien empli des parfums du thym ; il faut dire du bien de l'atrabilaire Maurice Garrel (qui, je crois, a trouvé là son unique rôle de premier plan), aigre, tyrannique, sombre, mais vigie éclatante et admirée de sa femme Isabelle ; il faut dire du bien de la clarté qui illumine le film, du soleil qui, rituellement, à chaque matin qui se lève, passe au travers des feuilles des grands platanes ; il faut dire du bien de la façon dont est filmé le cours caillouteux du Buëch, qui va, vers Sisteron, se jeter dans la Durance ; il faut dire du bien des acteurs complémentaires, Marie-Louise (Hélène Vallier, sœur de Marina Vlady et d'Odile Versois), Ludovic (Claude Titre, qui incarna, en feuilleton, Bob Morane) et Mlle Estienne (Madeleine Barbulée, surannée comme on aime).

Un film tout de même assez décoratif où Jacques Doniol-Valcroze a donné libre cours à un certain esthétisme, nullement déplaisant mais un peu court…


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0039 s. - 5 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter