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Forum : Confession à un cadavre

Sujet : Critique


De dumbledore, le 10 août 2006 à 00:02
Note du film : 3/6

Cette "Nounou" curieusement traduite en français par Confession à un cadavre fait partie des films d'atmosphère, voir d'horreurs vers lesquels une Bette Davis vieillissante s'est tournée.

On est ici assez loin de la qualité de son chef d'oeuvre Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?, et des films du même genre qui suivirent : Chut, chut, chère Charlotte, ou bien encore la mort frappe trois fois.

L'histoire est celle de Jay, un enfant d'une dizaine d'années qui revient à la maison après un séjour dans un hôpital psychiatrique. Il y fut envoyé après la mort de sa sœur auquel il aurait peut-être quelque chose à voir. A son retour à la maison, il prend en grippe sa nounou, qui fut celle de sa mère et également de sa tante. Il refuse qu'elle le touche, qu'elle le douche, refuse également de manger ce qu'elle lui prépare. Il est convaincu qu'elle veut le tuer. Tout le monde prend la défense de cette pauvre nounou, alors que la vérité est tout autre.

Tous les ressorts sont là pour faire un bon film « à faire peur », et notamment les deux comédiens sur lesquels repose le récit. L'enfant tout d'abord, parfaitement interprété par le petit William Dix qui ne joue jamais l'enfant triste ou mal compris, mais au contraire un enfant terriblement décidé, sûr de lui et… vraiment effrayant. Bette Davis est fidèle à elle-même : parfaite.

Cette perfection ne s'incarne pas cette fois dans un jeu de grimaces et de regards à faire peur. Au contraire elle a l'intelligence de jouer en retrait : elle en fait le moins possible. Pendant une grande partie du film, alors que l'enfant la maltraite, ne lui parle pas, la piège pour la faire craquer, elle offre un visage impassible, un visage de cire bien loin des prestations de cette époque. L'idée de jeu est assez géniale car évidemment sa gentillesse est terriblement louche, et qu'on attend bien sûr le moment où elle va craquer… à la fin du film.

La mise en scène de Seth Holt (habitué aux films d'horreur) est assez inégale, souvent peu inspirée durant la première partie du film, il est bien plus à l'aise dans les scènes fortes, dramatiques et de suspens.

Mais c'est surtout le scénario le maillon faible de ce film. Il est certes prévisible mais surtout il ne réussit pas à générer de véritable terreur, trop soucieux d'expliquer les choses (le passé de la mort de la sœur) plutôt que de jouer la carte de l'affrontement entre la nounou et l'enfant.


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De PM Jarriq, le 29 octobre 2008 à 08:27
Note du film : 3/6

Cherchant à faire perdurer le comeback de Bette Davis, figure de sorcière moderne récemment (re)créée par Robert Aldrich, la Hammer spécialisée dans l'horreur brittone, lui compose un écrin avec The nanny. Le thème du film pourrait être "il ne faut pas se fier aux apparences", car le scénario est assez malin, pour présenter le petit Joey comme une odieuse tête à claques, et la pauvre nounou, comme une sainte martyre. La réalité sera évidemment tout autre…

Étrangement grimée, avec des sourcils peints à la Groucho Marx, Bette Davis se révèle franchement angoissante, dans la dernière partie et les flash-backs, rendant même le film plus complexe qu'il n'était. Notons par contre, la faiblesse des seconds rôles qui surjouent éhontément. Quelques séquences sont très réussies (la mort de la fillette, l'agonie de la tante, qu'on dirait sortie d'un Joseph Losey de la bonne époque), mais l'ensemble est paresseux et simpliste. Après Baby Jane et Charlotte, cette nanny s'ajoute au tableau de chasse d'une Bette Davis vieillissante, qui a su habilement rebondir, à plus de 50 ans.

PS : Comme le dit Dumbledore, le titre français est curieux, et fait allusion à une seule séquence du film, qui a son importance certes, mais pas au point de servir de titre. Un peu comme Duel dans la boue de Fleischer, qui se référait également à une scène sans réelle importance dramatique.


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De verdun, le 2 août 2018 à 13:25
Note du film : 5/6

Je serai beaucoup plus élogieux que les avis précédents.

C'est un film à mettre dans le contexte de ce qu'a produit la Hammer. Outre ses célèbres films gothiques qui ont profondément dépoussiéré le genre, la firme anglaise a produit quelques thrillers psychologiques contemporains: Hurler de peur, Meurtre par procuration, Paranoïaque, ou plus tard Sueur froide dans la nuit. Ces films, tous écrits comme The nanny par Jimmy Sangster se contentaient de reprendre, parfois brillamment, le complotisme des Diaboliques ou la folie meurtrière de Psychose, deux mètres-étalons du suspense psychologique.

The nanny se distingue par son originalité: on s'attarde ici sur le portrait psychologique d'une nounou au passé trouble, même si on devine très vite qu'elle n'est pas aussi innocente qu'elle en a l'air et que l'enfant qui lui fait face est lui plus sain d'esprit qu'il n'y paraît au premier abord. Là où les autres thrillers made in Hammer se contentent d'illustrer des rebondissements en cascade, Confession à un cadavre se pare d'une certaine finesse dans les rebondissements qui enrichissent la psychologie des personnages et dans l'interprétation d'une Bette Davis qui est ici très sobre. Rien à voir de mon point de vue avec Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?. Le jeune garçon (William Dix) est aussi épatant, il faut le souligner.

La plupart des films de la Hammer ne font plus peur aujourd'hui: on se contente d'admirer un travail bien fait, ce qui est déjà beaucoup. Mais outre une réalisation très réussie et une photo noir-et-blanc à elle seule porteuse d'angoisse, The nanny réussit à distiller dans ses séquences paroxystiques un véritable malaise persistant malgré une fin "rassurante".

Certes c'est un peu téléphoné, mais beaucoup moins que Hurler de peur, Meurtre par procuration, Paranoïaque. Il y a des petites longueurs dans la première partie. Mais Confession à un cadavre reste un film atypique de la Hammer: c'est la seule et unique collaboration entre la maison de production britannique et un monstre sacré hollywoodien. Et quelle actrice: Bette Davis !

Dommage que Seth Holt, l'un des réalisateurs les plus doués ayant travaillé pour la Hammer n'ait tourné que trois films pour cette dernière: Hurler de peur, The nanny donc et La momie sanglante qu'il n'a d'ailleurs pas pu terminer.


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De Impétueux, le 2 août 2018 à 17:23

Vous donnez envie de voir cet étrange film, en tout cas, ami Verdun


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