« Horreur ! » comme disait Tintin : je n'ai aucun film de Riccardo Freda dans ma collection "Splendeurs de Cinecittà" ! Je dois remédier illico à cette honteuse carence. Comme il paraît que Gianna Maria Canale
est vraiment impériale dans ce rôle, je jette mon dévolu sur Theodora, impératrice de Byzance
! J'espère qu'il ne sera pas trop compliqué de se procurer ce drame byzantin.
Tiens donc : je viens d'apprendre que ce film avec Gianna Maria Canale au sommet de sa gloire est sorti en France – en VF, bien entendu – à la glorieuse époque du VHS. Alors, si jamais vous découvrez, sur l'étagère poussiéreuse d'une boutique obscure, ce fameux peplum de Riccardo Freda,
ayez une petite pensée pour moi… Vous n'aurez pas affaire à un ingrat.
J'ai dit sur le fil de La terre des pharaons, devant l'insidieuse captatio benevolentiae d'Arca que je voterais volontiers pour cette Théodora
-là ; je m'exécute avec plaisir, d'autant que l'immense histoire de Byzance est anormalement peu représentée au cinéma…
Et, naturellement, parce que Riccardo Freda est un remarquable réalisateur !
Je n'ai pas la possibilité de voter 2 fois. Ebloui par Gianna Maria Canale, notre ami Impétueux a omis de cocher la case prévue à cet effet.
En ce qui me concerne, je vote par curiosité pour une réalisation de Cinecitta, d'une part, et aussi pour (peut-être) découvrir un film dont le sujet me paraît intéressant.
C'est assez curieux : j'ai voté, mais sur la fiche de présentation du film, qui a pris en compte mon vote (le nombre, sous mes yeux éblouis, est passé de 2 à 3 ; et il y en a 4, maintenant avec le vote de Droudrou) mais si l'on procède ainsi, la mention VOTE n'apparaît plus sur le message.
Je suis sûr que Spontex va nous arranger ça !
Curieux, en effet. Mais quoi qu'il en soit, merci pour vos généreux suffrages. Puissiez-vous en être bientôt récompensés !
Attendons de pied (?) ferme la sulfureuse Theodora…
Je viens de voir Gianna Maria Canale dans Il boom
de De Sica
et elle est encore en 1963 d'une beauté renversante (et meilleure comédienne que je ne m'y attendais). Alors imaginez ce que ça va être dans ce Théodora, impératrice de Byzance
qui remonte à 1954 ! Ah là là !
En plus, les droits de ce film ne sont pas loin puisqu'il est sorti en France aux temps (glorieux) du VHS, dans son excellente version française… Alors, René Château ? Seven7 ? Ou carrément StudioCanal ? Allez, quoi ! C'est réalisé par Riccardo Freda, aujourd'hui un nom prestigieux. Et puis des peplums centrés sur Byzance, il n'y en pas des masses ! Et puis il y a même même des acteurs français dedans – Georges Marchal,
Henri Guisol,
Roger Pigaut –
en plus de la grande Irène Papas,
alors hein… !
Eh non, Theodora n'est toujours pas avec nous… et Gianna Maria Canale,
elle, n'y est plus. Je cite tristement sa biographie sur le site Mymovies.it : « Si ritira per sempre non solo dalle scene ma anche dalla mondanità. Non appare più in pubblico, non si fa fotografare, rimanendo così immortalata nella mente degli spettatori affascinante e raffinata come nei tempi d'oro. Anche per questo motivo muore nel febbraio 2009 senza troppe commemorazioni. »
Traduction maison : « Elle se retire pour toujours (en 1964) non seulement de la scène mais aussi du monde. Elle n'apparaît plus en public, ne se fait plus photographier, restant ainsi dans l'esprit des spectateurs fascinante et raffinée comme à l'âge d'or. C'est aussi pour cette raison qu'elle est morte en février 2009 sans trop de commémorations. »
La nouvelle, hélas, est en effet passée inaperçue… che vergogna. Finaliste du concours Miss Italia 1947 – les autres étant Gina Lollobrigida, Eleonora Rossi Drago,
Silvana Mangano
et la gagnante Lucia Bosè –
madame Canale
était d'une grande beauté. Statuesque, dotée de grands yeux hypnotiques, elle fut la protagoniste idéale d'un nombre impressionnant de films de cape et d'épée et de peplums, tournant treize films – dont deux au Brésil – pour son mari Riccardo Freda.
Les critiques italiens ne l'aimaient pas beaucoup, vu qu'ils n'aimaient pas tellement le genre de film où elle apparaissait d'ordinaire. Et ses deux comédies avec Totò
n'étaient pas pour arranger les choses. Pourtant, moi qui l'ai vue récemment dans Il boom
de Vittorio De Sica,
un de ses derniers films et un des rares où elle échappait à son emploi habituel, je l'ai trouvée excellente, tout à fait bien castée en épouse ambitieuse d'Alberto Sordi.
Le film – un peu en avance sur son temps par son thème très dur, un homme qui vend un de ses yeux pour maintenir son niveau de vie – fut malheureusement un échec à sa sortie, ce qui a peut-être précipité son retrait de l'écran.
Inséparable des films du célèbre Freda et de tout un pan du divertissement populaire transalpin, Gianna Maria Canale
appartient à la légende du cinéma et c'est une bien triste nouvelle que j'apprends rétrospectivement aujourd'hui.
J'en profite pour redemander l'édition en DVD de Théodora, impératrice de Byzance, qui semble faire consensus parmi ses plus grands rôles dramatiques.
Avec ma naïveté habituelle, je pensais que la disparition de Gianna Maria Canale, actrice à la beauté légendaire, égérie de Riccardo Freda,
star de nombreux "peplums", films de cape et d'épée mais aussi de De Sica
avec Il boom,
allait ramener au jour dans les bacs au moins Théodora, impératrice de Byzance
qui est, dit-on, son plus grand rôle de même qu'un excellent Freda.
D'autant que toute une brochette de peplums italiens sont sortis sur DVD : mais pas celui-ci, qui couvre pourtant un chapitre de l'Antiquité pas souvent exploité au cinéma. Las ! Plus d'un an après la triste nouvelle, toujours rien. Éditeurs au coeur de pierre ! Nous voulons Teodora
! Nous voulons la Canale
!
((
Autre argument : dans leur fièvre de peplums italiens (car il y en a apparemment une) les éditeurs semblent avoir sorti pêle-mêle toutes sortes de machins. Alors, quand je vois en vente à la FNAC des fonds de tiroir comme La Vengeance d'Ursus, mon sang ne fait qu'un tour car je me dis : Ah, quelle poisse, quand je pense qu'à la place de ce machin nous pourrions avoir Theodora, impératrice de Byzance… et la Canale
dans un film de Riccardo Freda
… ah, soupir…
A-ha ! Vous pensiez que j'avais lâché le morceau, hein ? Eh bien non ! Voici un autre message pour réclamer ce péplum de Riccardo Freda où triomphe la Canale
! (Et en fait je n'ai pas vu le film et donc je ne sais pas si elle triomphe, mais la pub c'est la pub).
Passé sur le cable TRES BON FILM.
Un DVD s'impose . Note: 5/6
En aucun cas Arca, je ne voudrais doucher vos espoirs… Trop tard, c'est fait. Vaudrait-il mieux laisser votre enthousiasme en son sommeil ? (Le rêve est toujours plus beau que la réalité…)
Vu la place que prenait la VHS, j'avais remis l'antiquité aux bons soins de la voirie.
S'il n'y avait que cela…
Ceux qui (comme moi) ne connaissent de Byzance que le nom, n'en apprendront pas plus avec ce film, qui n'a de byzantin que le titre.
Qu'importe, l'affiche affriolante promet un spectacle digne de l'espérance soulevée. Et une fois de plus, le charme proverbial du péplum italien agit, assurant de sa constance, tant au niveau de l'histoire (fade) que des dialogues (creux). Cependant, un champ en ruine peut receler un trésor, et dans le cas présent, en fouillant on finit par dénicher deux qualités :
1) Le fruit convoité est meilleur que "La vengeance d'Ursus".
2) Il détient un indéniable pouvoir séducteur, au vu de l'engouement qu'il suscite.
Concernant la star, du moins son image qui hante vos pensées (comme Ava Gardner hante celles de DelaNuit), pas de risque de vous faire pé-plumer. Un physique avantageux filmé sous presque tous les angles (Aaah la scène où elle danse…).
Ceci dit pour rallumer le feu de votre exaltation… Et pour calmer votre impatience (si elle est toujours intacte), You Tube se révèle comme remède. Le son en italien et l'image, de qualité juste acceptable, auront peine à combler vos attentes, toutefois c'est le seul moyen de vous faire enfin une opinion sur l'objet de vos désirs.
Mais comment est-il possible qu'un péplum comme Théodora ne soit toujours pas sorti ? Il fait partie des plus importants du genre, ayant relancé la mode du péplum italien au milieu des années 50…
Pour la petite histoire, Ava Gardner devait interpréter Théodora après avoir tourné La comtesse aux pieds nus
à Cinecitta, dans une coproduction entre la MGM et un studio italien (Titanus ?) mais la studio LUX les coiffa au poteau en lançant la production et le tournage de celui-ci avant. Miss Gardner haussa les épaules et partit tourner La croisée des destins
avec Cukor au Pakistan. Le rôle d'impératrice romaine lui était passé sous le nez, Gianna Maria Canale
ayant remporté (comme dans le film !) la course… mais l'occasion se représenta pour Ava dans les années 80 où elle put incarner Agrippine, l'intriguante mère de Néron, dans la série Anno Domini.
Une fois de plus, le talentueux Riccardo Freda parvient à proposer un spectacle de qualité malgré les moyens limités mis à sa disposition. La course de char, réalisée bien avant celle du Ben Hur de Wyler,
a ainsi fière allure.
L'année précédente, Freda
avait déjà signé un bon Spartacus
mais Théodora impératrice de byzance
possède un atout supplémentaire: la couleur.
Le film a été diffusé en 2003 sur Arte en première partie de soirée et depuis, plus rien… D'une manière générale, le péplum italien est trop ignoré des éditeurs vidéo alors que, paradoxalement, de nombreux livres sur le sujet ont été publiés sur le sujet ces dernières années.
Certes le péplum a engendré de nombreux pensums aujourd'hui dépassés, mais des perles comme Théodora ou Les légions de Cléopâtre
de Cottafavi méritent largement une belle édition.
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