Mon ami Giuseppe me jure ses grands dieux que La Notte brava, adapté de (et par) Pasolini, est le meilleur film de Mauro Bolognini. Je croyais que c'était Le Bel Antonio, mais comme je n'ai point vu celui-ci…

En tout cas, je dois dire que le casting m'accroche. Outre les garçons du titre (Laurent Terzieff, Jean-Claude Brialy, Franco Interlenghi) il y a aussi… ça alors : Rosanna Schiaffino, Anna-Maria Ferrero, Elsa Martinelli, Antonella Lualdi et Mylène Demongeot. J'espère que mon attention ne sera pas trop distraite pendant le visionnement de cette Notte brava qui, bien entendu, doit absolument sortir sur DVD en France… et plus vite que ça !

Je l'avais découvert il y a 4 ou 5 ans au cinéma de Minuit, sur France 3, un peu en même temps que le Fanfaron.

C'est avec ces deux films-là que j'ai commencé à m'intéresser un peu plus au cinéma italien…

Ah, là, là… Le DVD sorti en Italie (sans sous-titres français ni VF, évidemment) me fait baver d'envie. Éditeurs français, n'entendez-vous donc pas nos soupirs à fendre l'âme ? Ah, Rosanna Schiaffino… ! Ah, Elsa Martinelli… ! Ah, Anna-Maria Ferrero… ! Ah, Antonella Lualdi… ! Ah, Mylène Demongeot… !

Allez, quoi. Un bon Bolognini (1959) de la période vériste en glorieux noir et blanc, juste avant Le Bel Antonio (1960), qu'on pourrait, tiens, rééditer avec lui dans un joli coffret double ?

Une très belle réussite de Mauro Bolognini lors de la courte mais mémorable période (1959-1960) où il eut Pier Paolo Pasolini pour scénariste.

La thématique porte clairement la marque du futur réalisateur de Accattone: la nuit d'errance de petites frappes ayant volé une voiture remplie d'armes et leur quête pour écouler la marchandise.

Mais Les garçons est aussi un film de Bolognini: on reconnaît son soin maniaque concernant la composition des plans et la beauté de la photo (même si la couleur n'est pas encore là) et un casting de très beaux acteurs et de superbes actrices déjà citées par Arca, casting assez éloigné du réalisme de Pasolini.

La symbiose entre les deux personnalités se fait avec bonheur. Le metteur en scène et son scénariste partagent un certain goût pour le désespoir, pour la gent masculine et pour la peinture d'une société décadente, ici pour la jeunesse italienne de la fin des années 50.

Les garçons est un très bon film qui réussit à éveiller l'intérêt de la première à la dernière scène grâce à la maîtrise et au mordant de ses deux auteurs principaux.