Le film qui marque une rencontre inédite entre l'immense Jean Gabin et Robert Stack,
le célèbre héros des Incorruptibles. Si ce polar de Jean Delannoy
(Maigret,
La Symphonie Pastorale)
fit plus de bruit pour son duo que pour sa trame, il n'en demeure pas moins inintéressant. Le hold-up d'une banque de province est brillamment orchestré – un authentique coup de maître faisant d'ailleurs penser à celui du film Le Cercle Rouge
-, rendant l'histoire palpitante de bout en bout. Les seconds couteaux, de Suzanne Flon
à la délicieuse Margaret Lee, en passant par Bernard Musson,
faisant le reste, comme souvent dans les films de cette époque. La présence et l'accent de Stack se mêlant adroitement à la sagesse et l'expérience du 'Vieux' – Je suis comme les vieux chênes, chaque année j'ai une couche en plus -, le résultat reste donc très satisfaisant, son seul reproche pouvant être, le poids des années aidant, de donner une impression de déjà-vu. Le genre policier s'étant inexorablement épuisé – du moins, au cinéma- depuis…
Gabin est un vieux gangster à la retraite…. Gabin
retrouve un de ses vieux potes (Robert Stack)
…. Gabin
vit à coté d'une banque…. Je suppose que vous avez compris le reste.
Ce sera le cambriolage de trop pour les gangsters, mais c'est aussi le casse de trop au cinéma pour Gabin.
Après le Rouge est mis,
Le Cave se rebiffe,
Mélodie en sous-sol
et Touchez pas au grisbi
on a l'impression de connaitre cette histoire par cœur.
Quand à Robert Stack ; Gabin
envahit tellement l'écran qu'il finit par faire passer la vedette Américaine pour un incompétent, un dragueur de supermarché et un faire part.
Oui c'est un Gabin mineur mais comme d'autres polars de série de la même époque avec lui malheureusement, "Le pacha" n'était pas terrible non plus…
« Le Pacha n'était pas terrible non plus. »
Anathème ! Anathème ! Anathème ! Bon, quelqu'un aurait un bûcher déjà prêt, ou s'il faut que je me coltine moi-même tout ce bois et cette chaux vive jusqu'à la grand place ?
Moi non plus je ne considère pas Le pacha comme un des bons films de Gabin.
Le pacha
se laisse voir surtout pour les dialogues d'Audiard
; il faut quand même entendre une fois dans sa vie le célèbre (Je pense que le jour où on mettra les cons sur orbite, t'as pas fini de tourner) mais pour le reste ça n'est qu'un polar assez vague.
A la même époque Jean Gabin a quand même fait mieux : La horse,
Le clan des Siciliens,
Deux hommes dans la ville,
L'affaire Dominici
etc..
Gabin envahit tellement l'écran qu'il finit par faire passer la vedette américaine pour un incompétent, un dragueur de supermarché…
Comme vous y allez, ami ! L'américain sus-nommé sort enfin de son noir et blanc et tient très honnêtement une place justement pas évidente à tenir auprès de l'ogre français. Et je rejoins David-h dans sa juste critique.
Et pour ce qui est du Le pacha, je pense que l'on regarde ce film beaucoup plus pour André Pousse,
Dany Carrel
ou André Weber que pour le Pacha lui-même…Sans parler de cette sacro-sainte musique qui vous rentre par une oreille et refuse de sortir par l'autre…
Je persiste et signe : des films comme "Deux hommes dans la ville" ou "L'affaire Dominici" étaient bien meilleurs que "Le pacha" (qui a quand même un très bonne chanson en guise de génériquel) et que ce médiocre "Soleil des voyous" mais bon tout ça n'a évidemment absolument rien d'objectif…
« …des films comme "Deux hommes dans la ville" ou "L'affaire Dominici" étaient bien meilleurs… »
Ah bon? Moi qui n'ai jamais pu endurer Deux hommes dans la ville jusqu'au bout, tellement le ton est lourdement démonstratif, j'ai peut-être raté quelque chose. Dans la dernière demi-heure, le film cesse d'être à thèse ?
« …mais bon tout ça n'a évidemment absolument rien d'objectif ». Dans mon cas, c'est tout à fait objectif : car cette opinion étant la mienne, c'est forcément la bonne, et voilà bien la preuve ! Ta-dam !
Ah bon? Moi qui n'ai jamais pu endurer Deux hommes dans la ville jusqu'au bout, tellement le ton est lourdement démonstratif, j'ai peut-être raté quelque chose. Dans la dernière demi-heure, le film cesse d'être à thèse ?
Dites donc cher amis, vous qui êtes un des admirateurs de Francesco Rosi, quel film politique y'a t'il de plus lourd et de plus démonstratif que les siens.
Hormis Lucky Luciano toutes ses thèses sont toujours construite sur une absence totale de sentiment et sur une froideur qui empêche de pénétrer ses films.
Alors ne critiquait pas je vous prie la thèse (si s'en est une) de Deux hommes dans la ville qui en dehors d'une attaque contre la peine de mort (j'en suis pourtant partisan) réussi à marquer quelques points.
Mais comme le dit Alholg dans sa magnifique analyse sur le fil du film Deux hommes dans la ville : c'est c'est aussi, tout simplement, l'histoire tragique d'un homme, magnifiquement incarné par Alain Delon.
Et comme je le disais sur le fil de Ho !
; José Giovanni
a connu la prison et la peine de mort :
En 1945, à la Libération, il fréquente le « milieu » de Pigalle et trempe dans une affaire de racket organisée par son oncle maternel, avec l'aide de son frère aîné. L'affaire tourne très mal puisque trois des personnes rackettées sont tuées.
Condamné à mort (alors que lui-même n'a tué personne) en 1948 avec un complice, Georges Accad, José Giovanni échappe de peu à la guillotine ; gracié par le président Vincent Auriol ainsi qu'Accad, sa peine est commuée en vingt ans de travaux forcés.
Il sort de prison en décembre 1956 et est réhabilité en 1986 après un nouveau procès.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Giovanni
Vu que de nombreux films de ce réalisateur ont une approche de la peine de mort (Comme un boomerang, Mon père, il m'a sauvé la vie,
Une robe noire pour un tueur)
, on peut penser que Deux hommes dans la ville
est beaucoup moins politique, mais beaucoup plus personnel qu'il n'y parait.
Bien évidemment je pense que vous ne regarderiez pas le film de la même manière s'il été Italien.
Et pitié ne me faites pas une fixation sur Rosi.
Dites donc cher amis, vous qui êtes un des admirateurs de Francesco Rosi, quel film politique y'a t'il de plus lourd et de plus démonstratif que les siens.
Certains films de Boisset sont beaucoup plus démonstratifs que ceux de Rosi…
Le soleil des voyous est un de ces films qu'on regarde sans déplaisir, avec un bon sourire complaisant pour ce cinéma d'une grande facilité, un peu paresseux, un peu ronronnant (bien qu'il se donne des airs de méchant) et à quoi on a envie d'assister en robe de chambre et en pantoufles. Par chance, c'est dans cet heureux état qu'on peut le regarder aujourd'hui, que ce soit grâce au DVD ou à une des multiples chaînes qui le ressassent.
Il me semble bien que je ne l'avais jamais regardé jusqu'alors. Il date de 1967 et, cette année-là, il avait une sacrée concurrence : pour ne citer que quelques titres La collectionneuse d'Éric Rohmer,
Les demoiselles de Rochefort
de Jacques Demy,
Belle de jour
de Luis Bunuel,
Le samouraï
de Jean-Pierre Melville,
Bonnie and Clyde
d'Arthur Penn,
Casino Royale
de John Huston.
Pour faire bonne mesure, j'ajoute que j'ai notamment vu aussi en 67 Indomptable Angélique
de Bernard Borderie et Blow-up
de Michelangelo Antonioni,
appréciant infiniment plus le premier que le second.
Je ne me le reproche pas, pour les raisons sus-énoncées. Le film ronronne gentiment, on y trouve et retrouve quelques trognes agréables à revoir de temps à autre (sans excès), comme Bernard Musson (le comptable), Jean Topart (le voyou qui aime sa maman), Albert Michel
(le garagiste ivrogne). On y croise même deux grandes actrices, Suzanne Flon,
improbable épouse, et Lucienne Bogaert,
maman voyoute. Le cambriolage de la banque est bien mené. Mais on oublie vite.
Ça sent un peu la camomille et le bœuf miroton. Ce qui n'est pas désagréable, mais limité.
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