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Forum : Indiana Jones et le temple maudit

Sujet : L'Inde en sombre


De dumbledore, le 4 novembre 2003 à 10:05
Note du film : 3/6

Après l’arche d’alliance et l’Egypte, c’est en Inde après trois pierres magiques que se lance Indiana Jones. Ce second opus est le moins réussi des trois. Steven Spielberg l’a lui-même reconnu. Il voulait que le spectateur reste durant tout le film à 5 centimètres au-dessus de son fauteuil. Pour ce faire, il alterne scènes d’action avec scènes d’action. Certains passages sont sublimes, comme la première séquence du film dans le cabaret, quelques images fortes dans l’imaginaire Spielberg apparaissent ici ou là, comme cette marée d’enfants ou bien la tête d’Indiana Jones furieux et décidé à sauver les enfants. Sans doute la seule fois où on le voit vraiment furieux, la seule fois où il cesse réellement de rire.

Seulement, ce qu’oublie Spielberg, c’est que ce n’est pas la vitesse qui crée les sensations, mais les différences de vitesse (accélération/freinage). Il en fait trop, comme si par la surenchère d’actions, il voulait cacher un scénario un peu bâclé.

Mais un mauvais Indiana Jones a toujours quelque chose de plaisant : Harrison Ford est toujours aussi bon et réussit à susciter l’intérêt, même s’il est entouré par un personnage féminin insupportable (future épouse de Spielberg) et un gamin un peu trop surdoué.

Et puis, il y a cette chose un peu gênante tout de même, cette vision cliché et réductrice de l’Inde qui frôle le racisme, peuple stupide, peuple soumis, peuple dédié aux dieux païens et qui a finalement bien besoin de garder la présence civilisatrice, salvatrice même, des Anglais. Cela ne sent pas très bon, mais le pire, c’est que Steven Spielberg n'en est sans doute même pas conscient.


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De marty, le 14 décembre 2003 à 15:42
Note du film : 6/6

Un mauvais Indiana Jones? Ridicule.

Ce film est culte tout comme les deux autres.

Indémodable, indispensable.


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De DelaNuit, le 9 mai 2008 à 19:38
Note du film : 6/6

J'avoue m'étonner de ce que le caractère plus sombre de ce second opus des aventures d'Indiana Jones est souvent présenté dans les critiques comme un élément négatif.

Mais après tout, faut-il que chacun de ces films se ressemblent jusque dans le dosage des éléments qui les constituent ? Je trouve au contraire sympathique que chacun des films de cette série ait sa propre atmosphère et sa propre couleur, au-delà même des pays traversés et des cultures évoquées.

Si Les aventuriers de l'arche perdue constitue la référence première, Indiana Jones et le temple maudit en présente une version plus sombre et encore plus rocambolesque, puis Indiana Jones et la dernière croisade prend un autre virage en s'axant principalement sur l'ironie de la relation père-fils. Ainsi, chacun des films renouvelle le genre à sa manière, tout en en respectantles codes. Qu'en sera-t-il du 4ème ?

Et puis, le côté sombre de Spielberg n'est pas nouveau : ne l'a-t-on pas vu depuis ses débuts donner maint innocent en pâture aux bêtes féroces : requins (Jaws / Les dents de la mer) ou dinosaures (Jurassic Park) ?

Quant à l'infériorité du peuple indien dominé par les anglais dans ce film, je n'y vois nul impérialisme, mais plutôt le plaisir du réalisateur de rendre hommage aux films d'aventure de son enfance situés dans l'Inde coloniale qui fit rêver bien des générations, de type Gunga Din, Les trois lanciers du Bengale ou La révolte de Cipayes…

L'intervention finale de l'armée coloniale britannique a d'ailleurs tout de la pirouette fréquente dans les westerns de faire survenir au dernier moment la cavalerie.

En revanche, je constate que Spielberg, entre deux épisodes centrés sur la spiritualité judéo-chrétienne (à travers la quête de l'Arche d'alliance puis du Graal), ne craint pas de s'attacher le temps d'un film à la spiritualité animiste et polythéiste indienne, dans ses contrastes et ses paradoxes (Kali à la fois déesse de la destruction et… du foyer !), faisant finalement intervenir la magie de Kali ou Shiva comme précédemment celle de l'Arche (certes plus spectaculaire) puis du Graal.

Une telle ouverture d'esprit est assez rare, alors que les adeptes du monothéisme, si sûrs de détenir La seule Vérité, ont généralement tendance à considérer avec mépris et condescendance les autres formes de symbolisme ou de spiritualité.


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De fretyl, le 6 octobre 2010 à 16:52
Note du film : 6/6

On considère généralement cet Indiana Jones comme étant le plus inabouti et pourtant c'est à mon sens le plus visuellement original, le plus spectaculaire…
Je crois qu'en fait le grand reproche qui ait fait à cet épisode est qu'il est plutôt destiné à un public adulte, alors que le film précédent suivant s'adresse à une courbe de spectateur d'age in-disproportionné.
Dans Indiana Jones et le temple maudit les images sont parfois d'une grande violence (le gourou de la secte qui arrache le cœur d'un de ses disciples, les squelettes qui sortent de terre, les types qui se font bouffer par les crocodiles…) alors que même si les deux autres Indiana Jones possèdent aussi leur lot d'horreur, les images et l'ambiance en général y est moins sombre, moins effrayante, alors qu'ici on est vraiment dans un film d'épouvante.
Les paysages sont sublimes, plus même que dans les autres épisodes et puis placer cette aventure au beau milieu de l'Inde arriéré rend encore plus fascinant cette aventure.
Je n'y ait pas vu contrairement à ce qui est souvent dit, qu'il puisse y avoir un manque d'humour, les personnages sont toujours aussi sympathique… Et puis la fin du film sur la passerelle, restera pour moi, le passage le plus prodigieux et le plus impressionnant de toute la série.
C'est quand même un bien beau film, l'épisode de la série à part. Les méchants ne sont pas nazis, Indiana Jones est perdu, plus désemparé… Mais après tout, n'est-ce pas parfois un certain changement dans l'épisode d'une série, qui peut le rendre plus intéressant que les autres. Au service secret de sa Majesté n'est t'il pas par exemple l'un des meilleurs James Bond ?

Allez ! Réhabilitons cet Indiana Jones !


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De DelaNuit, le 15 octobre 2010 à 18:56
Note du film : 6/6

Il est un autre élément qui différencie cet opus des autres épisodes d'Indiana Jones : la nature même de l'objet mystique recherché. Car loin de l'Arche d'Alliance ou du Saint Graal, si la pierre sacrée convoitée porte le nom de "Shiva Linga", c'est qu'elle est littéralement "le phallus de Shiva" !

En effet, les hindous vénèrent le "linga" (phallus) de Shiva, à la fois dieu de l'ascétisme et de la régénération. Toujours en érection mais ne répandant pas de semence, cet objet/organe rituel est supposé associer la retenue ascétique à une infinie capacité de procréation. Il est souvent accompagné d'un autre objet représentant le symbole féminin, ou posé comme dans le film dans une cavité, une niche représentant le ventre, la matrice de la femme.

Bien que ces explications ne soient jamais données dans le film, le nom de cette pierre sacrée ne saurait être un hasard. Ah, ils ont du rigoler, les scénaristes !


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De Impétueux, le 10 juin 2013 à 22:12
Note du film : 5/6

Il est sans doute exceptionnel qu'un récit aussi chatoyant, dont le premier épisode, sorti en 1981, avait émerveillé le monde entier, ravi de voir s'incarner une grande aventure qu'on croyait réservée aux bandes dessinées, il est exceptionnel, donc, que le deuxième volet de la série soit d'aussi grande qualité, ou presque que son prédécesseur.

D'autant que ce n'est pas une suite, une histoire dont les amples développements, trop retenus dans le format étroit d'une séance de cinéma, auraient trouvé leur vraie mesure dans toute une série qui n'est finalement qu'un film très long distribué entre plusieurs époques. Le personnage principal, doté d'un caractère affermi et de quelques attributs à nature d'icône (le fouet, par exemple) s'offre au spectateur toujours tel qu'en lui-même, mais dans une variété de récits et d'environnements qui le rend à sa nature mythique : c'est la reprise intelligente des serials littéraires ou cinématographiques du début du siècle, Fantomas ou Judex, Rouletabille ou Arsène Lupin.

Ceci avec tous les clichés et les exercices obligés du genre, toutes les caricatures et les coups de théâtre nécessaires, prodigués avec une extrême générosité et avec un clin d’œil connivent au spectateur qui en demande toujours davantage et qui est enchanté d'en obtenir autant. Cela écrit, je me demande si, n'eût été la parfaite réputation de Steven Spielberg et son influence déterminante dans l'économie du spectacle hollywoodien, on lui permettrait aujourd'hui de lancer un film dont le racisme et le sadisme sont aussi complaisants.

Écrivant cela je pense aux adulateurs compliqués et constipés du politiquement correct qui ont le génie de trouver des arrière-pensées glauques là où il n'y a, comme dans la plupart des Tintin, qu'une conformité à des stéréotypes des récits d'aventure. Toujours est-il qu'entre Chinois fourbes et mafieux et Hindous cruels et fanatiques, entre banquets fastueux qui offrent à leurs convives des serpents pythons farcis d'anguilles gluantes, des carcasses de cancrelats géants, des potages à l’œil arraché et des sorbets de cervelle de singe, entre collection de hideuses bestioles qui envahissent périodiquement l'espace de l'écran, des nuées de chauves-souris vampires aux grouillements de crocodiles en passant par des marabuntas de cafards et de scolopendres géants, entre agissements des démoniaques adorateurs de la déesse sanglante Kâli et arrivée presque trop tardive (mais tout juste à point) d'une troupe de valeureux cipayes conduits par un major de l'Armée des Indes aux moustaches cirées et à la trogne rubiconde, toujours est-il qu'on retrouve parfaitement dans Le temple maudit toute la fierté naïve et la bonne conscience des petits Occidentaux des soixante premières années du siècle, bien contents d'avoir apporté une touche de mesure à cet Orient fascinant mais infréquentable.

Comment se fait-il que les trois (désormais quatre) Indiana Jones aient pu être présentés sans affoler le moins du monde les bonnes âmes, comme des films pour adolescents et que ceux-ci aient pu se régaler sans frémir de ces cœurs arrachés à la main, de ces sacrifices humains, de ces enfants enchaînés vivant leur géhenne dans des mines infernales ? Je crois que la jeunesse, préparée par l'écoute des plus épouvantables histoires qu'on ait jamais inventé pour son édification (du Petit chaperon rouge à Barbe bleue) a une capacité de protection sidérante, du moment que le méchant est clairement identifié et que le héros en triomphe toujours. N'empêche que notre époque devenant d'autant plus superficiellement mièvre qu'elle est fondamentalement sauvage ne tolèrerait peut-être plus aujourd'hui ce premier degré délicieux.

Raison de plus pour tresser des couronnes à Steven Spielberg et à Harrison Ford !


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De Norman Bates, le 11 juin 2013 à 22:31
Note du film : 5/6

Peut-être un début de réponse à vos interrogations cher Impétueux, sachez que Spielberg regrette beaucoup cet épisode qu'il qualifie lui-même de trop sombre.

Certains pensent même que le réalisateur, ainsi que son comparse Georges Lucas, co-créateur du personnage d'Indiana Jones, ont été influencés par leur état psychologique lorsqu'ils ont écrit Le Temple Maudit: George Lucas est alors englué dans ce qui restera comme l'un des divorces les plus retentissants et coûteux d'Hollywood alors que Spielberg doit faire face au scandale qui entoure le tournage d'un film qu'il produit (La quatrième dimension) au cours duquel trois cascadeurs trouvent la mort.

D'où un film sombre, souterrain avec de nombreuses scènes d'horreur qui entraîna la création de la classification PG 13: interdit au moins de 13ans! Un comble lorsqu'on connaît l'oeuvre de Spielberg très axée sur l'enfance!


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De Impétueux, le 12 juin 2013 à 18:33
Note du film : 5/6

J'ignorais ces détails, qui ne sont pas sans importance, vous avez raison, sur la genèse du film et sa noirceur, sans beaucoup d'égale dans le genre.

Cela dit, Indiana Jones, d'emblée, (Les aventuriers de l'arche perdue) tutoie de façon délicieusement scabreuse les précipices horrifiques : le grouillement des serpents du chantier de fouilles, les visages des Nazis qui fondent…. Il y avait déjà de l'idée !


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