Voila je l'ai finalement vu hier soir en VOstf. Heureusement pour mon plaisir que l'acteur principal soit Silvio Orlando et Nanni Moretti n'est que tres peu devant sa camera. A la fin, il interprete l'acteur qui doit jouer Silvio Berlusconi. Son visage est aussi expressif et en nuance que Chuck Norris. Quel massacre !

il est aussi serieux/ennuyeux que Berlusconi est souriant. Je devrais dire grimaçant. L'un ne va pas sans l'autre comme une piece de monnaie et j'espere que la fin prochaine de l'un (SB) entrainera l'oubli ou le renouvellement de l'autre (NM).

Pourquoi j'en parle alors ? Car il montre la scene d'archive au parlement europeen ou Berlusconi traite de Kapo un député européen allemand que j'avais entendu parler sans l'avoir vu. C'est consternant pour l'image de l'Italie.

Est ce tout ? Non bien sûr, l'histoire de ce producteur de genre (horreur,sexe) plutôt médiocre interpreté par Silvio Orlando est assez touchante, interessante et plutôt credible. Les petites piques sur le monde du cinema sont plaisantes avec ces acteurs stars et leur lubies ou ce cameraman qui apres 30 ans reste rancunier d'un article de presse. :D

Ceci dit pour le theme Berlusconi je vous conseille un documentaire.

Une déception ! Et une certitude : Begnini, et ici Moretti, sont loin d'égaler Dino Risi dans le registre de la comédie italienne engagée politiquement. Le film n'est drôle qu'en peu d'occasions, les péripéties professionnelles et familiales du personnage principal guère intéressantes. Le scénario est faible, soulevant quelques pistes pour expliquer le cas Berlusconi mais ne les explorant pas. Le portrait de Berlusconi parait bien superficiel, parfois trop à charge, et cela finit par se retourner contre Nanni Moretti. On en retire surtout l'idée d'un pays coupé en deux camps, prêts à en découdre de façon guère civilisée. Une seule satisfaction : un bon acteur, bonimenteur invétéré, démagogue, peu scrupuleux, et d'une mauvaise foi invraisemblable (mais captant la sympathie du public) : Berlusconi lui-même, notamment lors de sa fameuse "sortie" ou il compare un député allemand à un kapo de camp de concentration…

Je ne peux qu'aller dans le même sens que VincentP. L'aspect le plus amusant est justement celui qui n'est pas politique : le très bon Silvio Orlando en producteur de série Z et sa nostalgie de films foireux et boboches. Oh, mânes de Tentacules, de L'Antéchrist et de tant d'autres…!

Ce qui est vraiment très mince. Et même inexcusable quand on pense au nombre de bonnes solutions qui furent trouvées en Italie au cours des 50 dernières années pour aborder des sujets politiques sans emm… le pauvre monde. Entre l'approche « frontale » des néoréalistes et les impayables concoctions satiriques des comédies à l'italienne, entre les fascinants thrillers de Petri ou Rosi jusqu'à Fellini lui-même qui y a contribué avec la réjouissante allégorie de Prova d'orchestra, n'y avait-il pas moyen pour monsieur Moretti de manoeuvrer sa barque ? Apparemment non.

Pourtant, je me souviens d'un film avec un peu les mêmes têtes (Orlando, Moretti…) et qui avait mis dans le mille : Le Porteur de serviette, excellente comédie sur la corruption des politiciens, ou encore le très savamment déjanté Palombella rossa du même Moretti sur la déconfiture du parti communiste italien, une forme de satire politique inconnue jusque-là, très originale. Mais ça remonte à presque vingt ans, déjà…

Je crois que Nanni Moretti haït tellement Berlusconi que ça lui coupe ses moyens.