Les dialogues sont à apprendre par coeur, le jeu des acteurs est mémorable, ce film est ENORME à tous points de vues.
Indispensable donc. Je ne parle meme pas de la musique, unique.
Énorme, énorme, c'est beaucoup dire. Mais c'est quand même assez bien. Parmi les Belmondo de cette période-là, qui commence à être plutôt moche et frimeur ("L'Animal" ! "L'As des as!"! etc), je réchapperais celui-ci. Il se laisse regarder avec plaisir, et même une dose de nostalgie pour le cousu-main à la Henri Verneuil.
Moi aussi, qui ai un faible pour Henri Verneuil, je garde un assez bon souvenir de ce Bébel-là. Qui plus est, il y a Bernard Blier, qu'on a toujours plaisir à retrouver. Quant au prêchi-prêcha idéologique, si ça n'y était pas, on dirait : « Oui, c'est pas mal, ce film, dans un genre très seventies, mais c'est curieux – je n'arrive pas à mettre le doigt dessus – il me semble qu'il manque un petit quelque chose… ». Un peu comme un Lupin sans clin d'oeil patriotique, quoi !
Vous n'avez pas tort : c'est un peu comme les pantalons pattes d'éléphant, les revers de veste trop larges et les cravates en laine : c'est hideux, mais ça situe bien…
Intéressant de constater aujourd'hui que le capital sympathie de Belmondo a fait que personne jusqu'à présent n'avait vraiment osé dire qu'il est un exécrable comédien, incapable de finesse, de nuances, tout en "show off" et en muscles, en ironie facile. Le jeune premier inhabituel des sixties a depuis longtemps disparu, laissant place à un gymnaste cabotin dont aucune oeuvre n'est à retenir, pas même le fameux Stavisky-alibi, où il n'est pas terrible non plus. Delon et Ventura ou De Funès n'ont nul besoin d'être réévalués, ils perdureront sûrement, mais j'ai des doutes pour Bébel ou Montand, par exemple.
Je viens de visionner ce Verneuil qui m'avait échappé jusqu'ici. Toutes vos remarques ci-dessus sont justifiées, surtout concernant le simplisme bébête de l'opposition patron-prolos. Ce qui me frappe le plus, c'est à quel point la technique de ces années-là est obsolète jusqu'à gâcher le plaisir : image verdâtre, coups de zoom affreux, photo suréclairée, voix "off" parasitantes, décors hideux. IL faut vraiment faire abstraction d'énormément d'éléments pour profiter du film. Les polars français des années 40 et 50 semblent infiniment moins datés. Il y avait pourtant matière à faire un suspense intrigant. Le thème de l'innocent sortant de prison et revenant se venger a largement fait ses preuves depuis Dumas. Mais la construction en flash-back est maladroite, inutile le plus souvent, et l'âge de Belmondo, naïvement justifié dans le dialogue (quand il repense au passé, il se revoit comme il est aujourd'hui… Ben voyons !) n'aide pas à la crédibilité. Le plaisir du Corps de mon ennemi vient alors de quelques répliques – si on fait abstraction de l'homophobie et de la misogynie – et surtout des seconds rôles comme Blier, Perrot et la très belle Nicole Garcia alors débutante. On préfère le Verneuil plus traditionnel dans sa technique, plus au service du scénario (Un singe en hiver, Week-end à Zuydcoote) que celui féru de nouvelles techniques à la mode qui ont atrocement vieilli. Pour une fois, on souhaiterait presque un remake !
Quand j'ai vu ce film, je n'ai pas eu les même problèmes que PM Jarriq, l'image était très belle. Mais je l'ai vu sur un DVD remasterisé, c'est peut être pour cela.
Ce film est l'un des meilleurs Belmondo. La mise en scène est très belle (et portant très difficile), les transitions sont parfaites. Beaucoup de dialogues sont percutants ,même si certains m'échappent (quand je dis m'échappe c'est que je ne vois pas vraiment le message derrière, mais c'est peut être du à l'époque et au milieu. Epoque et milieu que je n'ai pas connu.)
La dernière scène avec le journal et la lunette du fusil restera mémorable. Surtout avec la merveilleuse musique de Françis Lai.
C'est vrai que Belmondo n'est pas un acteur né, il en était conscient. Mais aujourd'hui combien d'acteurs sont franchement plus mauvais que lui ?
Il y a les acteurs des robin des bois (enfin pas tous) Jean Dujardin est aussi mauvais, Alexandre Lamy encore pire.
Eric et Ramzy sont aussi assez pitoyable. Olivier (de Kad et Olivier) ne m'a jamais convaincu et le pire c'est Michaël Youn j'en oublie et des pire.
Faire un remake de ce film serai une très mauvaise idée, le résultat serai probablement catastrophique.
A propos de mauvaise nouvelle, il y aura un « Ocean 13 ». Voyons le bon coté de la chose « Ocean 12 » ne sera plus le pire des films qui commencent par « Ocean », il en a trouvé encore un pire que lui, il ne faut jamais perdre espoir.
Une remarque idiote pour ne pas dire débile… A propos du film Le corps de mon ennemi dont l'action se passe dans le Nord (Eh !] pour le moins, au tout début du film, la scène dans le cimetière se situe à Calais. Cette tombe particulièrement remarquable qui plante le décor de tout ce qui va suivre est juste à droite de l'allée centrale en entrant dans le cimetière Nord et concerne des grands patrons de la dentelle calaisienne.
Il faut croire que Henri Verneuil éprouvait quelques sympathie pour le secteur puisque l'une des scènes de Week-end à Zuydecoote a été réalisée dans les "ruines" de l'Eglise Notre-Dame à Calais alors et toujours en reconstruction. Pour les nécessités de la scène, Verneuil avait fait brûler quelques pneus. C'est la scène où l'on aperçoit ces cornettes qui sont des espions Allemands infiltrés et qui procèdent à quelques ablutions, l'un étant occupé à se raser…
Ca fait partie de l'Histoire locale.
Et aussi, absolument ridicule, l'idée de faire du potentat Beaumont-Liégeard/Blier le parrain du trafic de drogue de la région ; ce genre de trafic appartenait à la pègre et à elle seule ; et ce n'est sûrement pas avec des gains à l'époque aussi limités que l'on pouvait améliorer la prospérité des usines.
Cela étant, dans la dégringolade de celui qui fut un grand acteur, Le corps de mon ennemi est plutôt une oasis, même si le prêchi-prêcha politique engagé, ritournelle abêtissante des années Soixante-Dix s'y marque beaucoup trop (vilains notables et bons prolétaires, vices immondes de la bourgeoisie et clarté radieuse de la jeunesse); mais ce sont là les remugles de Mai 68…En tout cas, si Belmondo y est très convenable, Blier est, comme d'habitude, souverain. Et les seconds rôles, Claude Brosset, irrésistible en travelo fouetteur, Daniel Ivernel, tout autant en libellule fouettée, François Perrot excellent en demi-grossiste de la came méritent d'être vus. Le dialogue de Michel Audiard n'est pas son meilleur et la musique de Francis Lai bien agaçante…
Hommage aux dames, enfin : Nicole Garcia y est troublante à souhait, Élisabeth Margoni appétissante, et Marie-France Pisier belle à damner un saint…
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