Sans doute l'un des 10 ou 20 plus grands westerns de tous les temps ! Et seulement 111 visites sur dvdtoile à ce jour, ce qui montre bien que ce film est oublié, la faute incombant à des problèmes d'ayant-droits ? Ou à une politique éditoriale ? Rappelons que ce film contient des séquences bouleversantes (la fin est sublime, mais pas seulement). Et il y a le style Boetticher à son apogée : âpre, concis, allant immédiatement à l'essentiel, mettant en scène des conflits qui s'apparentent à des parties de poker, refusant le pittoresque de Hawks, l'humanisme de Ford, le lyrisme de Walsh. Avec ses trois confrères, le carré d'as historique du western (sans oublier Antony Mann). Les quatre mousquetaires du western étaient cinq.
Le décor du film, comme dans the tall T est celui des pierres brûlantes du désert, dont la chaleur imprime un halo sur la pellicule. L'intrigue est celle d'une lutte de tous les instants pour la survie, qu'incarne à merveille Randolph Scott. Un classique.
La non-édition en dvd des films de Boetticher commence maintenant à prendre un parfum de scandale, quand on voit les œuvres mineures qui inondent les bacs.
Boetticher, auteur de plusieurs films géniaux, eut une vie agitée (un divorce de Debra Paget je crois, quelques heures après son mariage, des films mutilés ou abandonnés, et même un séjour en hôpital psychiatrique -tout ceci est connu et n'enlève rien à son talent). Malheureusement, les ennuis concernant son oeuvre continuent post-mortem.
C'est franchement énervant de ne pouvoir disposer des films de Boetiicher en DVD; Comanche Station fait partie de ses films que je rêve de découvrir un jour. J'ai l'impression qu'il va falloir patienter encore un petit bout de temps.
c'est rageant de ne pas voir la sortie en DVD des films suivants: Comanche station – 7 hommes a abattre – Le Trésor du pendu. Depuis 2005 on a eu pas mal de Randolph Scott, mais les 2 premiers que je viens de citer, c'est autre chose.
«Comanche Station»
Je partage les préocupations de tous ceux qui réclament, avec urgence, l'édition de l'oeuvre de Budd Boeitticher en DVD. En zone 2, bien entendu, et à commencer par «Comanche Station», qui est, à mon humble avis, son meilleur western. Je souhaiterai voir un jour, également en DVD, «Révolte au Mexique», qui reste l'un des rares films de ce singulier cinéaste que je n'ai jamais vu. Et maintenant, je me permets d'informer l'un des usagers de cet espace de discussion, qu'une copie du filme (rare lui aussi) «Le Trésor du Pendu» (de Sturges) sera en vente en Italie à partir du 21 octobre prochain. La copie DVD de ce film, dont le titre local est «Sfida Nella Citá Morta», est disponible avec la bande son française et avec des sous-tître dans la langue de Victor Hugo. La mise-en-vente on line du «Trésor…» sera proposée par plusieurs sites spécialisés d'Internet, dont mordildvdshop.it.
Les grands cinéastes refont toujours le même film, et c'est particulièrement vrai pour Boetticher. Très proche de Seven men from now ou The tall T, Comanche station propose le même héros – sous un autre nom – hanté par le passé, auquel Scott prête ses traits burinés et inexpressifs. Les paysages sont glorieusement filmés, les séquences d'action admirablement réglées, et les personnages bien fouillés. Ainsi, les deux jeunes acolytes analphabètes et paumés, sont-ils touchants et loin de tout cliché.
Si Claude Akins reprend à peu près l'emploi de Lee Marvin et Richard Boone dans les films pré-cités, il n'en a hélas pas tout à fait l'envergure, et demeure un "villain" efficace et dangereux, mais dénué de toute ambiguïté, ce qui faisait tout le prix des autres westerns de Boetticher.
Comanche station est un film dépouillé, au scénario réduit à sa plus simple et évidente expression, et filmé avec un sens de la nature et du désert absolument unique.
Oui, mais Comanche station me parait plus ambitieux par la thématique (le souvenir, la vengeance, le pardon) et un peu plus accompli sur un plan formel que L'homme de l'arizona. Comanche station est réalisé trois ans plus tard et ceci explique sans doute cela : le style de Boetticher s'est affiné et le sujet enrichi. D'un côté, excusez-moi du terme souvent employé sur ce site, un "chef d'oeuvre" qui dépasse le simple cadre du western, et de l'autre un excellent film de genre.
Pm Jarriq et moi-même allons sans doute régler ce débat d'expert par un gunfight.
Un gunfight est un terme technique qui désignerait plutôt un duel final, en groupe, ou d'homme à homme, mon cher Arca, avec un minimum de balles tirées. C'est le plus précis qui gagne, pas celui qui pétarade le plus.
Comme quoi, les goûts et les couleurs… Comanche station est évidemment un grand western, aucun doute là-dessus, mais, comme je l'ai déjà dit, le parti-pris original et pervers de Boetticher de faire dériver l'intérêt sur le "bad guy" dans Tall T et Seven men from now m'avait infiniment séduit, et remettait en question les fondations mêmes de ce genre de fable westernienne. Le héros devenait une sorte d'ectoplasme ennuyeux, alors que les Boone ou Marvin, étaient des êtres de chair et de sang, intelligents et complexes.
Franchement, tant que le débat reste à ce niveau-là, choisir quel film est un chef-d'oeuvre ou seulement un excellent film, nous serons des gunfighters heureux.
Le film est sorti en dvd, comme les autres westerns inédits de Boeeticher. Mais hélas, à 22 euros (prix de départ). Trop cher pour un dvd de 75 minutes, de 1955, et sans suppléments. Il ne faut pas exagérer.
Il existe un coffret américain avec tous ces films sous titrés en français et avec des tas de suppléments, pour une somme beaucoup plus modique.
Oui, il vaut mieux se tourner vers ce coffret !
Un petit peu intéressé, j'ai offert pour Noël à ma mère (fan de westerns) le coffret Boetticher. Remarque de l'intéressée : Randolph Scott monte le même cheval dans Comanche station que dans sept hommes à abattre. Peut-être son cheval personnel ?
Au risque de me brouiller définitivement avec vincentp, ce que je ne souhaite évidemment pas, je dois avouer que les deux films de Budd Boetticher que j'ai vus ( Sept hommes à abattre et Comanche Station) ne m'ont pas complètement convaincus…
Alléchés par Jean Tulard, le livre sur le Western de Patrick Brion et les excellentes critiques dithyrambiques de vincentp, je les ai finalement achetés à petit prix à la Fnac. Je ne conteste en rien la sécheresse remarquable de la mise en scène, la simplicité linéaire étonnante des scénarii et la galerie de seconds rôles savoureux, mais je trouve Randolph Scott atone, amorphe et dénué du moindre charisme ( il est censé être l'archétype du cow-boy efficace et peu loquace, mais sa "présence"" confine plutôt à l'absence).
J'ai l'impression qu'il y a quelque chose d'inachevé dans ces films se terminant abruptement, et le caractère presque simpliste des histoires m'a un peu déçu. Ce sont selon moi de bonne séries B, mais limitées par ce cadre étriqué dans lequel elles s'inscrivent.
Dans le genre du western je préfère nettement Anthony Mann, dont l'épure confine au sublime, des films d'une pureté scintillante, et portés à bout de bras par un James Stewart (un acteur au combien plus intéressant que Scott)qui finit par laisser éclater la violence latente qui coule sous la carapace de l'homme civilisé.
Mais que cela n'empêche pas vincenp de continuer ses analyses passionnées et passionnantes..
Mais les avis de chaque contributeur se valent ! Sécheresse, concision, efficacité, qualifierais-je les meilleurs westerns réalisés par Budd Boetticher (avec une équipe très proche d'un film à l'autre) : Comanche station, Ride lonesome, Sept hommes à abattre. Je les trouve sublimes (surtout le second de la liste), conférant presque à l'abstraction. Une image, quelques gestes, un dialogue de quelques mots (intégrés dans un plan) : une idée passe… Et les idées s'enchaînent délivrant une vision du monde globale, portant sur le destin des individus, leur passé, leur futur… L'inverse d'un cinéma démonstratif et volubile (type Bertolucci). Voir le duel final, sobre, de la fin de Ride lonesome. Pas d'effets, simplement des cadrages qui enserrent les personnages comme dans un ring. La mise en scène est percutante. Effectivement, Randolph Scott a un jeu minimaliste (assumé), mais qui diffuse de fortes émotions. C'est de qui fait la beauté étrange de ce type d'oeuvre.
Qualité peut-être pas assez soulignée de ces films de Boetticher : la direction d'acteurs, y compris secondaires. Je trouve phénoménale la performance de Pernell Roberts dans Ride lonesome, pour un rôle d'un individu ordinaire, peu héroïque, mais attachant.
Revu en blu-ray. Quelle belle idée de la part de l'éditeur Sidonis, de nous faire profiter des bienfaits visuels et sonores de la HD, avec cette réédition de ce chef d'oeuvre éblouissant de Boetticher réalisé en 1959. Ce qui me frappe avec cette 4° ou 5° vision de cette oeuvre en dix ans, c'est la beauté et la puissance des images. Les lieux de tournage (Alabama Hills, et les bords d'une rivière) admirablement photographiés par Charles Lawton Jr, parfaitement intégrés au récit. La confession du rookie Dobie se déroule au bord de la rivière paisible dont on entend le murmure de l'eau. La destinée des personnages pourrait être paisible, mais la nature humaine conduit vers une issue funeste : des combats fiévreux situés au milieu des pierres brûlantes et labyrinthiques.
Un autre point fort de Comanche station est la qualité des aspects sonores, lesquels accompagnent la progression du récit, à grands coups de notes lancinantes, appuyant sa dimension lyrique. Par moments, j'ai eu en tête des séquences du chronologiquement postérieur Barry Lyndon (1975). Les bruits sourds lors de la séquence ultime résonnent comme l'écho des battements de coeur du personnage principal, condamné à une errance sans fin. Evidemment Randolph Scott, entouré par un casting parfait (la crapule Claude Akins,…), réalise une interprétation sobre et exemplaire, qui l'inscrit dans la légende du western. Grand western que ce Comanche station, beau à en pleurer de bonheur, fleuron incontournable du genre.
A lire : l'avis bien étayé publié sur dvdclassik
http://www.dvdclassik.com/critique/coman(..)
La chronique publiée sur dvdclassik résume les aspects saillants du scénario de Burt Kennedy : épuré, mais non simpliste, avec des trouvailles pour transformer les hors-la-loi en individus sympathiques. Les bonus présents sur le blu-ray relèvent certains aspects du style de Boetticher : comme ces feux de camp porteurs d'une forte tension dramatique (nécessaire pour une oeuvre d'une durée de 73 minutes). Ajoutons modestement quelques remarques de forme et de fond. La traversée de la rivière par les chevaux du groupe emmené par Randolph Scott dure un peu longtemps que nécessaire, l'eau ondulant autour des êtres en mouvement. Les cavaliers progressent de l'arrière-plan vers le premier plan, au milieu de l'étendue d'eau, avec au centre de l'image le célèbre arbre du pendu que l'on retrouve dans Ride Lonesome.
Relevons le dégradé chromatique : les couleurs ocres de la volcanique et granitique région de Alabama Hills contrastant avec les couleurs verts foncés de la végétation entourant la rivière. Observons la traversée des grands espaces, au pas ou au galop, de façon prudente ou téméraire. Ces éléments, intégrés en séquences, sont porteur d'une discrète mais réelle vision panthéiste, conférant une dimension quasi-messianique au personnage interprété par Randolph Scott, qui semble entouré de disciples et de persécuteurs. Un traitement similaire est produit pour d'autres westerns de premier plan comme Jesse James (Henry King) ou Le jardin du diable (Henry Hathaway). La dimension divine du héros est dans Comanche station doublée d'une attitude humaniste et désintéressée, soulignée par les séquences ultimes.
Ce qui particulièrement intéressant avec ce film, c'est de voir ce qu'il est possible d'exprimer avec des images finalement très banales : des cavaliers traversant des paysages, et échangeant des propos entre deux déplacements. Tout réside dans la façon de filmer cela, par la gestion du temps et de l'espace, et le choix des plans. L'arbre en forme de croix planté au milieu de la rivière associe par exemple des idées aux personnages. Bon, on peut dire dire pour conclure sur ce sujet que Comanche station peut être considéré comme probablement le meilleur film de Boetticher et l'un des dix ou vingt meilleurs westerns.
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