Au premier abord, ce qui attire c'est bien sûr le brillant casting, puis le souvenir des agréables "Walking and talking" et Lovely & amazing de la même réalisatrice. Cette nouvelle comédie de moeurs, dont l'humeur évoque un peu le Woody Allen période Hannah et ses soeurs (l'affiche évoque d'ailleurs celle de Intérieurs), est une jolie réussite mineure, handicapée par une réalisation plate et monocorde, manquant cruellement de gros-plans ou de vrai parti-pris esthétique. Ceci mis à part, l'idée de regarder les rapports de quatre femmes par le prisme de leur relation à l'argent est heureuse, et l'oeil de l'auteur est acéré, sans complaisance. Aniston est étonnamment bonne en paumée vélléitaire, McDormand extraordinaire comme souvent, en dépressive, Keener toujours parfaite. Quand le film s'arrête, un peu abruptement, on se dit qu'il aurait pu encore durer deux heures, sans qu'on en soit gêné : c'est une tranche de vie, saisie à un moment donné, sans réel début, sans vraie conclusion. C'est le charme de Friends with money, et aussi sa limite.

A noter la présence de deux transfuges des séries télé : Aniston (Friends) et l'excellent et ironique Greg Germann (le patron de Ally McBeal)