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Sujet : Avis contre les guerres


De droudrou, le 8 mai 2007 à 22:59
Note du film : 6/6

Il y a très longtemps que j'avais vu A l'ouest, rien de nouveau et que je viens de revoir par le biais d'un coffret acquis il y a quelques temps consacré au cinéma américain.

C'est vrai que l'image porte les stigmates de l'âge. C'est vrai que la bande son n'est pas parfaite. Mais c'est vrai aussi que c'est quand même un sacré message contre la, contre les guerres !

Bien sûr, les Allemands s'expriment en anglais ! Mais ces paroles qu'ils prononcent sont celles de tous les malheureux qui sont morts en se posant la question de savoir l'utilité de mourir bêtement au combat. "Pourquoi ?". Des deux côtés du front, on utilise les mêmes mots. On se pose les mêmes questions. On souffre les mêmes douleurs dans l'âme et dans la chair. A l'arrière, les mères s'interrogent si elles vont revoir la chair de leur chair revenir vivant. Mille questions auxquelles les réponses sont et seront toujours les mêmes partout où on se bat ou on se battra.

Et il y a cette dernière image de la main qui se tend pour attrapper le papillon et ce geste qui ne pourra s'achever parce qu'un sniper (français) l'a arrêté…

Il y a plein de choses intéressantes dans ce film. Bien sûr, ça commence par le nationalisme car il faut donner aux combattants une raison de se battre. Il y a ces gens de la vie courante qui trouvent une raison de vivre, d'exister par la guerre, je pense au facteur qui est un sergent de la réserve et qui va retrouver dans d'autres conditions ces jeunes qu'il cottoye régulièrement. Il y a cet entraînement, le même pour tous et dans tous les pays pour préparer les combattants et ces premiers contacts avec les vétérans, les premières désillusions avant que les premiers obus ne s'abattent et commencent leurs ravages. Il y a ces moments où l'on fonce tandis que les mitrailleuses ennemies creusent des trous dans les rangs qui s'avancent avant que de se replier et que les mitrailleuses "amies" ne creusent les mêmes trous chez l'ennemi… Il y a ces moments horribles qu'il faut vivre avec tout ce qu'ils représentent vis-à-vis des amis qui disparaissent, vis-à-vis des ennemis avant de s'apercevoir qu'ils sont des hommes semblables… Il y a ces meurtrissures dans les chairs qui causent des meurtrissures dans les âmes… Ces moments de désespoir quand on ne sait si on va reparaître plus tard parce que… parce que…

Réquisitoire contre la guerre, il nous fait penser à ces films qui viendront plus tard : Johnny got his gun et Paths of glory si on veut évoquer la "grande guerre" de 1914/1918. N'ayant pas vu Les croix de bois je serai un mauvais interlocuteur pour l'évoquer.


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De vincentp, le 25 septembre 2011 à 00:23
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Un classique, particulièrement impressionnant, par les images notamment, pour retranscrire la brutalité et l'horreur de la guerre. La mise en scène de Lewis Milestone, très réussie, permet de franchir, légèrement mais très régulièrement, l'académisme de fond et de forme qui sous-tend les récits hollywoodiens du début des années trente, pour conférer à cette oeuvre un caractère brutal, dérangeant, déplaisant. Certains moments (par les plans courts, le rythme soutenu) font penser par la forme au cinéma d'Eisenstein (Octobre,…).


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De Frydman Charles, le 26 juin 2014 à 12:24
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Le symbole du papillon semble très fort…Au départ une promesse faite à sa soeur de ramener un papillon pour sa collection…Le papillon , c'est le symbole de la nature , de la vie qui renait de ses cendres. C'est la chenille rampante , gluante , répugnante qui se métamorphose en papillon en sortant de la chrysalide. La chenille rampante , c'est le soldat dans les tranchées…La boite de conserve la chrysalide…Et le papillon , le soldat en temps de paix ! Ou plus généralement la vie après la guerre…A moins d'autres interprétations ?


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De JIPI, le 1er octobre 2014 à 09:41
Note du film : 6/6

"Pourquoi nous ont-ils fait cela, on ne demandait qu’à vivre"

"A l’ouest rien de nouveau" dénonce la propagande patriotique démesurée d’un pays en transe menant de jeunes étudiants survoltés par un discours enseignant frisant la démence vers l’engagement et la désillusion face à la fureur des combats.

Une boucherie innommable éteint brutalement la fougue de jeunes appelés, constatant sur le terrain que la sauvegarde de la patrie n’entraine qu’une violence insoutenable insérant quelques convivialités entre deux attaques.

L’opus est d’un pathétisme guerrier jamais égalé, on s’y croirait et ces mots valent leurs pesants d’horreurs.

Quelles images!

Sur un site infernal le soldat mené à la dure, liquéfié par la peur, est poignardé ou mitraillé comme un lapin.

Les corps à corps d’un réalisme époustouflant montre l’homme devenu bête féroce frappant son semblable comme un forcené ou au contraire, miséricordieux et prévenant, une fois sa rigueur retombée.

La survie, le dégout, le repentir, les larmes et la folie cohabitent dans un contexte pathétique entretenu par les bombes dans une page d’histoire sanglante gommant dans la boue et le barbelé loin de leurs terres une multitude de jeunes esprits en plein devenir.

Toute une génération montante éradiquée sans refaire le monde.

"A l’ouest rien de nouveau" est un rendu magnifique, un révélé insoutenable, une fresque infernale à la disposition de quelques sursitaires leur permettant d’extérioriser dans un univers cauchemardesque, une transcendance maléfique inconnue en temps de paix.

Un chef-d’œuvre grandissime aux portes de l’icône.


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De Frydman Charles, le 24 novembre 2023 à 10:33
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Je reviens sur le symbole du papillon, ici en couleur sur le casque en couvertue du DVD

Le film est analysé ci après, le papillon à la dernière image du film est évoqué wikiberal : à l'ouest rien de nouveau Chronologie 1 h 48 Paul chez sa soeur et sa mère 1 h 52 collection de papillons chez la soeur 2 h 12 Paul veut attraper un papillon prés d'une boite de conserves ouverte. Un sniper le tue. Juste avant le mot fin

Le symbole du papillon est analysé sur plusieurs sites en anglais : In All Quiet on the Western Front, butterflies represent nature that is still there despite the destruction and death during the war. They are beautiful and innocent creatures, that persist despite the bombardments. Paul notices them and other aspects of nature when war is all around. (Dans All Quiet on the Western Front, les papillons représentent la nature qui est toujours là malgré les destructions et les morts pendant la guerre. Ce sont des créatures belles et innocentes, qui persistent malgré les bombardements. Paul les remarque, ainsi que d'autres aspects de la nature, lorsque la guerre éclate.) Personnellement j'y est vu la métamorphose de la chenille en chrysalide puis en papillon. Le soldat rêve de gloire , de médaille, de sortir de sa condition de ver rampant dans les tranchées et de se métamorphoser en papillon . Un rêve inaccessible, Paul meurt en essayant de l'attraper. Un papillon a l'existance éphémère!!!


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