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Sujet : Les rondeurs de Rhonda


De vincentp, le 2 juin 2007 à 22:12
Note du film : 5/6

Petit film noir au budget fauché, au scénario tortueux, qui met en scène une galerie de personnages tous plus ou moins corrompus ou détraqués (excepté le personnage joué par Rhonda Fleming). Le seul qui semble intègre, le politicien clone de Mc Carthy, apparait en fin de compte peu loyal et de moralité douteuse. Et puis il y a des décors intérieurs superbes et les rondeurs de Rhonda Fleming, mises en valeur par une tenue particulèrement osée… Un curieux film au final, glamour en apparence, et bien sombre derrière ces apparences.


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De vincentp, le 3 juin 2007 à 09:22
Note du film : 5/6

Je lis dans le dictionnaire des acteurs de Jean Tulard (Larousse), à propos de ce film : "chef d'oeuvre", "un des deux grands rôles de Rhonda Fleming" ; et dans le dictionnaire des films de Jacques Lourcelles (Larousse également) : "oeuvre somptueuse et baroque C'est un film d'auteur à 100%, ou l'auteur en question, Allan Dwan, chargé d'ans et de merveilles hollywoodiens, jusqu'au bout des ongles, ne suit aucune règle, ignore superbement le genre ou il travaille, ne respecte que son bon plaisir et marque son territoire dans l'espace de sa mise en scène. Cet étrange film noir en couleurs est illuminé par le travail de son vieux complice, John Alton et se trouve ainsi transformé en féérie visuelle ou la beauté, la magnificience du monde ont plus d'importance que l'action (qui n'en a aucune), que les personnages et que le genre lui-même. A travers les méandres d'une intrigue policière de troisième zone, l'oeil du spectateur retient surtout la pureté bleutée de l'air et de l'eau, ces brassées de fleurs bariolées jetées au milieu des plans et ces deux superbes héroïnes qui traversent l'histoire sans y participer vraiment, évoluant entre deux mondes, entre deux rêves, et parfois sublimement intégrées à la composition triangulaire des plans".

Effectivement, cet aspect est exact ! En voyant ce film sous cet angle, on peut y voir un grand film atypique !

A propos de "Duel dans la sierra" de George Sherman.

Titre de la chronique : "Un marlou atrabilaire états-unien franchit le Rio Grande"

Western réalisé en 1958 par George Sherman. Le scénario accuse certaines limites (les thèmes développés le sont simplement correctement), mais le film n'est pas inintéressant pour autant.

Ce long-métrage a pour intérêt d'avoir été tourné dans des décors naturels du Mexique (à une journée et demi de cheval du Rio Grande nous explique-t-on), essentiellement ruraux (montagnes et plaines). Sherman utilise habilement la profondeur de champ pour intégrer les personnages au sein d'un vaste décor, s'étalant à perte de vue en profondeur et en largeur (aspect magnifié par le cinémascope). Les haciendas en ruine issues de la conquête espagnole, perdues au milieu de la nature verdoyante confèrent à ce Mexique une dimension étrange et sauvage, presque fantomatique, à l'écart du Temps. Les peones y sont portés par un mysticisme religieux plus ou moins inquiétant ou bien versent dans la délinquance et agressent le voyageur, couteau ou arme à feu à la main. Les institutions régulatrices (l'armée, l'administration ou la justice,…) semblent absentes de cette contrée…

Ce territoire semble être un jardin d'éden mystérieux, obéissant à des règles qui lui sont propres, générant une inquiétude sourde pour le voyageur qui s'y aventure (ce récit insiste lourdement sur le fait que les deux aventuriers qui s'y sont risqués avant le héros y ont trouvé la mort). Le héros américain du récit traduit son ressenti en demandant à la jeune femme mexicaine qu'il observe se baigner nue dans la rivière : "vous n'avez pas peur de vous baigner seule et nue dans la rivière ?". Celle-ci lui répond procéder de la sorte depuis toute petite… L'aventurier américain se représente un monde faits de dangers multiples, le mexicain perçoit au contraire un univers paisible.

Duel dans la sierra contient une série d'éléments visuels et sonores relativement bien pensés et assemblés permettant de constituer une atmosphère, un climat, entourant un intrigue dramatique. Il est sans doute également porteur d'une vision assez caractéristique de la civilisation mexicaine vue par les américains des Etats-Unis à la fin des années 1950.

The last of the fast guns date de 1958 et peut être qualifié de western crépusculaire, aux côtés de L'homme de l'ouest par exemple, réalisé la même année. Le titre originel (peut-être), le fait que le héros soit un tueur aux motivations pas très claires (certainement), l'entrée en matière autour d'un cimetière, mais aussi un ciel souvent couvert et menaçant, sont des éléments qui peuvent le rapprocher de cette tendance qui émerge dans le cinéma américain d'alors.


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