Je n'ai pas vu la version télé datant de '95, mais celle-ci est une franche réussite, grâce à un casting parfait et surtout au soin apporté à la mise en scène, qui échappe au conventionnel de ce genre de films d'époque (Raison et sentiments ou pire, Vanity fair)
pour soigner les cadrages, les effets sonores et visuels. Keira Knightley,
fermement dirigée (elle minaude moins que de coutume) est rayonnante, face à ses parents : Sutherland,
qu'on n'a pas vu aussi bon depuis JFK,
et l'horripilante Brenda Blethyn,
idéalement distribuée. Pride and prejudice
est une heureuse surprise, dans un genre où on n'en attend plus, et rien que pour cela vaut le détour. Les raccourcis narratifs, le passage entre rêves et réalité, tout cela est parfaitement maîtrisé, comme dans Le temps de l'innocence
de Scorsese,
sans jamais briser la fluidité du récit.
En attendant : rien ne vous empêche de lire ou relire le roman de Jane Austen : c'est bien, c'est même très bien et quand on sait quand il a été écrit, on découvre à quel point il y avait une modernité dans le traitement des différents protagonistes de cette oeuvre… ce qui en rend plus sympathiques encore les diverses adaptations qui ont pu être réalisées.
J'ai beaucoup aimé ce film, l'ambiance qui s'en dégage, les personnages, l'image. Je suis d'accord quant à ce qui a été dit à propos de Sutherland. J'ai beaucoup aimé l'adaptation qui en a été faite par Bollywood. Je sais que je ferai l'acquisition de l'adaptation TV.
J'ai donc revu "Orgueil et préjugés" en version DVD.
J'avoue tout de suite que je n'accroche pas avec la version française.
C'est donc en version originale sous-titrée que j'ai repris ma lecture.
Le charme opère immédiatement et on pourra émettre toute critique que l'on voudra, je trouve que la mise en scène est impeccable, que ce soit dans les scènes de masse ou dans les scènes "dites intimistes". Quant à l'image, elle est toujours très belle et la bande musicale convient très bien à chacun des instants.
Au niveau des bonus, ils sont extrêmement intéressants.
La fin alternative me paraît faiblarde. Le choix de l'avoir supprimée n'est nullement à regretter à moins que le film n'ait été projeté ainsi à l'origine… Dans la mesure où l'on sait quel avenir le jeune couple se réserve, il n'est pas utile d'en rajouter plus.
Les autres bonus valent de s'intéresser dans la mesure de l'éclairage qu'ils apportent au film, à l'époque et à l'environnement.
En ce qui concerne les commentaires du metteur en scène, ils permettent de mieux situer l'adaptation du roman de Jane Austen.
Donc : bien ! pour ne pas dire : très bien !
La préoccupation principale de l'aristocratie est naturellement de garder son rang en essayant d'empêcher quiconque de parvenir à son empyrée. Celle de la gentry est de ne pas s'enfoncer ou, au mieux, d'escalader une marche. Mais dès qu'une famille de cette classe sociale (qui, au demeurant, s'enfonce graduellement dans la gêne financière) est dotée de cinq filles à marier, les choses pour elle, deviennent d'une complexité infinie. À dire vrai, voilà qui fut jadis l'angoisse existentielle de la petite bourgeoisie, en France y compris : qu'on se souvienne seulement des manigances de Mme Josserand (Jane Marken) dans Pot-Bouille,
qui essaye désespérément de placer ses filles, quitte à les vendre à bas prix.
Un peu plus de deux heures de film pour en arriver à une conclusion qu'on ne pouvait que prévoir dès les premières images ? Certes ! Mais deux heures ravissantes, enchantées, intelligentes, tournées avec une très grande abondance de moyens (paysages, maisons, châteaux, costumes, figurants) et avec beaucoup de fidélité d'esprit au roman. Je ne dirai pas que c'est du cinéma bouleversant, mais c'est du cinéma consciencieux et fidèle. Est-ce qu'on ne peut pas en être ravi ?
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