Dans ce film Truffaut renoue avec une de ses influences de prédilection celle d' Hitchcock,
il joue avec le spectateur à surfer sur les références cinématographiques. On partage avec bonheur ce petit jeu. Vivement dimanche
est un chef d'oeuvre qu'il convient de saluer comme tel. Truffaut
avait certainement eu plaisir à le réaliser et il n'est pas anodin de ce point de vue qu'il ait donné dans ce film un petit rôle de secrétaire à sa fille Eva Truffaut.
Bizarre, bizarre… Tous les goûts sont dans la nature, mais enfin, pour moi, Vivement dimanche est de très loin le plus mauvais film de François Truffaut, le seul qui soit complètement nul !!!
C'est le Truffaut le plus divertissant avec L'Homme qui aimait les femmes.
Voilà pourquoi il est tenu en piètre estime par plus d'un. « Depuis toujours, on nous dit : attention! danger ! Ce qui est divertissant appartient à un genre inférieur ! C'est une erreur, une grave erreur de notre culture officielle. » (Vittorio Gassman).
Je confirme : c'est le seul film de Truffaut, que même ceux qui n'aiment pas Truffaut
(dont je suis) apprécient sans retenue. Avec La nuit américaine
…
Vivement Dimanche, la nuit américaine, l'homme qui aimait les femmes s'appelait Truffaut ! Et Truffaut, il a fait les 400 coups ! Par contre, il a joué le professeur Lacombes dans "Rencontres du 3ème type" et, dans ce film, qu'est-ce qu'il m'agace !
Personnellement, je trouve que le seul moment divertissant de ce film est celui où on voit la dactylo embauchée par Jean-Louis Trintignant se mettre à taper à la machine avec deux doigts mais à une vitesse vertigineuse. C'est peu…
Revoir un film apporte toujours quelque chose. Par exemple, la conversation téléphonique du début entre Julien Vercel et sa femme. Lorsqu'on connait l'intrigue, le "mais ne monte pas sur tes grands chevaux !" est assez savoureux.
Oui ce n'est pas forcement le meilleur film de Truffaut mais je serais nettement moins sévère que certains vu la qualité de l'interprétation, ça reste "divertissant" au meilleur sens du mot (je partage entièrement la citation de Gassman là dessus). A noter là encore une excellente musique de Delerue, très typée "film noir" et suspense au premier degré malgré l'aspect quasi "pastiche" de ce dernier long métrage.
Je dirais volontiers que Vivement dimanche est un film noir cousu de fil blanc et, au delà de la facilité du jeu de mots, je trouve que ça n'est pas faux du tout et que c'était précisément ce que voulait faire François Truffaut,
comme une sorte de parenthèse, de facilité qu'il s'était accordée. Et puis, vivant avec Fanny Ardant,
j'imagine qu'il voulait la montrer dans toutes les facettes de son talent, et, après le drame de La femme d'à côté,
la parodie de thriller sombre était une occasion de changer de registre, réussie, à dire le vrai.
Pourquoi ? Mais parce qu'il n'y a plus du tout l'esprit de système, le sérieux trop engoncé que Truffaut enfourche souvent (L'histoire d'Adèle H.,
La chambre verte
et même – ô sacrilège que je commets sans défaillir – Le dernier métro).
Vivement dimanche est drôle, scandé, plein d'invraisemblances et de dialogues délicieusement farfelus ; il met en scène un exaspérant agent immobilier, Julien Vercel (Jean-Louis Trintignant,
parfait, comme le plus souvent), accusé d'une série de meurtres dont il paraît, de fait, coupable et dont le seul appui réel est la secrétaire, Barbara (Fanny Ardant)
, qu'il rudoie, morigène, réprimande, sermonne, critique quelles que soient les initiatives heureuses qu'elle prend pour le faire innocenter. On a rarement vu au cinéma un type aussi fat, exaspérant, désagréable, aussi insignifiant, aussi. Ce qui n'empêche pas Barbara, subtile, courageuse, inventive, débrouillarde d'être amoureuse de ce grand benêt.
C'est déjà bien, non ? Et en plus, il y a une Fanny Ardant superbe d'aisance et de charme, sachant se fondre dans toutes les situations, une silhouette et une voix qu'on n'oublie pas… On s'interroge pourquoi elle a tourné si peu de films de qualité, sauf à considérer que Pédale douce
est une merveille de finesse (Je sais que j'exagère : elle est très bien dans Huit femmes
ou dans Ridicule
… mais en rôle secondaire, ou partagé…).
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