Cette vision dantesque, ce film catastrophe métaphysique, une production Disney !

Une déchirure dans l'espace et le temps, un trou noir, gigantesque maelstrom, tournoie sur lui même sur une entêtante musique de John Barry, en aspirant tout ce qui l'entoure, même la lumière…

Aux frontières de son empire, un vaisseau spatial d'un kilomètre de long à la ligne très "début de (XXè) siècle", le Cygnus, se tient immobile. Derrière ses verrières, un savant aussi fou que génial, maximilian Schell (hélas déservi en VF par une doublure carricaturale), régnant sur une armée de robots et d'humanoïdes aux origines douteuses, contemple la vision infernale en murmurant des passages de la Génèse : "Il y avait une ombre au dessus de l'abyme, et l'esprit de Dieu se mouvait àalasurface des eaux…"

Il ne rêve que de pénétrer avec son Nautilus futuriste dans le syphon galactique où toute vie converge et s'achève pour y commencer un voyage vers l'infini.

Antony Perkins, encore une fois perturbé, est fasciné par l'homme et veut l'accompagner. sa colègue Yvette Mimieux, rescapée d'autres enfers (les Morlocks de La machine à explorer le temps de George Pal et Les quatre cavaliers de l'apocalypse de Vincente Minnelli) tente en vain de l'en disuader. Mais déjà le robot Maximilian, âme damnée du docteur (au sens propre autant que figuré !) s'avance vers eux en lévitant, faisant tournoyer sa pince coupante…

L'équipage du Palomino, petit vaisseau d'exploration en voyage de retout vers la terre avec son petit robot rigolo (oui, c'est un Disney, c'est vrai !) tombé aux griffes du ténébreux savant, échapera t-il à la catastrophe annoncée ?

Ils ne veulent pas finir dans le trou noir… Mais le spectateur, lui, veut savoir ce qu'on y trouve… et les visions finales seront brèves mais intenses : infernales puis célestes.

Un film OVNI à (re) découvrir même si les effets spéciaux ne sont pas toujours à la hauteur (mieux vaut ne pas le regarder sur un écran trop grand). Aucune goûte de sang, mais un fond mystique immanent dans un spectacle inattendu pour un film Disney, quoi que… à mi-chemin finalement, dans un contexte de science fiction, entre vingt mille lieues sous les mers et le final "Nuit sur le mont chauve/Ave Maria] de Fantasia, déj) productions Disney. Dans la catégorie fantastique, ce studio a t-il seulement fait mieux depuis ?

Hélàs, vu que les vendeurs s'obstinent à classer ce film entre Blanche-Neige et Bambi au lieu de le placer dans les bacs des films fantastiques… il risque de rester longtemps méconnu !

Ma foi, DelaNuit, vous m'avez convaincu. Depuis sa sortie en 1979, j'ai toujours réussi à éviter ce film, mais vous en faites une description si vivante… J'y jetterai un oeil, c'est promis !

Je partagerais l'avis de notre ami Arca. Mais j'avoue qu'au niveau des studios Disney j'aurais une tendance certaine à me méfier systématiquement… Mais c'est vrai que notre ami(e) DeLaNuit nous propose toujours des critiques intéressantes !

mais oui, mais oui "Delanuit" a raison !… ce film tient l'une des meilleures places dans mes rayons de DVD… Pas grand chose à ajouter à ce commentaire très complet, si ce n'est que confirmer le côté "kitch" et démentiel des décors !… On adhère ou non à l'histoire, mais on ne reste pas insensible…

Personnellement je me suis attaché à l'image de la confrontation entre les 2 robots : "Max" le méchant à la carrure de Rambo et "Vincent" le petit robot débrouillard et toujours "pipelette"… Reste également en mémoire la dernière image où, dans un décor apocalyptique, le professeur Reinhardt (Maximilian Schell) est tenu a bout de bras par son robot, donnant ainsi une image inversée du Monde suite à la traversée du trou noir…

Mais il faut voir ce film avec d'autres yeux que ceux d'un scientifique !…