Le générique est des plus séduisants : Ethan Hawke, Winona Ryder, Ben Stiller, Steve Zahn, vraiment que du bon monde. Le sujet est également porteur : faire le portrait d’une génération (celle du début des années 90) avec ses rêves, sa vision du monde, et le confronter avec la réalité, une « une réalité qui mord » pour reprendre le titre original bien plus… « mordant ».

Eh bien, malgré tout ce potentiel, le film n’est qu’un pétard mouillé. Les comédiens sont certes formidables. Winona Ryder est irradiante. Ethan Hawke en beau ténébreux est à l’aise dans le personnage qu’il sait rendre humain et Ben Stiller en cadre dynamique explosif est parfait. Seulement, les personnages sont sans surprises. Soit ils sont égales à eux-mêmes du début à la fin du film, soit ils se révèlent comme on se doutait depuis longtemps qu’ils étaient. Pas de surprise, pas de complexité. On vogue en plein milieu des clichés et on n’en sortira pas.

La fin est de ce point de vue pathétique. On finit sur une histoire d’amour et une ultime pirouette comique, à peine drôle mais bien plus troublant quant au sens ultime du film. Tout ça pour ça, pour une simple histoire d’amour convenue et sans relief ou bien un gag ridicule ? Où est le sujet promis, la confrontation de l’idéal face à la réalité ? Pas traité.

On se dira que Ben Stiller n’est pas à l’aise dans le social et le psychologique, qu’il n’est pas Lawrence Kasdan. Et on n’aura pas forcément tort…