J'ai vu ce film quand j'étais pré-adolescent, à mon cinéma de quartier déjà agonisant… Évidemment, je ne savais pas que la dame complètement timbrée qui jouait la comtesse Bathory s'appelait la Bose. Mais je me rappelle, pourtant, que ce film d'horreur se démarquait du genre en ceci que c'est un film de vampires où les vampires, en somme, n'existaient pas : les méchants (la Comtesse Rouge et son exécuteur des basses oeuvres) exploitaient à leur profit, plutôt, la CROYANCE aux vampires des paysans superstitieux. Ça ne fait pas de cette Cérémonie sanglante un bon film, ni un mauvais du reste car je ne m'en souviens pas assez. Mais il se démarquait de la production courante par une espèce de parti-pris rationaliste…
Reste que ce serait un pari intéressant, un de ces jours, de réaliser sur ce sujet un vrai film historique, documenté jusqu'à l'os, sur ce personnage de serial killer, la comtesse Bathory, pour laquelle on dut notamment changer la législation en vigueur qui interdisait d'intenter des poursuites contre un membre de la noblesse. La comtesse Erszebet Bathory (1560-1614) était motivée, pour son ouvre de mort, par un cocktail de croyances aussi délirantes que celles de l'assassin de The Silence of the Lambs : elle était persuadée qu'elle garderait l'éclat de sa beauté en se baignant dans le sang de jeunes filles vierges. Évidemment, un bon film historique devrait se demander, tout en évitant le didactisme, quelle époque, quel milieu, quelle expérience peut accoucher d'une pareille aberration. Car elle était encore plus dingue que Gilles de Ray, la dame…
La fièvre du pédantisme me saisit juste avant de partir en vacances, et vous allez en être victime, mon cher Arca !
Cela étant, l'adaptateur doit faire passer le frisson sacré du sacrilège, qui n'est guère concevable dans l'optique matérialiste de nos jours…
Moi aussi, je pars en vacances, et je vais vous faire un aveu : Huysmans m'a rebuté. J'ai tâté de "À rebours", et je crains fort de m'être arrêté avant la fin. Prose par trop ornementale, je n'en pouvais plus. (Il m'arrive d'avoir le même problème avec Nabokov période américaine, à partir de "Brisure à senestre" et suivants). Il faudra que je recommence, un de ces jours…
Quant à l'histoire de Gilles de Rais (quelle honte, ce "y", je me sens tout mortifié) c'est en effet un sacré sujet de film historique. Peut-être qu'on pourrait écrire à Tavernier…? Compagnon de Jeanne-d'Arc? Du point de vue du roman policier, voilà un détail excellent : voyez comme il était insoupçonnable !
Après mûre réflexion, je vote. D'abord pour Lucia Bosè en Comtesse Rouge, mais aussi par nostalgie des bons vieux films d'horreur à l'espagnole.
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