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Forum : Insomnia

Sujet : Avis


De JIPI, le 28 septembre 2006 à 16:51
Note du film : 4/6

Dormer (Al Pacino) s'enfonce irrémédiablement dans une nuit éternelle fabriquée par l'accumulation d'un éveil constant qui détruit lentement ses facultés.

Son visage au fil de son investigation est ravagé par la fatigue. C'est un mort vivant au regard fixe qui essaie tout en sombrant dans le néant d'exercer son métier de policier afin de coincer un tueur psychopathe Walter Finch (Robin Williams).

Sur le site de l'enquête (l'Alaska) en cette période de l'année le jour est un ennemi dangereux toujours présent faussant les perceptions de Dormer qui ne tient pratiquement plus debout.

Le soleil ne se couche jamais, la clarté perpétuelle éblouie la réflexion d'un homme affaibli par un handicap lourd et dans l'incapacité presque totale de lutter contre deux éléments, un tueur autochtone habitué des lieux associé à des dispositions célestes contraignantes.

Cet homme privé de sommeil suite à un conflit psychologique interne va connaître la voie de la rédemption par l'intermédiaire d'une épreuve envoyée par le brouillard.

Afin de calmer sa conscience, Il lui faudra tout en étant déterminé à masquer dans un premier temps un délit occasionné par la déficiente de ses sens coopérer avec Walter qui pour un temps a la balle dans son camp

La vraie vedette du film est le visage de Dormer vision exsangue d'un processus lent d'auto destruction.

La confrontation Robin Williams Al Pacino s'avère décevante, le personnage du tueur role plus ou moins secondaire ne permet à Robin Williams de se positionner au même niveau que Dormer qui récupère l'intérêt principal du regard.

La très belle auxiliaire (Hilary Swanck) au merveilleux sourire entoure d'une affection non feinte cet homme qui sombre.

La scène où elle prend dans ses bras Dormer qui est à deux doigts du coma est particulièrement émouvante.

Malgré la détermination de celle-ci à prouver la culpabilité du policier, son émotion face à l'anéantissement de cet homme fait d'elle une femme de cœur qui oublie un moment son intégrité.


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De Gaulhenrix, le 13 décembre 2006 à 11:36
Note du film : 5/6

Ce film est, en effet, assez réussi. Mais il est amusant de constater qu'on ne peut évoquer Insomnia sans faire référence au premier film de C. Nolan, Memento.

D'abord, à propos du choix des titres de film. Un premier point commun relie les deux titres faits d'un seul mot latin : pour le premier, Memento, qui signifie précisément souviens-toi, insiste sur la nécessité pour le héros, Leonard Shelby (Guy Pearce) de venger sa femme assassinée malgré ses problèmes de mémoire immédiate défaillante. Le second, Insomnia, évoque, de son côté, la difficulté à s'endormir quand l'esprit est en proie à un problème non résolu. Bref, les titres mettent en exergue le souvenir (Memento) et le remords (Insomnia), tous deux obsessionnels, et qui maintiennent ou plutôt doivent – comme le prie instamment le double impératif (Memento = Souviens-toi et Insomnia = Veille) – maintenir en état de vigilance la conscience : nous devons vivre avec notre passé, quel qu'il soit, et l'assumer car il est notre présent et assure notre équilibre et notre identité.

Un univers très personnel se dessine à travers ces deux films qui apparaissent comme les étapes d'une réflexion sur les affres du passé qui altèrent le présent et pèsent sur l'avenir. Ainsi que le signifie la métaphore des inscriptions portées sur la peau même du héros de Memento, les souvenirs sont assurément la chair même de l'individu.

Mais cette commune interrogation aux deux films n'exclut pas la diversité des formes cinématographiques choisies, notamment dans le portrait des personnages et la construction même – inversée – des deux films. En effet, si Memento montrait une personnalité figée, immobile, monolithique en ce qu'elle était entièrement tournée vers une idée fixe : venger sa femme et ce, curieusement, à travers les ruptures d'une narration éclatée, voire inversée ; Insomnia, au contraire, propose la narration chronologique, linéaire et classique de l'évolution d'une personnalité qui se décompose progressivement au cours du film.

Chacun des deux films se bâtit ainsi selon sa propre ordonnance créant de ce fait un univers cinématographique original qui faisait attendre avec impatience un nouveau film dont on espérait que la réalisation serait, elle aussi, de la même veine. Entre-temps, Christopher Nolan intéressa les décideurs de Hollywood qui lui proposèrent un Batman 3 ; un film de genre, certes réussi, mais qui reste un film de genre, hélas !…


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De Arca1943, le 13 décembre 2006 à 12:15
Note du film : 4/6

Pas si mal, mais ce remake ne vaut pas Insomnia, qu'il a cependant réussi à effacer de la carte…


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