Norma Rae fait partie des films « militants » qu’ont connu les Etats-Unis dans les années les plus libres et créatives que son cinéma a connu. On y voit dans ce film comment une jeune femme de milieu modeste, pur produit de son environnement , qui va se mettre en révolte politique contre l’usine qui fait vivre la ville. Les années 70 et notamment la fin de cette décennie aura vu les films les plus politiques d’Hollywood : En route pour la gloire (76) ou bien encore Blue Collar (78) ou bien encore ce sublime et génial documentaire Harlan County, U.S.A. (76). Norma Rae mérite et possède sa place parmi eux.

Mais le film est plus que cela aussi. Il est également (voire surtout) le portrait d’une femme incarnée par une Sally Field qui trouve là son meilleur rôle. Norma possède toutes les contradictions des grands personnages : battant, lâche, très noble et très vulgaire à la fois, etc Elle rappelle a cet égard une série de personnages de « femmes fortes » qu’a connu le cinéma américain et dont la dernière en date est Erin Brockovich qui s’est largement inspiré de Norma Rae…

A la mise en scène, on retrouve un expert : Martin Ritt qui réalise un film d’une grande liberté stylistique, utilisant tout à la fois mouvements très conventionnels de travellings et une caméra épaule très libre et légère.

Martin Ritt apporte également un humour très fin qui traverse tout le film et qui fait de sa réalisation sans doute un des films les plus représentatifs de la société américaine de la fin des années 70.