Ring est un film qui marque l’histoire du cinéma japonais récent puisque ce film adapté d’un roman de Koji Suzuki a lancé une vague de films fantastiques de qualité. Ring est d’ailleurs le premier opus d’une trilogie qui comprend un Ring 2 et un Ring 0 qui revient sur l’origine même de toute l’histoire.

Mais Ring est surtout passionnant par les thèmes qu’il aborde. L’idée d’une cassette maudite, qui cause la mort dans 7 jours de celui qui la voit, rappelle le principe du pacte avec le diable, de Faust, avec la gratification pécuniaire en moins ! Chaque personne qui regarde la cassette maudite (essentiellement des jeunes filles d’ailleurs) connaît d’ailleurs la malédiction sans y croire. Une fois le film visionné, elles commencent à regretter leur choix.

Le principe n’est donc très original, mais le thème abordé l’est nettement plus puisque finalement tout le film développe une idée : les images que vous regardez à la télévision peuvent être dangereuses.

Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence que la scène la plus terrible est celle d’un enfant qui tombe par hasard sur la cassette qu’un adulte n’a pas rangée et que ce sont les jeunes surtout qui se passent la cassette sous le manteau. L’idée même de la cassette à la fois séduisante et mortifère représente bien cette séduction de l’image violente qui hante actuellement notre société.

J'ai vu ce film pour la première fois au cinema, il m'a littéralement terrifié. Dans tout le film, l'angoisse est pesante, on ressent réellement de la peur, j'en avais les larmes aux yeux, des larmes de trouille, comme un sanglot qui n'arrive pas à sortir. Je l'ai revu à la télé depuis et il ne m'a pas effrayé du tout. Je pense que la bande sonore est d'une importance capitale pour apprécier ce film à sa juste valeur, toutes ces distorsions de violons torturés doivent être entendues le volume à fond.Tous les plans sont des pretextes à suspense, on a toujours l'impression que quelqu'un se cache dans la scène et s'apprete à surgir pour faire mourrir de peur le spectateur et pourtant on est toujours surpris et on ne peut que sursauter devant les ruptures de rythme ou s'angoisser de par l'anticipation de ces ruptures imprévues.

La scène finale m'a empeché de dormir. Sadako! épargne moi…Je ne suis qu'un pauvre spectateur trop curieux…

A propos de "RING", le seul, l'unique (tous les spectateurs suffisamment attentifs ont bien compris ce que valaient les "CERCLE", "CERCLE-2" et "RING ZERO" : de la daube pitoyable (qu'elle soit américanisée ou japonaise), très mal photocopiée, mal jouée et peu inspirée…

I)l n'y a pas d'autre "trilogie" artistique que celle des "RING", "RING 2" et "DARK WATER" du même NAKATA !!

Les images de ces trois films ont une force poétique fulgurante : on n'est pas si loin de la "Nadja" d'André BRETON et des soubresauts d'une folie visuelle capables de "happer" véritablement le spectateur(comme les fantômes informatiques échappés du très beau "Kaïro" de Kyoschi KUROSAWA…)

J'ai vu récemment un film à peu près inconnu chez nous (d'ailleurs, est-il sorti en salles ?) "Let's scare Jessica to death", qui paraît être l'ancêtre des films d'horreur japonais du style The ring ou Dark water. Datant de '71, ce film de John Hancock n'a rien d'un chef-d'oeuvre, mais il contient en germe tous les éléments qui feront le succès de ces films avec maison hantée, femmes ou enfants noyés, héroïne sombrant dans la folie, etc. J'ignore si les cinéastes japonais se sont jamais référés dans des interviews ou commentaires DVD, à "Let's scare Jessica to death".

Je viens de le revoir et ça m'a encore flanqué une pétoche de tous les diables ! Jamais je ne descendrai dans un puits ! Ja-mais !

Ring est au film de peur ce que Pour une poignée de dollars fut au western : un véritable reboot du genre, un nouveau grand départ à la progéniture innombrable, qui s'est disséminée dans toutes les directions. Et je maintiens aussi que ceux qui ont vendu les droits de remake à Hollywood (dont le "domestic market", c'est-à-dire nous en Amérique du Nord, supporte très mal qu'un film soit étranger) ont nui à l'exportation du cinéma japonais dans le monde, en permettant qu'un ersatz US circule en lieu et place du vrai film. Il y a des profits qui en réalité n'en sont pas.

Quoi qu'il en soit, je ne suis pas près d'oublier l'expression de Hiroyuki Sanada quand il comprend de quoi il retourne à la toute fin de Ring !