L'excellent Pierre Véry, l'homme des Disparus de Saint-Agil et de Goupi mains rouges
est aux manettes de l'adaptation et des dialogues. L'honnête artisan Georges Lacombe
à la réalisation. Tout est donc réuni pour faire un bon film, à défaut d'un chef-d'œuvre.
Pourtant ce qui fonctionnait admirablement dans La belle équipe, dans Gueule d'amour,
dans Quai des brumes,
dans Le jour se lève,
tous ces ressorts à quoi on se laissait prendre, tout cela ne marche plus, ou plus guère. L'intrigue est inutilement compliquée et grandiloquente, et surtout, s'immergeant dans la vie d'une calme petite ville de province, devient, traitée au premier degré, parfaitement invraisemblable.
A noter les compositions intéressantes de Jean d'Yd, à l'œil fou, d'une grande veulerie (c'est le mauvais Amédée Frossin de L'éternel retour) et surtout de Marcel Herrand,
l'immortel Lacenaire des Enfants du Paradis
…
Personnellement, je trouverais ce film pafaitement réussi s'il s'arrêtait à la mort de Marlène Dietrich. Toute la suite : l'arrestation, le procès, l'amoureux transi interprèté par Daniel Gélin n'a aucun intérêt et constitue un appendice interminable et superflu.
Film excellent, à la fois noir par son histoire, sophistiqué par Marlène Dietrich et Populaire par Gabin. Une excellente histoire à la David Goodis ou l'on descend aux enfers en passant par l'espoir et l'amour. Le côté Policier et la fin apportée par l'Ange exterminateur de la destinée, ne détonnent pas et ajoutent au côté onirique d'un film ou l'on voit Marlène Dietrich en boutiquière de (grand) luxe et de charme.
Jean Gabin et Marlène Dietrich , prénommée Blanche dans le film, assistent à un match de boxe à la salle des fêtes de Clairval. Ca me fait penser au film "l'air de Paris" (1954). Jens Gabin y jouait le rôle d'un manager de boxe et sa femme jouée par Arletty se prénommait Blanche également. Jean Gabin campe bien son rôle inhabituel d'entrepreneur de BTP. Martin Roumagnac (Jean Gabib), commence par construire , en tant que sous traitant, un pont dont on se demande s'il est en bois, en pierre ou en béton…Martin Roumagnac précisant qu'il faut se hater de finir le coffrage car: "il va falloir couler bientôt", laisse supposer un pont en béton et que le bois sert uniquement de coffrage. Mais pourquoi voit-on des tailleurs de pierre s'affairant sur des blocs de pierre ?
C'était donc celà, Martin Roumagnac… Avant ou après guerre, pas trop de surprises de la part de Gabin.
Mais je continue à penser que Marlène Dietrich
(au français presque irréprochable !) et lui n'étaient pas un couple très assorti. Il était quand même plus en phase avec Gaby Basset.
Vous me direz que ça ne veut pas dire grand chose. Quand il était jeune, qu'il le veuille ou non, Gabin
trainait avec lui son côté "paysan" dans le sens le plus noble du terme. Plus tard d'ailleurs, il incarnera à plusieurs reprises des rôles comme L'Affaire Dominici,
La horse,
ou Les vieux de la vieille
à la perfection tant il sera dans son élément. Il ne s'est jamais caché (et pourquoi se cacherait-il ?) d'être un paysan avant tout. Mais quand je vois cette belle et grande Dietrich
au bras de Gabin,
c'est comme si je voyais Adriana Karembeu
au bras d'Élie Semoun.
On nous raconte pourtant qu'ils auraient…copiné (!). Ce qui nous a valu Les portes de la nuit
avec Montand
et Nathalie Nattier qui les auraient remplacé au pied levé pour cause d'amourette empressée. J'aurais plutôt vu la belle Allemande avec Tyrone Power
ou Clark Gable
… J'ai en mémoire ses adieux à la scène (à l'Olympia ?) ou elle m'avait profondément émue par sa grâce. La télévision nous a souvent gratifié de ce document.
Pour le film, pas grand chose à dire. L'impression de déjà vu. Un peu de Gueule d'amour, pour la rencontre avec la belle fille qui finira étranglée, une chouillette de La belle équipe
pour le côté entrepreneur. Bref, rien de très original. Ça se laisse voir, mais sans accroche précise. Oui, il nous faudra attendre Touchez pas au grisbi
pour voir Gabin
s'envoler vers une seconde et brillante carrière. Mais je l'entendais dernièrement expliquer qu'il avait eu très chaud, et qu'il s'étonnait encore de la faculté d'oubli de la part du public. Il faut dire qu'à l'époque, les médias n'étaient pas si nombreux qu'aujourd'hui où n'importe quel crétin peut surnager des années entières rien qu'en venant dire du mal des autres. Autre époque…
Alors là, Gilou40, je dois dire que peu de messages m'ont autant stupéfié que celui que vous venez de déposer sur le fil de Martin Roumagnac, où vous présentez Jean Gabin
en paysan et où vous vous étonnez qu'il ait été l'amant de Marlène Dietrich
!
S'il est exact que Gabin a été élevé à la campagne, et si au mitan de sa vie, il a voulu jouer au campagnard – et fut victime pour ça de l'agression de vrais paysans, qui le jugeaient cumulard – il ne faut pas oublier qu'il est né boulevard de Rochechouart, d'un père et d'une mère tous deux artistes de music-hall, et que les plus grands films de sa première (et meilleure ?) carrière, celle d'avant-guerre lui ont donné des rôles de prolétaire urbain. Que ce soit La belle équipe,
La grande illusion,
Pépé le Moko,
La bête humaine,
je ne vois pas le moindre gramme de glèbe là-dedans. Le premier film notable où il joue un paysan, c'est Le plaisir
en 1952.
Et pour quelques Les vieux de la vieille, La Horse,
L'affaire Dominici,
combien de films où il est malfrat Touchez pas au grisbi,
policier Maigret tend un piège,
notable En cas de malheur,
ouvrier Rue des prairies,
ainsi de suite…
Quant à vous étonner qu'il ait été l'amant de la sublime Marlène Dietrich, que dire ? Gabin
n'est sans doute pas votre genre d'homme, mais il faudrait être aveugle pour ignorer qu'il a été, avant-guerre et même un peu après l'image même du séducteur (marqué par la vie, dupé par les femmes, en fin de compte, si vous voulez, mais les tombant toutes), qu'il a tenu dans ses bras les plus belles créatures du demi-siècle, Joséphine Baker
(Zouzou)
, Mireille Balin
(Pépé le Moko,
Gueule d'amour)
, Annabella
(La bandera)
, Viviane Romance
(La belle équipe)
, Michèle Morgan
(Quai des brumes)
, Simone Simon
(La bête humaine)
, Arletty
(Le jour se lève)
… et après guerre Isa Miranda
(Au-delà des grilles)
ou Danielle Darrieux (La vérité sur Bébé Donge)
… Il n'a peut-être pas été l'amant de toutes ces beautés, mais il l'a été de Ginger Rogers,
par exemple, et de sans doute bien d'autres…
Oui, curieux message, où vous paraissez confiner le plus grand acteur français dans une petite scène étriquée ; il est vrai, je vous rejoins là, et je l'avais écrit en créant ce fil de messages, que Martin Roumagnac est un de ses films très secondaires…
Remettez vous, ami, remettez vous ! Je ne vous dis pas qu'il n'a pas eu de très belles femmes dans ses bras . Je dis que, pour moi, l'amant d'une Marlene Dietrich c'est Bogart,
Charlton Heston,
Gregory Peck,
Anthony Quinn,
Robert Mitchum,
Charles Boyer
… Excusez moi mais Gabin,
à côté…Il avait peut-être, parait'il, de beaux yeux bleus mais c'est loin d'être suffisant. C'était pas un canon.
Même auprès d'Arletty
dans Le jour se lève,
il était limite.Vous me direz que dans Les enfants du paradis,
elle a eu droit à Jean-Louis Barrault,
c'est pas mieux. Je pense qu'il faut deux Jean-Louis Barrault
pour faire un amant. Mais bon…
Pour ce qui est du paysan, je ne dis pas non plus qu'il n'a su jouer que ça ! Mais je n'ai quand même rien inventé. "-La terre, c'est sérieux, le cinéma ça ne l'est pas !-" Il l'a répété mille fois à Darget ou à Zitrone ! Et je trouve, oui, qu'il le portait sur lui. C'est un avis de nana très perso. Mais rassurez vous, je trouve que Marcel Pérès fait mille fois plus paysan que lui. Ce qui ne l'a pas empêché, à Gabin, de jouer Les grandes Familles
ou Le baron de l'écluse
avec une emphase absolument extraordinaire ! De toutes façons, à quelques très rares exceptions près, il a été bien partout. Maintenant, tant qu'à affirmer qu'il a été le plus grand acteur Français…Faut voir.
Ah, je vois mieux ce que vous voulez dire, Gilou ! Au contraire de tant et tant des actrices que j'ai citées (et probablement de beaucoup d'autres), vous, n'êtes pas, vous, sensible aux lèvres minces, aux châsses délavées, à la carrure épaisse de Gabin et vous leur préférez une esthétique plus classique et plus régulière… (quoique Humphrey Bogart
ne soit pas précisément dans ces canons-là…).
Je ne suis évidemment pas le mieux placé pour en parler, mais il me semble que des tas de types à la dégaine un peu… rugueuse ont, jadis, naguère et aujourd'hui, emballé de bien jolies filles… Clark Gable, par exemple, Jean-Paul Belmondo
ou Vincent Lindon
…
Et Marlène Dietrich, donc, qui a su oublier un temps avec Jean Gabin
qu'elle n'était pas vraiment attirée par les hommes…
Gabin paysan ? Oui, c'est un fait, à la fin de sa vie, par goût et par passion, par attirance conservatrice et bien française pour la terre (qui ne ment pas, comme disait l'autre) ; mais il est bien plus prolo que bouseux, par toute sa carrière et par tout ce qu'il a tourné de mieux…
Et le plus grand ? Ce qui m'étonne, c'est qu'on puisse en douter un instant ; il y a eu des comédiens, bien plus talentueux, sans doute… Louis Jouvet, Raimu,
Jules Berry
… Mais des acteurs… Il n'y en a qu'un seul qui a failli en atteindre la cheville, et c'est Alain Delon
…
Mais ceci nous entraîne bien loin de Martin Roumagnac… Digression, digression…
J'ai vu la fin du film ! moi qui n'aime pas particulièrement "Marlène Dietrich" il me faudrait faire un très gros effort et le revoir car cette fin m'a intrigué !…
Cher Impetieux, Vos chroniques …impétueuses ont beaucoup contribué à chasser un blues assez récurrent et je vous en remercie. Elles me mettent même en joie . J'aime les mots et j'aime en jouer . Réponse : positive et ou négative Message : étaye forcément ….. sinon pourquoi répondre ?! Inutilement – jamais … très lapidaire à mon sens … réponse fermée… Grandiloquent : tribun – Victor Hugo – Napoleon Le petit … Guernesey ou Jersey ? J'ai parfois la mémoire qui flanche et j'me souviens plus très bien… Jeanne Moreau
Bref , pourquoi une chronique inutile qu'il faut étayer et de manière grandiloquente … on a essayé , par la formation continue… de me former aux réponses fermées … en vain , et le naturel revenant au galop, je serais toujours " ouverte – écoute mais non grandiloquente ! Les réponses binaires – très lapidaires n'ont jamais été " ma tasse de thé " Earl Grey – Darjeeling Himalaya Lapsang Souchong – Grand Foocho Qu'affectionnait la Môme…
À bientôt pour de nouvelles aventures diverses et variées et bien évidemment filmographiques
Je crains d'être "lapidée" de ce site …. un peu trop binaire à mon goût !
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