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Forum : L'Emploi

Sujet : Critique


De dumbledore, le 11 juin 2007 à 09:03
Note du film : 5/6

Deux ans après son premier filmLe Temps s'est arrêté, Ermanno Olmi revient au cinéma de long métrage avec L'Emploi. De nouveau, Ermanno Olmi s'intéresse à l'individu face à la Société, montrant les rapports de l'un à l'autre, comment l'individu doit trouver sa place à l'intérieur de la Société.
L'histoire est celle du jeune Domenico qui est enfin en âge de travailler. Pour ce faire, il quitte sa banlieue pour aller à la ville afin de passer une série d'examens d'embauche. Durant ces tests, il rencontre une jeune femme, Antonietta avec qui il passe quelques heures. Il tombe très vite sous son charme mais ne produit pas, lui, le même effet sur elle. Antonietta et lui sont engagés dans la société pour un stage de formation. Domenico tente de la retrouver. Seulement Antonietta travaille dans un autre service. Les deux jeunes gens sont dans deux mondes proches mais séparés. Il ne la retrouvera pas, la croisera seulement… Le décès d'un collègue supérieur lui permet d'avoir enfin son emploi.
Dans ce récit d'une histoire d'amour ratée entre un jeune homme et une jeune femme, Ermanno Olmi prend un malin plaisir à décrire la société moderne en s'intéressant au fonctionnement d'une grande entreprise.
Si le film possédait sans nulle doute une certaine modernité en 1961, évoluant dans un registre proche, par exemple en France à Jacques Tati dans sa description humoristique de la société moderne, on peut sourire aujourd'hui devant nombre de détails. Comme par exemple l'examen d'entrée consistant à faire simplement deux divisions de suite en… 4 heures de temps.
Qu'importe, l'intérêt est ailleurs. Il est dans les rouages de la société telle qu'elle est décrite ici et qui n'a pas changé d'un iota en 40 ans : à la fois déshumanisante et également faite de telle manière que chacun veille à son propre intérêt, pensant plus au non-travail (vacances, horaires, comment en faire le moins possible) qu'au travail et surtout faite de petits conflits, de luttes d'intérêts et de hiérarchie et de bienséance. Rien dans cette entreprise ne permet de valoriser le travail.
L'intérêt est également dans le ton du film, toujours très touchant chez ce cinéaste humaniste qu'est Ermanno Olmi, mais également très drôle. Olmi prend plaisir à créer des petites saynètes décrivant ce fonctionnement de l'entreprise. Un vrai régal.


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