…Ce Casino Royale là mérite certainement que j'y fasse un petit détour.
Le seul mérite de Casino Royale
l'autre, le choucrouteux, l'indigeste, ce sera peut être de me faire revenir à mes premières amours, les années soixante.
C'est vrai, ça, que sont ces attaques insensées contre ce film déglingué et nonsensique ? Il y a de l'Hellzapoppin là-dedans, une folie furieuse complètement britannique, on s'amuse à reconnaître dans le moindre figurant l'une ou l'autre des stars les plus connues de l'époque, la musique de Burt Bacharach,
jouée par Herb Alpert est une des plus réussies qui soit, et on chipote !!
C'est un "burlesque" sur un personnage qui a acquis une notoriété certaine. Le gros problème, c'est qu'en fait nous n'arrivons pas à identifier le burlesque autrement qu'à un niveau qui touche Laurel et Hardy, Buster Keaton ou Charlie Chaplin et j'en oublie. Dans le cadre du générique du Casino Royale en question, il y avait bien trop de monde. Et il y avait des gags hilarants, mais, entre autre, trop rire fatigue. Un certain moment, c'est le trop plein et alors le rire perd tout sens, surtout au cinéma. Les rythmes de nos films ne sont pas les mêmes que ceux de nos pionniers. C'est ce qui explique aussi le flop de "Un monde fou, fou, fou" de Stanley Kramer. Et n'oublions pas que notre constitution de français n'est pas faite pour nous rapprocher de l'humour british.
Oui, c'est bien ça : il y a trop de tout : trop de stars au générique, trop de péripéties foldingues, trop de jolies filles, trop de personnages incongrus, trop de péripéties adjacentes, trop de couleurs, trop de psychédélisme.
Ce qui fait que, lorsqu'on parvient à la première heure, on est un peu saturé de tout ça, de ces cavalcades incessantes, de ces renversements de situation sans queue ni tête, de ces changements continus d'orientation. L'ennui c'est qu'il reste une seconde heure à affronter… Et ce qui est bête, c'est qu'il y a, parsemés ici et là, jusqu'à la fin, des idées formidables et des numéros très réussis ; ainsi toute la séquence où Orson Welles incarne Le Chiffre comme personne n'aurait pu le faire.
Le parti de tourner l'affaire en burlesque avait surpris énormément, à l'époque, même si le choix de David Niven pour jouer le rôle de l'agent secret britannique apparaissait très pertinent et que l'on rappelait que c'est lui que Ian Fleming
aurait désigné pour ressembler le plus au personnage tel qu'il l'avait conçu. Et il est bien vrai qu'il lui donne ce charme et cette distinction qui lui appartenaient… Tiens, ça aussi, ça aurait été intéressant, de voir Niven
se mesurer à Goldfinger
…
Graveleux ? le terme est un peu fort : on n'est pas dans de l'Hitchcock, tout de même ! Disons salace et coquin. Il est vrai que le film survenait quelques mois avant l'explosion de mai 68, aux moments où toutes ces choses se libéraient…
Un mot enfin sur la musique de Burt Bacharach, exceptionnelle et enchantée. Bon. J'ai mis une note médiocre mais je m'en repens déjà…
Ah ben s'il y a Daliah Lavi ! Je vais jeter un œil.
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