On ne peut qu’être admiratif devant le scénario à la fois brillant et ingénieux qu’il propose. La première grande idée du script est de développer un côté « documentaire » au film. On prend le temps de nous montrer tout ces détails réaliste de la vie de ces militaires : comment accrocher le parachute avant de sauter, le fait de toujours enterrer les résidus de leurs passages, etc. Ce temps investit dans le descriptif est très nouveau pour un film hollywoodien et confère à tout le film une crédibilité puissante.
La seconde force du scénario se trouve dans la structure de son récit tout à la fois huilé dans l’engrenage dramatique qui retire peu à peu toutes les ressources, les unes après les autres, à nos héros : l’avion, le ravitaillement, la radio, les armes, le sommeil… Il faut saluer également l’idée brillante qui consiste à éviter le film-mission dans lequel on voit les soldats soumis à une mission qu’ils vont effectuer durant tout le long du film et finir par l’accomplir avec l’héroïsme nécessaire. Ici, la mission est réglée dans la première demi-heure. Tout le reste du film se résume à savoir comment les soldats vont réussir à rejoindre leur base.
La mise en scène fait preuve quant à elle d’une très belle efficacité, adoptant souvent des points de vue documentaristes : plans larges durant des scènes d’action (la mission notamment), sans musique. On assiste plus qu’on ne vit… Valeurs qui vont bien évidemment s’inverser tout au long du film pour culminer dans une attaque de nuit filmée uniquement en des gros plans sur nos personnages.Que des choses admirables, mais pourtant il manque un petit quelque chose pour que le film soit un très grand film du Cinéma, et non pas seulement de la période dans laquelle il s’inscrit, période de pure propagande à laquelle le film ne déroge pas. Loin de là.
A l’efficacité manifeste de la narration (scénaristique et de mise en scène), il manque une vision humaine. Les personnages sont tous trop d’une pièce, trop parfaits, trop bons petits soldats sans angles ni dualité. Errol Flynn est l’incarnation du héros parfait, celui que toutes les femmes veulent épouser et que tous les parents aimeraient pour gendre. Il n’a même pas la dimension grande gueule grand cœur d’un John Wayne qui mènerait une action à laquelle il pourrait ne pas croire. Du coup, côtoient finalement des images très réalistes de la forêt, de la guerre, etc, et des personnages qui ne sont plus du tout crédibles. Mélange bancal. Cette propagande ne se voit pas uniquement dans les personnages mais également dans la vision de la guerre qui est développée ici et qui manque de perspective. D’un côté les bons soldats (la scène de la mission est tout de même un massacre, mais cela ne semble pas poser de problème de représentation) et de l’autres les vrais bouchers de japonais, inhumains.
C'est vrai, mais je trouve qu'il manque toujours un petit plus qui ferait de lui un des cinéastes du panthéon. Une vision humaine… Pour moi, il reste loin derrière Wilder, Mankiewicz, Ford, Hawks, Cukor, Wise, Wyler, Curtiz, Hitchock, Huston etc.
Je conviens qu'il est plus doué que, je ne sais pas, J. Lee Thompson.
Flynn n'incarne pas un héros infaillible : il reconnaît être dans le civil un architecte qui travaille un mois et qui se repose le reste de l'année… C'est dit rapidement, avec le sens de la litote de Walsh, qui passe rapidement à autre chose.
Les listes de nos films préférés – immarcescibles ou non ! – ont au moins ceci de positif qu'elles poussent à aller découvrir tel ou tel film, placé par un cinéphage à qui vous accordez du crédit au pinacle de ses choix.
C'est ainsi que la position de Aguirre, la colère de DieuC'est ainsi que la place de n°3 octroyée par Vincentp à Aventures en Birmanie m'a naturellement conduit à aller voir du côté de ce Walsh
guerrier. Et tout autant que j'ai remercié l'un, je remercie l'autre !
C'est vrai, c'est très bien : un film assez long (plus de 2h20) et où n'apparaît pas le moindre frais minois, et pourtant on ne s'ennuie pas une seconde, tant on partage, presque charnellement, la touffeur de la jungle birmane, l'exubérance paralysante de la végétation, la difficulté de la progression. C'est magnifiquement filmé et, même si on n'a pas le moindre doute sur l'issue heureuse de l'odyssée du capitaine Nelson, les péripéties sont haletantes et bien rythmées.
Mais je trouve que la critique de Dumbledore est très juste : on est bien conscient qu'un film sorti en 1945 est – en plus ! – un ouvrage de propagande, agréablement manichéen et porteur de valeurs patriotiques en béton, et pourtant on aurait tout de même souhaité que la colonne américaine fût un peu davantage contrastée. Parce que ce n'est pas seulement Nelson (Errol Flynn)Je ne dis pas qu'un traître ou un lâche aurait amené autre chose qu'un ressort mélodramatique inconvenant ; mais un peu plus de réalisme dans la faiblesse n'aurait pas été impossible. L'épaisseur psychologique n'est pas ennemie de la geste héroïque, finalement (voir La 317ème section).
Cela dit, qui est véniel si l'on se laisse prendre à la grande magie du film, ne doit empêcher personne d'être heureux que de telles productions existent…
Attendez, mon cher Impétueux : ne me dites-pas que vous ne "connaissez" pas Walsh ! Walsh, c'est, en 90 minutes un film de 2 h 30 mn – C'est son style – A la différence d'un Ford, ses personnages sont néanmoins nettement moins sympa – Leur psychologie est nettement moins fouillées mais qu'il s'exprime par rapport à un film de "guerre" ou un "western" ou un "polar" il ne laisse jamais insensible sauf quand le scénario est mal travaillé – J'éprouve quelque peine à voir que Battle Cry existe en DVD quand Les nus et les morts
n'est pas disponible ! – Par contre, de Walsh, il y a ce film dont le titre est on ne peut plus mal traduit en française La grande évasion
où l'on sait quand même qu'il a permis 2 remakes, 1 de Walsh lui-même sous forme de western, La fille du désert,
et 1 autre dont l'action se déroule dans les années 50 avec Jack Palance
… – La générosité de Ford cède ici la place à l'efficacité toute militaire…
C'est un film à voir en salles. Sur grand écran, ce film est impressionnant. On peut n'être qu'intéressé, mais il est possible d'admirer aussi tout le talent de Walsh et de son équipe pour un film tourné en Californie. La mise en scène, la direction d'acteurs, la bande sonore, pour ne parler que de ces aspects sont prodigieux.
Je vous renvoie au dico de Jacques Lourcelles qui contient une analyse du film lumineuse (exprimant un avis que je partage totalement), et dont j'extrais les quelques lignes suivantes : "c'est ici le triomphe absolu de l'art classique, ou le le concret et l'abstrait, la description synthétique et analytique de la réalité, l'emploi des gros plans et des plans généraux, des plans courts et des plans longs, la litote et le spectaculaire s'harmonisent à la perfection et donnent lieu à une oeuvre qui, réalisée à chaud, dans un contexte et des visées militantes précises, atteint immédiatement à l'intemporel. On verra cette oeuvre dans cinquante ans avec la même admiration qu'elle insipre aujourd'hui. Le film est fascinant par le génie avec lquel Walsh décompose les différentes phases d'une action, les diverses réactions de ceux qui l'accomplissent, pour les recomposer presque aussitôt en donnant une vision globale de cette action et de l'attitude physique et mentale des combattants. … Une part d'espoir, une part de réalisme (une part également de surnaturel cosmique, sensible dans la manière de filmer et d'appréhender la nature) animent cette oeuvre ou Walsh, grâce à ses talents de chroniqueur, de peintre et de poète épique, a pu saisir l'instant avec un immense recul et conférer à une page d'histoire immédiate les accents de l'éternité."
Ugh !
Pour ceux qui aiment lire et qui aiment les films de Walsh :
Afin de vous permettre de mieux juger de son style, il a écrit un "western" qui s'intitule "La colère des justes" que vous pouvez trouver d'occasion à très bon prix sur Amazon.fr – C'est très direct et, en plus, ce serait une sorte de Butch Cassidy et le Kid.
J'en profite également pour attirer l'attention des uns et des autres sur le personnage de la femme dans la filmographie de Walsh et de Ford – c'est très différent et à l'exemple des deux réalisateurs. Il y a néanmoins chez Walsh un personnage de femme que j'aime beaucoup dans son film Les implacables…
Je vous aime bien, Impétueux. Vous pourriez être mon grand-père. Je pourrais presque venir vous lire l'almanach Vermot dans votre maison de retraite, à l'heure ou Madame Impétueux fait sa sieste. Mais votre critique sur Aventures en Birmanie me reste en travers de la gorge ! Soyez mesuré à l'avenir quand vous dégommez un film qui est dans sur mon podium immarcescible !
Vous me faites présentement penser à un critique américain éminent, qui a publié un livre sur John Ford. Sa conclusion sur La prisonnière du désert est sans appel : "je suis catégorique, l'ayant revu plusieurs fois à la table de console. C'est un bon film mais sans plus, loin d'égaler les meilleurs films de John Ford". Un point de vue respectable mais contredit allégrement par moults personnes (dont moi, et ce n'est pas rien), considérant qu'il s'agit d'un des meilleurs films américains.
Comment ça, je dégomme ??? Je mets 4/6 et j'écris que c'est un film d'une rare qualité !
Seriez-vous de ceux, cher Vincentp, qui, dès qu'on met un petit bémol à vos enthousiasmes, estiment qu'on a démoli un édifice ?
Z'êtes tout de même gonflé ! Je m'achète et regarde ce film parce que vous l'avez porté aux nues, vous remercie de me l'avoir fait découvrir, et je prends dans la figure votre agacement parce que je ne l'ai pas placé au même niveau que vous ?
Oui, c'est un beau film.
Et le fait qu'il ait été tourné à chaud, bien avant la fin de la guerre dont il est question, lui donne une urgence évidente. Mais quitte à fâcher les inconditionnels, tout n'est pas parfait : certains seconds rôles (le gars du Bronx et ses vannes sur sa "belle doche", le vieux reporter cabot à souhait) sont durs à avaler, on aurait aimé voir Nelson un peu plus fouillé, comme sa relation avec le jeune officier torturé à mort. Et puis les envolées belliqueuses ("Race de sauvages, il faudrait les éliminer de la surface de la terre") et les surnoms charmants donnés aux "Japs" ("Monkeys") peuvent énerver, aujourd'hui, même en se replaçant dans le contexte. Néanmoins, tout ce qui a été dit plus haut est juste, et Walsh a une belle maîtrise des séquences d'action.
Les questions auxquelles tu n'as pas réponse se retrouvent dans ta réflexion : c'est du Walsh !
Vous avez vu ce film comme un bon film de genre ; je l'ai vu comme de l'art à l'état brut, qui surpasse allégrement le tout-venant. Nos points de vue sont très éloignés mais c'est là le lot de la démocratie.
Ce que j'aime dans ce film, c'est son rythme mais aussi l'évolution qu'il représente car d'une mission relativement simple et sans accroc on passe brusquement dans un autre monde où plus rien est pareil ! C'est un classique ! Et Walsh nous a laissé des classiques !
"Vous avez vu ce film comme un bon film de genre ; je l'ai vu comme de l'art à l'état brut"
Je ne suis pas sûr que Walsh avait cette vision de son propre travail. Tout comme Eastwood,
qui semble toujours amusé/flatté que les Européens trouvent tant de choses cachées et de volontés artistiques dans ses films.
Ce qui n'empêche d'ailleurs pas qu'il y en ait…
Je réponds à FreddieD, qui enfonce une brèche dans mes lignes de défense, tel un jap. de la pire espèce, un dimanche soir, en pleine séance de recueillement cinéphilique (n'osant à vrai dire pas tout lire de ses écrits, tant ils me font frémir): bien sûr que Walsh n'a pas cherché à faire de l'art (je vous renvoie à ses mémoires). Il était pris dans le tumulte du quotidien, a même perdu un oeil lors d'un tournage… Mais le fait est qu'il a produit -involontairement- de l'art, et que certains de ces films sont passés à la postérité. Walsh a simplement apprécié, un peu étonné semble-t-il, (c'est également indiqué dans ses mémoires) que ses compatriotes aient reconnu la qualité de son travail et lui aient rendu moults hommages vers la fin de sa vie.
Concernant Objective, Burma! que j'ai revu il y a cinq ans sur un écran géant au forum des images à Paris, j'ai été soufflé comme rarement, et ce dès le début, et jusqu'à la fin. Le rythme, le son, les déplacements… C'est un mystère qui fait que vous avez un jour le coup de foudre pour une nénétte… ou pour un film. Votre sensibilité, les valeurs auxquelles vous croyez, et bien vous les retrouvez à l'écran. Un mécanisme d'identification qui a été savamment étudié, et dont parfois l'on est le propre acteur (ou la victime), et à des moments souvent inattendus. J'ai connu ce phénomène seulement en quelques occasions : La fureur de vivre,
Tout ce que le ciel permet
… Au bout de quelques secondes, vous êtes dans votre univers…
Revenons à Objective, Burma!. Je partage (et je me répète, l'ayant déjà dit il y a quelques temps) mot pour mot (ce n'est pas toujours le cas) l'avis dithyrambique exprimé sur ce film par le critique Jacques Lourcelles dans son dictionnaire.
Raciste, Walsh ? C'est oublier un peu vite les termes de "face de citron" employés par Buck Danny et ses collègues après la guerre, ainsi que les faciès simiesques utilisés par ses créateurs pour représenter les japonais. Il faut se mettre dans le contexte de l'époque.
Quant à FreddieD, il oublie certainement que, en l'absence de Alholg parti plonger un doigt de pied dans la mer, du côté de Knokke-le-Zoute, je suis le plus haut gradé de cet escadron, et apte à fusiller sur le champ les espions japonais pris en train de saborder les productions Warner !
N'est-ce pas Walsh, qui avait volé le cadavre de Errol Flynn
au funeral parlor, pour une ultime bordée, avant ses funérailles ? Une scène reprise pratiquement point par point par Blake Edwards
dans son méconnu S.O.B.
A propos de l'anecdote citée par Freddie D. ça ne m'étonnerait pas. Grand copinage entre Walsh et Flynn.
Raciste, Walsh ? Question intéressante si on regarde une série de films sortis entre 1940 et 1955… Mais, en ce cas, sachant qu'il s'agit de films traitant de la seconde guerre mondiale et dont l'action se déroule sur le champ de bataille du Pacifique, c'est le cas de nombreux films de guerre de l'époque. Si je prends, en plus, l'étonnant Les nus et les morts du même Walsh, à un certain moment le chef d'escouade va traiter l'un de ses hommes de sale juif ce qui finira très mal d'ailleurs… mais suivant ce même aspect des choses, Tant qu'il y aura des hommes
nous dit la même chose à propos des Italiens et il est quand même d'autres films où il est question de polacks ou tout ce que l'on veut. La nation américaine s'est constituée sur des "races" ou des "nationalités" avec des populations plus ou moins importantes de ressortissants.
Je ne pourrai pas reparler de ce film de Walsh aussi bien que Vincentp l'a fait. Néanmoins, je le revois avec beaucoup de plaisir. C'est une mécanique impeccable qui tourne de façon parfaite. Ce sont des personnages que l'on voit par petites touches sans grandiloquence et auxquels on s'attache. C'est ce mouvement si caractéristique à Walsh et que l'on retrouvera dans son dernier film. C'est cette mission facile qui tourne soudain à la catastrophe. Ce sont ces détails qui précèdent le lacher en parachute, mille anecdotes concernant les hommes et leur appréhension du combat quand quelques instants avant des scènes nous les montraient tout dispos à aller bouffer du jap. C'est une opération militaire et ses suites que l'on suit pas à pas sachant que d'instant en instant, crescendo, la tension augmente.
Et Walsh, quand il se veut sympa, relax, sait aussi le faire. Je pense à Les implacables et à d'autres. Mais, c'est vrai, dans tout le travail de Walsh, ce que je retiens : Aventures en Birmanie –
La grande évasion –
Les nus et les morts
et tous ceux que j'ai pu oublier ! Et un grand Errol Flynn.
Bon ben moi qui voulait faire un texte sur ce film ce n'est pas la peine vous avez tout dit.
C'est un film que je prendrai un grand plaisir à revoir sur grand écran (impératif), comme ce fut le cas à ma précédente vision dans la salle 500 du forum des images : l'impression d'être au coeur du spectacle. Et à mon sens un chef d'oeuvre absolu du cinéma.
Revu en dvd. Mon enthousiasme ne faiblit pas. De mon point de vue, un des sommets du film d'action (je dirais subjectivement l'étalon-référence du genre) et le sommet de la carrière de Walsh.
La mise en scène de Walsh est impressionnante, mais les autres composantes (scénario, musique, photographie, interprétation) le sont aussi. La caméra opère une analyse des comportements individuels sur un sujet donné (par exemple, par un travelling sur les soldats assis côte à côte, en quelques secondes) puis fixe le personnage interprété par Errol Flynn, lequel se charge de faire la synthèse des problèmes en court. Infaillible, il a la bonne parole, la bonne idée, le bon geste au bon moment pour guider ses troupes en un minimum d'efforts et propulser en parallèle le récit en avant, à toute vitesse. Infaillible, tout en étant humain, et porteur d'émotions : le récit se situe à hauteur d'homme. Tout semble si naturel et évident ! Et puis ce récit est à la fois un spectacle quasi-chorégraphié (voir le déplacement des troupes sur le terrain) et de réflexion (des idées sont échangées entre les protagonistes lors des bivouacs qui les reposent, ainsi que nous-même).
La forme du film véhicule en soi des idées : le dynamisme de la mise en scène, les plans courts fixant des sourires individuels qui se répondent, illustrent une confiance en les capacités d'un groupe d'homme, qui, s'il assemble les qualités individuelles de chacun, peut renverser des montagnes. Et les difficultés individuelles face à l'adversité peuvent être surmontées par une pause qui permet de réfléchir et de repartir vers l'avant.
En revoyant Objective, Burma!, on mesure aussi combien est optimisée l'intégration de l'espace naturel dans le récit. Herbes hautes, marécages, enserrant les personnages, filmés sous tous les angles possibles et imaginables (donnant l'impression d'évoluer dans une jungle réelle). Le facteur temps est optimisé également : si le récit avance à toute vitesse, la caméra prend le temps nécessaire pour décrire le cadre géographique entourant les personnages. Grâce à ces deux facteurs essentiels conduisant un récit cinématographique, le spectateur devient un acteur du récit, s'identifie aux personnages, s'approprie leurs idées et émotions, pour produire sa propre réflexion.
140 minutes de pur bonheur cinématographique ! (Mais peut-être pas pour un spectateur japonais…)
Excellente analyse. Un pur joyau que je revois toujours avec grand plaisir. Du grand cinéma!
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