Premier film réalisé par le populaire écrivain Eric-Emmanuel Schmitt 'Odette Toutlemonde' suscitait une curiosité bien naturelle. Berçant dans un univers féérique rappellant volontiers celui d'Amélie Poulain, l'histoire repose sur l'admiration d'une lectrice (Catherine Frot) envers son écrivain fétiche, Balthazar Balsan (Albert Dupontel). Ce dernier, dont la carrière va être rapidement ruinée par la critique et la télévison, trouve refuge chez cette fan hors du commun. S'en suit un rapprochement entre deux êtres que tout sépare pourtant (culture, mode de vie, moeurs…). Détruit par l'intelligentia parisienne, Balsan saisit ainsi l'importance et l'influence de ses oeuvres chez le commun des mortels. Serait-ce là une approche autobiographique du réalisateur? Il y a en tout cas, quelques similitudes entre celui-ci et le personnage. La trame psychologique se mêle en outre à de joyeux moments de comédie musicale, rendant hommage à l'illustre Josephine Baker. Destiné aux coeurs tendres, Odette Toutlemonde, s'il n'est pas un chef d'oeuvre, prouve que Schmitt est bien quelqu'un d'éclectique. Grâce bien sûr, à deux très bons acteurs. Examen d'entrée donc réussi pour le 'néo-réalisateur'.
J'ai toujours trouvé le talent d'auteur de M. Schmitt minuscule, et le voir débuter dans la réalisation n'a rien d'aguichant. Les romanciers à la mode, les présentateurs de télé, les comiques de Canal +, les acteurs plus ou moins connus, deviennent réalisateurs, Claire Chazal débute au théâtre, Laurent Ruquier écrit succès sur succès à la scène… Je sais que nous sommes (encore) en démocratie et que chacun est libre de faire ce qu'il veut, mais tout ça est à la fois confus, et parfaitement décourageant. Mais bon… J'attends quand même celui ou celle qui viendra me démentir, en se révélant génial.
C'est dramatique de voir toutes ces vedettes télévisuelles s'accaparer les planches avec l'approbation d'un public de plus en plus dévoré par une télé poubelle. Cette léthargie consentante faisant se pâmer un bétail anesthésié par les vannes à deux balles d'un Arthur sur scène fier de sa réussite est déprimante, comment avons-nous pu en arriver la ? Tous ces auras bien au chaud protégés par des techniques infaillibles (Prompteurs et autres) étendent leurs pouvoirs dans les locaux d'une culture ou ils n'ont pas à être et ça c'est scandaleux, le public ne sait plus faire la différence entre un Molière et un Ruquier, au prix d'une place de théâtre et devant l'incompétence de ces pseudos comédiens sans scrupules, il est impératif de sonner la révolte.
Dans le fond, PM Jarriq et jipi, vous mettez en cause le pouvoir de la télévision et les ravages q'elle fait dans tous les domaines (il suffit de constater ce que sont devenues les informations et, surtout, la politique) ; les arts – au sens large – ne pouvaient échapper à son pouvoir de nuisance. Sans doute la privatisation des chaînes avec ces corollaires que sont le profit, la course à l'audience et la concentration des pouvoirs ne pouvait-elle que conduire à cet épouvantable nivellement par le bas et à cette confusion des gens et des genres que vous dénoncez à juste titre.
Pleinement d'accord avec vous, mais n'allons pas jusqu'à comparer Arthur (qui gagne plus d'un million d'euros par mois au fait, je l'ai lu hier) au philosophe Eric Emmanuel Schmitt.
Ceci dit, je n'aime pas du tout Arthur (mais bien le concept des Enfants de la Télé par contre), et la répartie de Ruquier vaut parfois le détour.
Concernant le nivellement par le bas de notre société culturelle, je le condamne évidemment comme vous. Et comme vous peut-être, j'ai de plus en plus l'impression de passer pour un marginal. Songez donc à mon avenir, car je n'ai pas 60 balais, moi! (bance de veinards, va!)…;-)
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