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Forum : Le Corps de mon ennemi

Sujet : Mémorable


De nico, le 1er septembre 2003 à 00:32

Les dialogues sont à apprendre par coeur, le jeu des acteurs est mémorable, ce film est ENORME à tous points de vues.

Indispensable donc. Je ne parle meme pas de la musique, unique.


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De CinocheMyLove, le 18 septembre 2005 à 19:08
Note du film : 4/6

Énorme, énorme, c'est beaucoup dire. Mais c'est quand même assez bien. Parmi les Belmondo de cette période-là, qui commence à être plutôt moche et frimeur ("L'Animal" ! "L'As des as!"! etc), je réchapperais celui-ci. Il se laisse regarder avec plaisir, et même une dose de nostalgie pour le cousu-main à la Henri Verneuil.


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De Arca1943, le 18 septembre 2005 à 23:50

Moi aussi, qui ai un faible pour Henri Verneuil, je garde un assez bon souvenir de ce Bébel-là. Qui plus est, il y a Bernard Blier, qu'on a toujours plaisir à retrouver. Quant au prêchi-prêcha idéologique, si ça n'y était pas, on dirait : « Oui, c'est pas mal, ce film, dans un genre très seventies, mais c'est curieux – je n'arrive pas à mettre le doigt dessus – il me semble qu'il manque un petit quelque chose… ». Un peu comme un Lupin sans clin d'oeil patriotique, quoi !


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De Impétueux, le 19 septembre 2005 à 09:04
Note du film : 3/6

Vous n'avez pas tort : c'est un peu comme les pantalons pattes d'éléphant, les revers de veste trop larges et les cravates en laine : c'est hideux, mais ça situe bien…


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De Freddie D., le 19 septembre 2005 à 11:26

Intéressant de constater aujourd'hui que le capital sympathie de Belmondo a fait que personne jusqu'à présent n'avait vraiment osé dire qu'il est un exécrable comédien, incapable de finesse, de nuances, tout en "show off" et en muscles, en ironie facile. Le jeune premier inhabituel des sixties a depuis longtemps disparu, laissant place à un gymnaste cabotin dont aucune oeuvre n'est à retenir, pas même le fameux Stavisky-alibi, où il n'est pas terrible non plus. Delon et Ventura ou De Funès n'ont nul besoin d'être réévalués, ils perdureront sûrement, mais j'ai des doutes pour Bébel ou Montand, par exemple.


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De PM Jarriq, le 26 septembre 2005 à 10:35
Note du film : 3/6

Je viens de visionner ce Verneuil qui m'avait échappé jusqu'ici. Toutes vos remarques ci-dessus sont justifiées, surtout concernant le simplisme bébête de l'opposition patron-prolos. Ce qui me frappe le plus, c'est à quel point la technique de ces années-là est obsolète jusqu'à gâcher le plaisir : image verdâtre, coups de zoom affreux, photo suréclairée, voix "off" parasitantes, décors hideux. IL faut vraiment faire abstraction d'énormément d'éléments pour profiter du film. Les polars français des années 40 et 50 semblent infiniment moins datés. Il y avait pourtant matière à faire un suspense intrigant. Le thème de l'innocent sortant de prison et revenant se venger a largement fait ses preuves depuis Dumas. Mais la construction en flash-back est maladroite, inutile le plus souvent, et l'âge de Belmondo, naïvement justifié dans le dialogue (quand il repense au passé, il se revoit comme il est aujourd'hui… Ben voyons !) n'aide pas à la crédibilité. Le plaisir du Corps de mon ennemi vient alors de quelques répliques – si on fait abstraction de l'homophobie et de la misogynie – et surtout des seconds rôles comme Blier, Perrot et la très belle Nicole Garcia alors débutante. On préfère le Verneuil plus traditionnel dans sa technique, plus au service du scénario (Un singe en hiver, Week-end à Zuydcoote) que celui féru de nouvelles techniques à la mode qui ont atrocement vieilli. Pour une fois, on souhaiterait presque un remake !


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De doa2, le 29 août 2006 à 16:52
Note du film : 5/6

Quand j'ai vu ce film, je n'ai pas eu les même problèmes que PM Jarriq, l'image était très belle. Mais je l'ai vu sur un DVD remasterisé, c'est peut être pour cela.

Ce film est l'un des meilleurs Belmondo. La mise en scène est très belle (et portant très difficile), les transitions sont parfaites. Beaucoup de dialogues sont percutants ,même si certains m'échappent (quand je dis m'échappe c'est que je ne vois pas vraiment le message derrière, mais c'est peut être du à l'époque et au milieu. Epoque et milieu que je n'ai pas connu.)

La dernière scène avec le journal et la lunette du fusil restera mémorable. Surtout avec la merveilleuse musique de Françis Lai.

C'est vrai que Belmondo n'est pas un acteur né, il en était conscient. Mais aujourd'hui combien d'acteurs sont franchement plus mauvais que lui ?

Il y a les acteurs des robin des bois (enfin pas tous) Jean Dujardin est aussi mauvais, Alexandre Lamy encore pire.

Eric et Ramzy sont aussi assez pitoyable. Olivier (de Kad et Olivier) ne m'a jamais convaincu et le pire c'est Michaël Youn j'en oublie et des pire.

Faire un remake de ce film serai une très mauvaise idée, le résultat serai probablement catastrophique.

A propos de mauvaise nouvelle, il y aura un « Ocean 13 ». Voyons le bon coté de la chose « Ocean 12 » ne sera plus le pire des films qui commencent par « Ocean », il en a trouvé encore un pire que lui, il ne faut jamais perdre espoir.


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De droudrou, le 15 janvier 2007 à 13:37
Note du film : 4/6

Une remarque idiote pour ne pas dire débile… A propos du film Le corps de mon ennemi dont l'action se passe dans le Nord (Eh !] pour le moins, au tout début du film, la scène dans le cimetière se situe à Calais. Cette tombe particulièrement remarquable qui plante le décor de tout ce qui va suivre est juste à droite de l'allée centrale en entrant dans le cimetière Nord et concerne des grands patrons de la dentelle calaisienne.

Il faut croire que Henri Verneuil éprouvait quelques sympathie pour le secteur puisque l'une des scènes de Week-end à Zuydecoote a été réalisée dans les "ruines" de l'Eglise Notre-Dame à Calais alors et toujours en reconstruction. Pour les nécessités de la scène, Verneuil avait fait brûler quelques pneus. C'est la scène où l'on aperçoit ces cornettes qui sont des espions Allemands infiltrés et qui procèdent à quelques ablutions, l'un étant occupé à se raser…

Ca fait partie de l'Histoire locale.


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De Impétueux, le 17 septembre 2020 à 14:26
Note du film : 3/6

Je n'ai pas lu le livre de Félicien Marceau dont le film d'Henri Verneuil est adapté. Belge naturalisé Français, Académicien, le romancier est sans doute aujourd'hui bien oublié mais il connut quelques beaux succès critiques et publics. Avec L'homme du Roi et Les élans du cœur, par exemple, ou Creezy qui reçut le Prix Goncourt en 1969 et fut adapté au cinéma par Pierre Granier-Deferre sous le titre La race des seigneurs. Et au théâtre deux immenses succès, L'œuf adapté au cinéma par Jean Herman et La bonne soupe, adaptée par Robert Thomas. Voilà un étalage d'érudition dont je ne suis que moyennement fier mais qui me conduit à ce que je voulais écrire : Félicien Marceau n'a jamais été soupçonné de marxisme et a même été un des meilleurs amis de Hussards de la Droite décoincée, Roger Nimier, Jacques Laurent, Antoine Blondin, Kléber Haedens

Et pourtant le film d'Henri Verneuil apparaît comme une sorte de compendium des horreurs bourgeoises où tous ceux qui possèdent quoi que ce soit, beaucoup de sous, des usines à perte de vue ou une parcelle de pouvoir sont toisés du haut d'une Vertu goguenarde et ravageuse et que se dresse, seul contre l'établissement, la seule figure à peu près honnête et pure, celle de François Leclercq (Jean-Paul Belmondo), sorte d'archange rédimé, venu réclamer vengeance après qu'il a été condamné injustement, sept années auparavant, par une sorte de conjuration des possédants.

Ici parvenu, je ne nie pas une seule seconde que la Droite anarchisante des Hussards n'ait eu que mépris justifié pour la grosse bourgeoisie opulente et sans scrupules, d'une hypocrisie inimaginable, qui forme la trame de l'intrigue : les dessous guère reluisants d'une ville du Nord. Une ville qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Roubaix, la cité du Textile, lorsqu'il y en avait encore en France avant que la Finance internationale ne délocalise dans le Tiers-Monde, moins cher et à l'échine plus souple. Dans ce film qui multiplie les flashbacks peu habilement insérés par Henri Verneuil, tout ce qui montre la malfaisance évidente de la grande bourgeoisie locale, qui tient toutes les rênes, politique, judiciaire, administrative, est admissible et quelquefois bien vu.

Il n'y a rien de vraiment impossible à ce que François Leclercq/Belmondo, entreprenant, dynamique, bel homme, revanchard sur sa destinée parvienne à séduire la si belle Gilberte (Marie-France Pisier), fille unique du tout-puissant Jean-Baptiste Beaumont-Liégeard (Bernard Blier). Ce grand patron de la principale filature tient dans sa main le maire de la ville Victor Verbruck (Daniel Ivernel), le député Laroche-Bernard (Jean Turlier), l'avocat général Gérard Torillon (Jacques David) et, d'une façon générale, toute la bonne société de la ville. Il n'y a presque rien d'étonnant à ce que l'industriel associe l'amant de sa fille à ses hautes affaires : depuis que la bourgeoisie, par l'entremise et grâce à la Révolution française, a pris le pouvoir en France, elle a l'intelligence boutiquière de se régénérer périodiquement de sang neuf de cette façon.

Mais ce qui est invraisemblable, c'est l'autre partie de l'intrigue : par exemple celle qui rassemble dans la boîte de nuit dirigée par Leclercq, le Number One, l'élite de la société locale, venue en famille ; en 1976, il y a longtemps que les cabarets où l'on se rendait en couple, robe longue et smoking, applaudir des numéros de music-hall n'existent plus ; en tout cas ceux qui demeurent n'ont rien à voir avec ces gigantesques discothèques où plusieurs centaines de personnes se pressent, venant de tous les milieux, mais sûrement pas de celui des élites sociales. Y voir, comme dans le film, notaire, professeur, avocat venir se rincer l'œil en toute bonne conscience, ça ne marche pas ; surtout en province et dans une province aussi compassée que les villes textiles du Nord.

Et aussi, absolument ridicule, l'idée de faire du potentat Beaumont-Liégeard/Blier le parrain du trafic de drogue de la région ; ce genre de trafic appartenait à la pègre et à elle seule ; et ce n'est sûrement pas avec des gains à l'époque aussi limités que l'on pouvait améliorer la prospérité des usines.

Cela étant, dans la dégringolade de celui qui fut un grand acteur, Le corps de mon ennemi est plutôt une oasis, même si le prêchi-prêcha politique engagé, ritournelle abêtissante des années Soixante-Dix s'y marque beaucoup trop (vilains notables et bons prolétaires, vices immondes de la bourgeoisie et clarté radieuse de la jeunesse); mais ce sont là les remugles de Mai 68…

En tout cas, si Belmondo y est très convenable, Blier est, comme d'habitude, souverain. Et les seconds rôles, Claude Brosset, irrésistible en travelo fouetteur, Daniel Ivernel, tout autant en libellule fouettée, François Perrot excellent en demi-grossiste de la came méritent d'être vus. Le dialogue de Michel Audiard n'est pas son meilleur et la musique de Francis Lai bien agaçante…

Hommage aux dames, enfin : Nicole Garcia y est troublante à souhait, Élisabeth Margoni appétissante, et Marie-France Pisier belle à damner un saint…


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