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Forum : Antwone Fisher

Sujet : Critique


De dumbledore, le 28 octobre 2003 à 17:45
Note du film : 3/6

Denzel Washington, un des comédiens les plus discrets et des plus intéressants s’est essayé à la mise en scène et… nous laisse perplexe. On serait tenté de dire que pour l’instant, il ne convainc pas comme metteur en scène, mais qu’on lui laissera le bénéfice du doute.

Sa mise en scène est très – trop – classique, basée uniquement sur des champs contre-champs, sans aucun moment de « pure cinéma », c’est-à-dire sans que des plans disent finalement plus que ce que dit le personnage dans le cadre ! Même le hors champs dans les dialogues semble lui être assez difficile. Plus inquiétant : les rares fois où il s’essaye à des cadres qui veulent « faire sens », ce n’est vraiment pas convaincant. Le découpage de la première scène de dîner du personnage du psy face à sa femme en est un exemple. Il veut montrer, par le cadre, que le couple ne se parle plus, que quelque chose est cassé, mais visuellement (voir photo) c’est un peu lourd!

Le classicisme se trouve également dans le scénario et surtout dans l’axe dramatique qui unit le jeune homme violent au psy. On découvrira – Quelle grande surprise ! – que si le psy a aidé le jeune à se construire une base solide pour pouvoir construire sa vie, le jeune en contre-partie a permis au psy d’ouvrir les yeux sur ses propres problèmes à savoir son manque de communication avec sa femme depuis qu’ils ont renoncé à avoir un enfant. Parcours – trop – classique.

A côté de tout cela, il faut reconnaître deux qualités au film. D’abord une fin (les 20 dernières minutes) affectivement très forte. Denzel Washington ose aller dans l’émotion et réussit là pleinement son but. Et puis, surtout, son film évite plusieurs écueils énormes. Le premier concerne l’armée. Le film réussit à ne pas trop en parler et à privilégier les scènes de personnages aux scènes guerrières. L’armée est reléguée au second plan pour n’apparaître que de temps à autre et d’une manière assez originale.

Sans être encensée, le film lui reconnaît que dans certains cas, l’armée est un lieu de construction pour des jeunes sans repères (re-pères dirait Lacan). Autre écueil évité : le racisme. Vu le personnage de jeune black violent dans le monde de l’armée, on pouvait s’attendre à ce que le racisme blanc/noir apparaisse dans le film. Il apparaît certes, mais pas là où on l’attend, puisqu’on le trouve – et il fallait l’oser – dans le personnage de la mère adoptive noire qui traite Antwone de négro et qui lui préfère son demi-frère qui a la peau plus blanche ! Rarement un film sur les noirs montre ce phénomène d’identification à l’agresseur d’une manière aussi claire… et aussi tragique.


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