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Sujet : La lettre bleue


De JIPI, le 28 septembre 2006 à 10:34
Note du film : 5/6

Norville barnes (Tim Robbin) arrive à New York, gigantesque lourdaud provincial diplômé de gestion il espère en cette fin d'année 1958 décrocher la timbale.

Engagé comme coursier sa volonté est de gravir un à un les échelons hiérarchiques de sa nouvelle société. Une opportunitée se présente par une lettre bleue contenant une très mauvaise nouvelle qu'il faut remettre à ses risques et périls en mains propres à Sydney J Mussburger (Paul Newman) le nouveau PDG.

Le destin de Norville s'ébauche, l'œil expert de Sydney repère l'homme de la situation. Une journaliste éveillée (Jennifer Jason Leigh) flaire l'entourloupe.

Cette caricature mi dramatique mi burlesque des entreprises mécanisées des années 50 dénonce le profil négatif des patrons de ces sociétés pharaoniques. Par des esprits indifférents éloignés des masses internes grouillantes dans les fonds de cales, ils se costument de gris ou de noirs, leurs esprits ternes ne connaissent qu'un seul mot « Dollar ».

Les taches absurdes qu'effectuent en sous-sol toutes ces fourmis sans consistances, éléments obscurs de ces sociétés bloquant à jamais des esprits créatifs (La joie de vivre du liftier en fourni l'excellente preuve) ne sont pas éloignées des concepts abrutissants de Metropolis de Fritz Lang ou des temps modernes de Charlie Chaplin. Les décors « Brazyliens » semblables à d'immenses pyramides de verres anéantissent les humains en leur renvoyant en pleine face leurs propres images en grandeurs démesurées.

Le challenge de ces dirgeants parait inéducable, progresser, devenir le meilleur sur le marché boursier puis enfin s'auto détruire par « la grande plongée » vers le néant libérateur.

Norville prétentieux et trop sur de lui ne perçoit pas qu'il n'est que l'idiot de service instrument du capital. Une surprenante invention fera de lui un adulte.

Le grand saut à l'image de la vie est belle de Franck Capra est un film ou l'apparition des anges responsabilisent les hommes sans perceptions élémentaires de bases. Cette fameuse lettre bleue qui pas un concours de circonstances n'a pas été ouverte par Sydney détient toute la clé de l'énigme. Le temps s'arrête, l'ange apparaît et tout s'éclaire. Surtout, surtout ne ratez pas la fin.


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De Impétueux, le 14 novembre 2013 à 19:21
Note du film : 3/6

Je conservais un souvenir plutôt agréable de cette comédie un peu trop moralisatrice des frères Coen et notamment d'images oniriques et impressionnantes de New-York sous la neige… New-York vue, il est vrai, un peu comme la Gotham city des aventures de Batman, une sorte de cité noirâtre hérissée de tours hostiles et arrogantes. J'ai, à la revoyure, été un peu déçu, trouvant le film gentil, sympathique, drôle assez souvent, mais manquant un peu d'épaisseur, tout de même. En tout cas ça n'est pas du niveau du grinçant Fargo, qui est ce que j'ai vu de meilleur des deux réalisateurs.

On a évoqué, à juste titre, bien sûr, un autre film très gentil et plein de nobles sentiments, La vie est belle de Frank Capra, ces hasards mirobolants qui changent miraculeusement l'orientation des vies. On peut aussi évoquer, au regard de la fourmilière laborieuse des sous-sols de l'immeuble (fourmilière laborieuse ! voilà un pléonasme que je me permets sans vergogne), au regard de cette illustration sarcastique du taylorisme À nous la libertéRené Clair montre pareillement l'instrumentalisation des petits employés.

Mais le film manque de péripéties et tourne un peu en rond ; Norville Barnes (Tim Robbins), brave plouc idéale victime, fait l'objet d'une manipulation capitaliste manigancée par le machiavélique Sidney J. Mussburger (Paul Newman), se révèle finalement comme un type plus habile qu'on ne pensait, séduit Amy Archer, journaliste ambitieuse (Jennifer Jason Leigh, pleine d'abattage et de talent) et finit par évincer ses antagonistes : c'est léger et un peu creux, vu, en tout cas, cent fois.

C'est joliment réalisé, bien interprété, mais finalement assez insignifiant, malgré de gros moyens techniques. Et ça a tout de même le mérite de remettre en mémoire à ma génération cette fabuleuse vogue du hula-hoop, ce cerceau de plastique multicolore qui nous faisait onduler de façon parfaitement ridicule tout autant que rythmée à la fin des belles années Cinquante. Doux Jésus ! Quand je pense que j'ai pu passer des heures précieuses à acquérir ce déhanché mécanique qui ne donnait aucun autre plaisir que de se tortiller en rythme…


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