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Forum : Le Chien des Baskerville

Sujet : Maîtrise de l'inquiétude


De Sartorius, le 11 novembre 2003 à 12:50
Note du film : 5/6

Un grand merci aux éditions MGM d'avoir édité (et en plus à tout petit prix) ce vieux film de la Hammer.

Quel immense bonheur de revoir toutes ces œuvres qui ont un charme fou malgré leur âge et leurs décors en carton-pâte ! Je ne me lasse vraiment pas de les revoir.

Le distingué Peter Cushing est au plus haut de sa forme, Christopher Lee toujours aussi séduisant et ici dans un rôle de gentil. Il ne reste plus qu'à espérer que Warner Bros ou MGM nous en éditent d'autres comme La Revanche de Frankenstein (1958) et Les Maîtresses de Dracula (1960) de Terence Fisher, ou Le Crâne maléfique (The Skull) (1965) de Freddie Francis.

Pour appuyer la critique de dvdnet il est en effet regrettable que les productions de nos jours, pourtant réalisées avec de plus gros moyens, ne nous laissent souvent pas autant d'impression… et voilà pourquoi certains de ces dits vieux films ne parviennent pas à vieillir et se revoient avec autant de plaisir.


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De Impétueux, le 29 février 2008 à 18:24
Note du film : 4/6

Malgré des moyens qui paraissent en effet bien sommaires, à l'aune de ceux d'aujourd'hui, ce film de série de l'inégalée Hammer est une des très bonnes réussites de Terence Fisher, qui fait montre, une fois encore, de sa très grande maîtrise de l'inquiétude et de l'angoisse, grâce, notamment, à un sens des couleurs et de la lumière (de la pénombre, plus exactement) qui instaure un climat permanent de malaise.

Le début du film, qui narre les origines de la malédiction qui frappe les Baskerville, est tout à fait exemplaire ; il rappelle un peu, du fait des tons terreux de l'auberge, parsemés des tenues rouges éclatantes des aristocrates débauchés qui y festoient, l'atmosphère des magnifiques Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang ; et la poursuite, sur la lande inhospitalière de la pure jeune fille qui s'est enfuie pour échapper aux entreprises de Sir Hugo (David Oxley) est une parfaite réussite, d'autant qu'elle s'achève, comme de juste, dans les ruines pittoresques et bien venues d'une antique abbaye…

(La sauvagerie des rapports de classe – alors que nous sommes déjà en 1740 – est tout de même très typique du monde anglo-saxon et me paraît s'être perpétuée jusqu'à une date récente, de façon plus violente qu'en France, me semble-t-il ; ne serait-ce pas dû, Outre-Manche, à l'inexistence d'un pouvoir royal vraiment fort, laissant donc aux aristocraties foncières, immensément riches, une bien plus grande latitude que dans notre pays où, du moins depuis Richelieu, on a toujours su couper la tête aux féodaux ?).

Dans des paysages naturellement noyés de brumes, où de traîtres bourbiers tendent des embuscades, Sherlock Holmes (remarquable Peter Cushing, bien meilleure incarnation que le mièvre Robert Stephens, dans la version narquoise de Billy Wilder), Holmes, donc, emploie toute sa clairvoyance et sa logique pour faire échapper à une terrible vengeance Charles Baskerville, dernier descendant de sa lignée. Mais là, je dois dire que le contre-emploi alloué à Christopher Lee ne m'a pas entièrement convaincu, pour de fort mauvaises raisons, si l'on veut, mais des raisons quand même : lorsqu'on reprend lumières, éclairages, musique, atmosphère des films qui identifient Christopher Lee au comte Dracula, on ne parvient guère à faire l'effort d'empathie nécessaire pour Charles Baskerville !

Mais ceci est mineur et en rien dirimant. Le chien des Baskerville est un des exercices obligés de la découverte de la Hammer, cette société de production qui a mis en scène tant et tant de nos angoisses…


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De fernand, le 1er mars 2008 à 14:37

Quitte à me faire traiter de courtisan (ce qui, sur ce site, reste encore dans le domaine de la courtoisie), sans flagornerie aucune, je trouve que vous "photographiez" merveilleusement bien ce film. Mais, pour ma part , Sherlock Holmes c'est, pour l'éternité , Basil Rathbone..


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De Freddie D., le 1er mars 2008 à 15:32

Tout à fait d'accord. Depuis l'incarnation faite par Rathbone, tous les autres interprètes de Holmes lui sont plus ou moins consciemment comparés. Et aucun n'a jamais réussi à l'effacer des mémoires.


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