L'utopie pénalisée par une impossible naissance devient la ressource principale de l'ironie voir d'une moquerie désabusée. Cela pourrait être l'unique perception de ce film un peu naïf projetant suite à un départ précipité quatre américains dans une configuration fantastique.

Au-delà du froid et de la glace sur des hauteurs pratiquement infranchissables se trouve une vallée verdoyante Shangri-La. Découvert dans la douleur, le site offre des vents calmés, une température clémente et des rires spontanés, l'accueil est chaleureux, la faune idyllique.

A l'inverse d'Aguirre, Robert Conway (Ronald Colman) n'envahit pas ces territoires inconnus, il y est convié par une douceur désarmante. La vallée s'auto alimente en gestes simples, ici rien ne change la base est immuable. Les tempéraments des nouveaux arrivants se transforment, au début réticents il s'adaptent et songent à ne plus repartir.

Film culte, chef d'œuvre de la quête récompensée, Horizons Perdus est un apaisement bienheureux. Au-delà de cette frontière que Sondra (Jane Wyatt) empêchant Robert Conway de partir ne peux franchir, les vents sont déchaînés, le froid est un poignard, dans ce contexte l'homme redevient immédiatement mauvais. Le long calvaire du retour vers la civilisation à travers ces montagnes ou la mort peut surgir à chaque instant précipite de manière désordonné un homme complètement desséché vers ses semblables. La route est faite à l'envers. Robert Conway le comprendra et agira en conséquence.

Frank Capra dans ses films offre bien souvent une seconde perception à l'homme projeté dans un premier temps dans des comportements universels. Georges Bailey rêve de conquêtes, il y renoncera en sauvegardant un bien précieux, la présence constante de sa famille et de ses amis. Tout est au kilomètre carré et pour toute une vie.

A Shangri-la dans un premier temps on pleure un monde perdu puis on s'adapte en visitant les lieux, les idées fuses, tout est à entretenir ou à améliorer, le basculement s'opère naturellement, le nid est fait, on ne regarde plus derrière soi.

Salut Jipi ! – Ouaip ! Ton rédactionnel à propos de "Horizons lointains" est très bien et, sans vouloir t'envoyer des roses (il y a la fleur et la tige…), tu nous as fait là une présentation supérieure à Télérama ! – Ouaip ! Ma question : "est-ce que tu as vu le film ?" ta réponse, je pense : "oui !" – l'ennui c'est que ton rédactionnel apparaît par trop neutre et que, de fait, si tout un chacun des "forumeurs" (défense de forumer dans les lieux publics…) veut le voir, ou l'a vu et veut exprimer une opinion quelconque, tu ne nous fournis pas la matière pour te contrer ! – je ne te cache pas que j'ai envie de voir ce film que j'ai découvert tout récemment par hasard avant que tu n'interviennes – mais, par rapport à ton appréciation, je n'ai déjà rien à t'opposer – c'est là une des remarques qu'on te faisait quand tu étais arrivé sur le site – par rapport à ce que je sais, maintenant, de tes centres d'intérêt ou de tes motivations, que tu nous livres ce film est tout à fait dans ta ligne de pensée, mais tout un chacun doit pouvoir te suivre ou enrichir le sujet – et pas de façon neutre –

à propos Jipi, mes coordonnées e-mail : vivyves@club-internet.fr – à bientôt – Droudrou

Salut droudrou, je viens de t'envoyer un message.

Je reconnais qu'avec moi ce n'est pas facile, tous les films commentés sont bien. Je n'ai pas la compétence de juger une oeuvre de manière professionnelle, je construis mes remarques sur quelques points forts avec en ce qui concerne "Horizons Perdus" la fameuse scène de la frontière virtuelle que Sondra ne peut dépasser, au dela les vents sont déchainés, cette scène m'a impressionné. Tout cela est loin j'en conviens d'une analyse pondérée liée à des procédures de métier de critiques de cinéma et n'engendre je suis d'accord aucun débats que je ne pourrais d'ailleurs pas alimenter, je n'ai pas le niveau. Il ne me reste plus qu'une sensibilité éxaltée.

Tous les films dont je parle sont vus. Pas toujours de manière facile. En ce qui concerne les chaines Françaises ARTE est ma tasse de thé, pour le reste il faut glaner au petit bonheur la chance sur le cable avec un baluchon plein d'espoir.