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Forum : Une Nuit sur Terre

Sujet : Cosmopolite


De paul_mtl, le 6 juillet 2006 à 23:49
Note du film : 6/6

il existe un DVD en zone 2 VO avec des sous-titres, indispensable pour s'immerger dans ce film cosmopolite (LA,NewYork,Paris,Rome,Helsinki)

L'accroche du film: Five Taxis. Five Cities. One Night.

J'aime vraiment ce film de Jim Jarmush pour son humour et cet aspect multiculturel. Celui qui se passe a Rome avec Benigni est vraiment cocasse. il incarne un chauffeur de Taxi qui prend un prêtre et lui raconte sa vie tout en s'excusant a chaque fois qu'il blasphème.

La chute est surprenante … je vous en dis pas plus ;)


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De jipi, le 6 juillet 2008 à 10:21

Cinq histoires démarrent simultanément de nuit en cinq endroits de la planète d'Ouest en Est de Los Angeles à Helsinki en passant par New York, Paris et Rome.

L'outil thématique de ces cinq sites aux antipodes d'une luminosité touristique est identique. Un taxi au bord de l'effondrement transporte dans des lieux insolites une clientèle pour la plupart marginalisée.

Ces cinq parcours délivrent un message similaire. Une brève rencontre entre marginaux tisse quelques moments drôles et chaleureux. Tous ces personnages surgit de nulle part livrent le temps d'une course quelques parcelles de confessions atypiques avec comme toile de fond des rues tristes et enneigées.

De nuit visuellement la planète est à l'unisson, ceci dans quatre langages différents. La course vers le soleil levant ne délivre qu'une uniformité.

Etre pauvre à New York ou à Helsinki n'engendre que les mêmes états d'âmes.

La chaleur humaine est à l'intérieur des voitures, le rire est loin d'être rare, c'est un miracle tant l'aspect extérieur est à l'abandon. Une communication calquée à l'image de gens simples s'illumine grâce à la force de mots orduriers rapprochant bizarrement ces êtres pauvres mais sans contraintes.

On rentre dans son quartier insalubre ou l'on se fait déposer le long d'un canal. Tout est surprenant, inattendu. Les premiers contacts peu engageants se clôturent par un encouragement à entretenir sa marginalité.

Peu importe l'essentiel est de vivre à l'instar d'un système quelques contacts, de créer un fil conducteur conversationnel de base entre protagonistes de ces brefs moments passés en commun.

Chacun impose ses limites intellectuelles, apprend à se connaître en se quittant bons amis sauf dans certains cas ou malgré une conclusion dramatique l'humour l'emporte sur le tragique.

« Une nuit sur terre » est un ingénieux film concept sur cinq horloges terrestres n'activant qu'un seul message. La liberté d'être différent.

Une survie déconnectée d'un contexte diurne politiquement correct interdisant tout décalage.

La nuit tous les chats sont gris.


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De vincentp, le 6 juillet 2008 à 14:13
Note du film : 3/6

Le concept est intéressant, mais le résultat (sans être médiocre) n'atteint pas des sommets artistiques, ceci s'expliquant par des scénarios de saynètes un peu superficiels. On peut avoir bien du mal à s'intéresser à ces histoires de taxi (le sketch qui se déroule à Paris est ainsi languissant au possible). Mais heureusement Jim Jarmush a transformé son thème de prédilection, la marginalité, de façon plus réussie dans d'autres fims comme Ghost dog, Stranger than paradise, ou Broken flowers.


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De Impétueux, le 28 mars 2020 à 21:19
Note du film : 2/6

Comme tous les films à sketches, dont les saynètes sont reliées entre elles par un fil ténu, Night on Earth souffre des inégalités de structure et d'inspiration entre ses différents segments. C'est bien beau de vouloir filmer, en cinq endroits et quatre langues, les pérégrinations nocturnes de conducteurs de taxis qui, en une même nuit, au même moment (mais évidemment dans des fuseaux horaires différents) patrouillent dans la nuit et sont conduits à réaliser des courses invraisemblables pour des clients singuliers. Un temps très proche du mode du taxi, j'avais été passionné par la fascination des chauffeurs de la nuit pour leur aventure. Les larges avenues vides, les lumières jaunes qui donnent à l'obscurité une allure blême et surtout les gens de la nuit qui ont, quoi qu'on en pense, une allure et une façon de vivre bizarres.

Donc cinq histoires parallèles, énumérées les unes après les autres en suivant les fuseaux horaires, de la première, à Los Angeles, qui se déroule à partir de 7 heures du soir jusqu'à la dernière, à Helsinki où il est déjà 5 heures… de la journée suivante. Tout cela sans doute pour dire que, quelle que soit la contrée et le moment de la nuit, l'étrangeté de la nuit peut nous attendre et nous toucher.

Mais Jim Jarmusch n'a pas trop fait dans la dentelle pour présenter ces errances nocturnes et il a assigné à chacune des contrées qu'il visite son image archétypique. Pourquoi pas, au demeurant, si elles ne sont pas trop caricaturales ? Le regrettable, c'est tout de même qu'elles le sont.

À Los Angeles, rencontre improbable entre Victoria (Gena Rowlands), superbe directrice de casting, élégante, sophistiquée, parfaite executive woman et Corky (Winona Ryder), une gamine qui jure comme un charretier, fume comme un steamer et n'a d'autre ambition que de devenir mécanicien comme ses grands frères. À New-York, la ville-monde, bizarre pérégrination où Helmut (Armin Mueller-Stahl), ancien clown venu d'Allemagne de l'Est, à peu près incapable de conduire son taxi (et d'ailleurs à peu près incapable de conduire autre chose que des Trabant) et Yo-Yo (Giancarlo Esposito) quittent Manhattan pour Brooklyn en récupérant au passage Angela (Rosie Perez), belle-sœur de Yo-Yo, au langage encore plus vert que celui de son beau-frère.

On passe sur le Vieux Continent ; voici les segments les plus faibles du film : un conducteur ivoirien (Isaach De Bankolé), après avoir expulsé de sa voiture deux Camerounais (très amusantes caricatures des profiteurs africains, pleins de mépris pour les prolétaires qui ne sont pas de leurs tribus), charge une jeune femme aveugle (Béatrice Dalle qui en 1991, époque du film, était encore présentable) et la questionne sur son infirmité durant tout le trajet. Il est bien maladroit et elle est bien désagréable. Et puis notons que Jarmusch, pour faire aller les voyageurs des alentours de la Nation (station de métro Avron) jusqu'au quai de l'Oise, tout au nord du 19ème arrondissement) les fait passer par le tunnel des Halles ! C'est un plaisir, pour le connaisseur de Paris, de remarquer ces petites impostures ridicules !).

Le pire est à venir ; à Rome un cinglé sexuel, Roberto Benigni, absolument livré à lui-même dans son habituel numéro d'histrion, charge un vieux prêtre malade et, malgré ses réticences,, prétend lui confesser ses aberrations sexuelles, avec des citrouilles (!), une brebis (!!!) et sa belle-sœur (on respire parce que, dans l'appartement de la belle-sœur il y avait aussi un chien et on a imaginé un instant que, après citrouilles et brebis… enfin, vous me comprenez). Le prêtre ne survit pas à ce déballage écœurant.

La dernière histoire qui se passe à 5 heures du matin à Helsinki, est aussi grise et, alcoolisée et ennuyeuse que semble l'être la capitale de la Finlande. Mika (Matti Pellonpää) raccompagne chez eux trois compagnons de beuverie complétement imbibés et dont l'un a quelque raison de l'être. Mais son propre chagrin est peut-être encore pire… c'est grisaillant comme l'aube enneigée qui point à peine après la course…

Le premier récit, à Los Angeles donc, a de la fantaisie, de l'humour, de l'originalité et à sa seule vision, j'étais bien disposé ; mais au fur et à mesure, on sent que le réalisateur perd les pédales ; sans doute la civilisation européenne lui est-elle trop étrangère. On peut toutefois lui accorder d'avoir donné quelques belles images de la Rome nocturne ; mais avouons que ce n'est pas si difficile que ça…


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