…Pour la parfaite maitrise d'Almodovar,
fidèle à son style, et oui, Almodovar fait de l'Almodovar et même si Parle avec elle
est souvent considéré comme son meilleur film, je préfère Tout sur ma mère
ou encore Volver
pour sa virtuosité dans la mise en scène, son art d'aborder des sujets délicats avec une grande subtilité,son sens du détail, son humour jouant avec les larmes, sa puissance dramatique jouant avec les rires…
Les actrices sont justes (une scène avec Penélope Cruz
qui chante est particulièrement touchante (d'ailleurs, est-elle doublée ou non? Affaire à suivre…) et bien d'autres encore, je ne vous en dis pas plus), tous les éléments arrivent au bon moment, à la limite de l'anticipation, même s'il est possible quelquefois de deviner la marche à suivre…
Encore une belle toile colorée tissée par un Almodovar au sommet de son art, où la logique des destins finit toujours par trouver son équilibre et les personnages leur raison de vivre…
J'ai beaucoup aimé aussi ! Rien à ajouter, tu as tout dit.
D'après Le Monde, c'est du play-back, et ses fesses sont fausses aussi !
D'ailleurs, j'aurais pu le deviner juste en voyant qu'il y avait dans le casting un rôle pour la voix de Raimunda !
Merci "Supersonic" Spontex d'avoir créé ce lien pour l'article paru dans Le Monde…
Bravo pour ta chronique poétique qui incite à aller voir ce film illico presto !
Et puis là, malheureux, pas de polémique possible quant à son caractère malsain ou non !
Salut Spontex ! Au sujet des fesses de Penelop Cruz si tu étais allé sur le site du film, site très intéressant) c'est Almodovar lui-même qui le dit. Erotiquement parlant, si la voix est fausse et que les fesses le sont aussi, qu'est-ce qu'il reste ? Eh bien, il reste un très beau film dont j'attends l'apparition en DVD.
Amicalement. Pierre
s'annonçait comme un grand film d'Almodovar, presque une consécration.
Malheureusement il n'en est rien et le film souffre de cette surestimation médiatique. Il y a des films qu'il faut découvrir pour pouvoir les aimer beaucoup et ces mêmes filles trop exposés aux lumières de la presse se mettent quelques fois à crâmer…
Volver est un très joli petit film sans ambition de Almodovar, une occasion de retrouvailles, retrouvailles avec Penelope Cruz qui sait parfaitement gérer sa carrière internationale, retrouvailles avec un thème cher au réalisateur : portraits de femmes confrontées au monde des hommes.
Volver raconte l'histoire de Raimunda une femme qui se bat dans son travail, qui gère sa famille (sa sœur, sa vieille tante grabataire et sa fille) et qui découvre en rentrant à la maison que son mari a été tué par sa fille qui s'est défendue d'une tentative de viol. Raimunda cache le cadavre du mari dans le réfrigérateur du restaurant dont elle reprend la gérance alors qu'au même moment sa tante décède et que sa sœur (qui elle va à l'enterrement) découvre que leur mère officiellement décédée dans un incendie est belle et bien vivante.
pour ses comédiennes atteint même des sommets puisque les seuls personnages masculins du film sont soient évoqués mais jamais vus (les différents pères) soient filmés en plan large et perdus dans la foule (le régisseur du film en tournage)… et quand ils prennent un moment le devant de l'écran, c'est pour mieux mourir quelques minutes plus tard.
Toutefois si Almodovar débarrasse ainsi la scène des hommes, c'est pour mieux en parler à travers les femmes de son récit. Toutes ont été marquées viscéralement par leur violence, leur manque de retenue, leur animalité.
A cet égard, Penelope Cruz offre un personnage terriblement en finesse, avec un jeu d'une justesse qui rend un peu triste ce prix collectif cannois qui n'était pas mérité. Elle seul aurait dû avoir le prix tant elle est au-dessus des autres, à travers, il est vrai un personnage particulièrement riche. Riche d'un passé lourd qu'on découvre durant le film et riche surtout de son évolution de femme forte et résistante qui finit dans un état de fragilité extrème et qui ne réclame qu'une seule chose : être serrée dans les bras de sa mère.
est un bon film mais pas un grand film parce que tout cela est prisonnier, engoncé dans un scénario terriblement complaisant, bavard et lent qui ne laisse aucune part à la surprise, au lyrisme, à la vie. Tout est terriblement calculé, mécanique… autrement dit un peu artificiel. Ce n'est pas un grand scénario, c'est un scénario maîtrisé d'un technicien du scénario.
Et puis surtout le film est visuellement d'une grande pauvreté à part le très joli premier plan du film qui fait office de générique, il faudra se contenter de peu : des scènes de dialogues qui se succèdent sans grand rythme, avec lenteur et même longueur. Pas de cadre vraiment travaillé, ou bien alors c'est justement trop appuyé et peu lourd (cf le plan en plongé sur le couteau qui sera l'arme du crime). Pas de lyrisme, pas de poésie à la mise en scène.
Heureusement, le chef opérateur, les décors et les costumes sont là pour donner un peu de tenue à tout cela. L'éclatant des couleurs pourra peut-être faire penser à une grande publicité pour un produit lessive assurant des "couleurs plus vives"que jamais, mais au résultat heureusement qu'il y a cette beauté et la récurrence notamment de la couleur rouge sang qui traverse le film. Décors, costumes et lumière irradient le film.
"engoncé dans un scénario terriblement complaisant, bavard et lent qui ne laisse aucune part à la surprise, au lyrisme, à la vie. Tout est terriblement calculé, mécanique… autrement dit un peu artificiel"
C'est étrange, j'ai ressenti exactement le contraire quand je l'ai vu au cinéma…
La première fois que j'ai vu La mauvaise éducation
dont je reconnais maintenant la supériorité technique à Volver, je me suis un peu ennuyé alors que Volver m'a enchanté du début à la fin avec justement la présence de surprise de lyrisme et de vie que vous dites inexistante dans votre critique(j'ai d'ailleurs laissé un message très enthousiaste sur DVDtoile).
Ayant revu La mauvaise éducation il ya quelques jours, je ne me suis pas ennuyé une seconde et je me demande ce que donnerais une autre vision de Volver…
Mon Almodovar préféré (de ceux que j'ai vu) reste quand même Tout sur ma mère.
Chers amis virtuels, vos deux points de vue sont (comme toujours) intéressants à lire et bien argumentés. Pour ma part, l'univers de ce cinéaste me laisse en général froid, en particulier son film Tout sur ma mère. Un monde fait de couleurs vives et de personnages allumés. J'aurais tendance à lui reprocher de toujours raconter la même histoire (même si celle-ci est bien faite) : un travesti, un macho, une prostituée au grand-coeur, et une matrone à forte poitrine et volubile, qui finissent par se trucider, après s'être disputés. Je ne suis pas encore rentré dans cet univers-là. Peut-être que cela sera le cas un jour.
J'avais vu "Talons aiguille" du même Almodovar. Première vision, relativement indigeste. J'ai vu ensuite "Tout sur ma mère". J'ai trouvé le film intéressant pour ne pas dire très intéressant. Et puis, j'ai élargi le cercle des films d'Almodovar. C'est toujours très bien fait, il n'y a rien à dire mais, effectivement, on est dans un cadre qui demeure sempiternellement le même. De fait, on regarde un "Almodovar" tout comme on boirait un bon vin qui d'année en année ne nous trompe jamais parce que sans surprise. Son monde me fatiguerait quelque peu et je me suis posé la question à diverses reprises de savoir d'où il tirait ses scénarii. Pour revenir à "Volver", ce que j'ai aimé dans ce film c'était d'abord la photo, en particulier cette entrée en matière dans le cimetière, ces femmes en train de nettoyer les tombes alors que souffle un vent fort. Ensuite, il y a ce mystère qui est bientôt largement dépassé du "fantôme de la mère". Et une fois que l'on a passé ce cap, eh bien, c'est un film tout à fait habituel chez Almodovar avec ses constructions particulières histoire de nous tenir en haleine jusque la fin. C'est bien et sans surprise, mais, surtout, c'est très bien dirigé. Est-ce l'Espagne ? Est-ce une vision de l'Espagne ? Cà, je ne saurais le dire. Il y a des personnages touchants, poignants dans chacun de ses films mais… Mais j'irai quand même voir le prochain Almodovar !
Bien filmé, bien joué également. Une variation habile et sans surprise autour des thèmes développés depuis vingt ans par un auteur aujourd'hui reconnu et apprécié par un large public.
Sans doute un très bon film. Probablement pas un chef d'oeuvre immarcescible ! L'appréciation variera néanmoins fortement d'un spectateur à l'autre. Pour ma part, je reproche à ce film (et globalement à Almodovar) de ne pas s'intéresser -ou peu- au cadre urbain du récit, et de se focaliser sur ses personnages. Le portrait de personnages, un descriptif de leurs pensées intimes -dans la droite ligne de Bergman-, mais pas d'une société. Un reproche forcément subjectif.
est homosexuel, ce qui n'est pas un choix (ou, comme on dit aujourd'hui une orientation) mais une donnée de nature. Et François Ozon
est également homo, sans conteste. Qu'est-ce que vous allez chercher là, qu'est-ce que ça vient faire ici, vil réactionnaire ? êtes-vous dès lors à deux doigts de me dire en retroussant vos babines sur vos canines aiguisées prêtes à me déchirer sur l'autel immarcescible du droit à la différence et du politiquement correct…
Eh bien la polémique va s'arrêter là et votre fureur vengeresse itou. Simplement je trouve une certaine parenté à ces deux réalisateurs de talent dans leur façon de présenter le beau sexe, qu'il n'est plus question, depuis longtemps, de qualifier de faible, et de le présenter quelquefois de façon exclusive en ne mettant que lui en scène, au détriment de ces affreux bonshommes, buveurs, coureurs, violeurs, menteurs, bagarreurs, prétentieux et autres.
j'ai songé au bout de quelques minutes à 8 femmes
d'Ozon, film adapté, d'ailleurs d'une pièce de théâtre d'un autre homosexuel, Robert Thomas.
Les deux récits n'ont que des rapports distants l'un avec l'autre mais ils présentent tout de même des femmes un peu délaissées confrontées à leurs solitudes et à l'immense veulerie des hommes. N'est-ce pas que c'est un peu bizarre et que ça éclaire quelques pistes ?
Je le crois capricieux et surprenant, baroque et outrancier, parfaitement apparié à l'étrange Espagne violente, émouvante, si fascinée par la mort : très belle séquence initiale où dans un cimetière déchiré par le vent des dizaines de femmes brossent, ornent, nettoient des pierres tombales orgueilleuses, où chaque famille a mis une bonne part de sa jactance. Eh bien Volver présente une histoire bizarre, invraisemblable et attachante qui ne pouvait pas se dérouler ailleurs que sur ces terres tour à tour brûlantes et glacées.
ne nous laisse pas le temps d'être déçus et ennuyés : il retrouve tout de suite l'équilibre et retombe sur ses pieds non sans faire un clin d'œil au spectateur à qui il réserve de nouvelles surprises ; ceci est très bien : on apprécie d'être mis en boîte et presque roulé par un funambule habile.
qui fut une parfaite Anne d'Autriche dans Louis enfant roi
de Roger Planchon
; j'avais entendu parler de Pénélope Cruz, beau brin de femme au physique un peu démonstratif bien employée dans Tout sur ma mère du même Almodovar ; mais j'ignorais tout des autres actrices, notamment Lola Duenas
qui interprète Soledad, Sole, la sœur de Raimunda/Cruz et l'autre fille d'Irène/Maura, et Blanca Portillo, la singulière Agustina, cancéreuse à la recherche de sa mère disparue…
Cinéma plein d'étrangeté, assez décontenançant mais en rien inutile…
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