Il était temps que ce film sorte en Widescreen ! C'est un super thriller érotique qui a été beaucoup imité, mais jamais égalé. Barkin
dans le rôle de sa vie (avec "Siesta
". Au fait, il sort jamais, celui-là ?) et en figuration au début, Samuel L. Jackson.
Vivement… Je ne l'ai pas revu depuis l'époque héroïque des laserdiscs.
Et Al Pacino
y est plus séduisant que jamais, même si ce n'est pas son meilleur film…
Dans la série "Le saviez-vous ?", c'est Lorraine Bracco
qui incarnait l'ex de Pacino, mais son rôle a complètement sauté au montage. A part ça, c'est vraiment un super polar et il me tarde d'en voir une édition décente.
Le zone 1 récemment sorti rend enfin justice au film. Les scènes coupées (qui ne comprennent pas celles avec Lorraine Bracco,
hélas !) et la bande-annonce laissent à penser que le film a subi de nombreux soucis de montage. Il reste néanmoins une vraie réussite, qui n'a pas vieilli en presque 15 ans. Barkin
y est exceptionnelle, Goodman
aussi formant un tandem formidable avec Pacino.
A bien y regarder, la carrière d'Harold Becker est assez intéressante : le glauque "Tueur de flics
", "Taps
", "City Hall
", ou les plus moyens "Malice
" et "Code Mercury
".
(*) L'action se situe à Big Apple.
" Homme cherche femme "… Aaah les petites annonces… C'est avec un voyeurisme aussi grand et coupable que celui du cinéaste, que l'on va s'introduire dans le monde des âmes en perdition à la recherche d'une sincère affection :
Quelle femme ne craquerait devant tant de tendresse à fleur de peau exprimée avec tant de sensibilité, surtout si sa propre vie jusqu'ici a été dure et ne lui a pas fait beaucoup de cadeaux ? Un "pouèèète"… Quelques grammes de poésie dans un monde de brutes. En fait, derrière ce genre d'innocence et d'appel à l'aide, se dissimulent qui un aventurier-collectionneur en (qué)quête de ce qu'on imagine, qui un père de famille modèle ne vivant que pour ses libertines escapades… Un cadre idyllique presque ordinaire en somme… qui se corse quand une criminelle psychopathe leur répond favorablement !
Sea of love… Ce ne sera pas dans une Mer d'Amour, mais dans une marre de sang que baigneront les annonceurs dont la candidature a été retenue par la serial "killeuse". De la confiance endormie de ses victimes, la meurtrière avait bien joui. S'agit-il encore d'une frustrée qui règle ses comptes dans l'impasse, à la Carlita's way ?… Quel est donc ce type de femme qui ne tue pas juste pour piquer des glaçons ?
Pour la coincer, il faut l'appâter. Pour l'allécher, rien de tel… qu'une petite annonce !!!
Poème et hallali sont donc lancés pour la chasse à la femme. Cette fois, la tueuse aura à se frotter à un poulet suffisamment à point pour ne pas se retrouver saignant. Tout a été prévu… Ce qui l'est moins, c'est… ce que peuvent bien faire un mec et une nana libres et libérés, une fois mis ensemble. Et contre toute attente, Cupidon et Aphrodite se sont accaparé les cartes du destin : nouvelle donne est ainsi suppléée au tableau.
Le mâle réussit donc à prendre la coquine dans ses filets… Bien, il aura droit à sa médaille (posthume). Certains hommes ont la Corne d'abondance, d'autres l'abondance des cornes !
En fait, aucun plan B n'a été pensé au départ… Alors que compte faire l'arroseur arrosé pour se sortir de l'antre aqueux de sa veuve noire ? Qui piège qui ? S'ensuit l'improvisation jusqu'au jeu de la roulette russe.
Acteurs impeccables, rien à redire ; musique parfois angoissante.
qu'on peut, sans outrance qualifier de grande pointure d'Hollywood. La criminelle, Helen, c'est Ellen Barkin
qui dispose d'un charme assez singulier, malgré ce qu'on appelait jadis une tronche en biais. Dans la ville de New-York, la ville de nuit, chaude, pleine de putes et de sex-shops, deux flics qui ne se ressemblent pas, Frank et son coéquipier Sherman (John Goodman)
traquent une tueuse. Sherman, replet et rieur, est un bon père de famille. Frank, qui ne s'est pas consolé d'avoir été naguère abandonné par sa femme pour son collègue Gruber (Richard Jenkins)
porte un air de chien battu.
AC'est sans doute cette mélancolie qui explique sa fascination pour Helen. Une femme que l'équipe des policiers acharnée à découvrir le tueur de fiers coquins essaye de repérer parmi les malheureuses esseulées qui répondent aux annonces prétendument poétiques insérées dans la presse ad hoc. Il y a là une série de situations qui n'est malheureusement guère exploitée par le réalisateur Harold Becker : il y avait largement de quoi s'étendre sur la misère sentimentale et sexuelle de ces pauvres oiselles mûrissantes qui jettent leurs derniers feux en espérant, contre toute évidence, refaire leur vie.
Au fur et à mesure que se resserre autour d'Helen le filet disposé par ceux qui ne doutent pas un instant que c'est elle qui ravage le monde des célibataires égrillards, Frank se met en disposition malencontreuse vis-à-vis de sa hiérarchie et, mêmement envers celle qui la fascine et qu'il va aimer. On devine donc bien assez vite, lorsqu'on connaît, fût-ce médiocrement, l'esprit du cinéma de spectacle que tout cela, après quelques péripéties adventices, qui ne trompent personne, va s'arranger au mieux ; les spectateurs sortiront de la salle de cinéma avec la belle satisfaction d'avoir vu les amoureux réunis et les affreux méchants punis. Voilà qui est moral, voilà qui nous fait plaisir.
On retrouve sans déplaisir le fonctionnement de la police municipale new-yorkaise, les images de la cité qui ne dort jamais, filmées sans ostentation, mais avec assez de finesse pour y faire pénétrer le spectateur. Le récit policier n'est pas sans charme et on a – surtout ! – la plaisir d'y entendre souvent le standard magnifique Sea of love chanté par Phil Philips. C'est sur cette mélodie très harmonieuse que les assassinats initiaux sont accomplis. Je ne dis pas que c'est sur ces mesures que je souhaiterais passer de vie à trépas, mais je préférerais que ce soit là-dessus que sur du rap hurlant.
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