Après deux immenses succès, qu'étaient Un homme et une femme et Vivre pour Vivre, Claude Lelouch se détourna un instant du sentimentalisme ambiant pour évoquer la peine de mort. L'ultime sentence, plus que jamais d'actualité en cette année 1968, a encore quelques années devant elle, et Amidou, l'acteur d'origine maghrébine, incarne le condamné (François Toledo). La retranscription, longue et douloureuse, démontrant l'absurdité humaine, s'assimile presqu'à un authentique documentaire. La marque Lelouch est admirablement imprégnée, magistrale, en initiant son film par des images de corrida, ou plus cocasse, filmant dans l'usine où la maîtresse de Toledo, Caroline (Caroline Cellier), fabrique des poupées. Comme conseiller technique, Maître Albert Naud, l'avocat de l'auteur Céline en personne, accepte la collaboration, acceptant même d'apparaître dans le film. Fervent opposant de la peine capitale, à l'instar du réalisateur, il proposera une vision réaliste, plus qu'une inutile caricature propagandiste. L'histoire s'inspire de fait réels, soit d'un impuissant qui venge son mal par l'adultère et le meurtre de prostituées. Nul ne sait si la vision de Claude Lelouch apporta une pierre à l'édifice dans l'abolition de la peine en France, mais son résultat glace le sang et retournerait la veste du plus pourfendeur de cette barbarie (in)humaine. Une fiction peut-être encore plus poignante que Deux hommes dans la ville, réalisé quatre ans plus tard, même s'il ne bénéficie bien sûr pas de son casting…
Sans oublier Le Témoin, un Mocky atypique (grâce à Amidei tout s'y tient!) qui, lui, réussit remarquablement à éviter le film à thèse.
Je ne l'ai pas vu.
Comptons également Nous sommes tous des assassins, réalisé par André Cayatte, avocat de métier.
Réhabilitation Claude Lelouch. Suite du rapport.
On sent chez Lelouch la louable envie de donner du sens à son cinéma. Ce n'est généralement pas son fort, mais La vie, l'amour, la mort est intéressant dans sa forme, et confus dans son fond. Présenté dans sa première partie comme la victime d'un système kafkaïen, qui broie les innocents au hasard (on prend l'histoire en plein milieu, sans rien savoir des protagonistes), Toledo se révèle dans la seconde comme un serial killer de la pire espèce, auquel on aurait du mal à trouver des circonstances atténuantes. La mise en train, jusqu'à l'arrestation, se veut réaliste et documentaire, mais s'enlise dans des filatures interminables, des impros (sans le son !) auxquelles on ne comprend évidemment rien, et des trajets en voiture. A partir du moment où le tueur attend son exécution en cellule, le film devient plus poignant, plus viscéral, et trouve sa raison d'être. On peut le voir aujourd'hui comme le témoignage de méthodes policières désuètes (on est loin des Experts !), et les flics sont tous en costard-cravate et ont la tête de Marcel Bozzuffi. Il est de plus amusant, de voir que le summum de la modernité était alors d'avoir un téléphone dans sa voiture !
Amidou incarne un personnage nommé François Toledo, ce qui est un peu déroutant, et aucune allusion raciste n'est jamais faite, ce qui surprend, surtout dans la France de cette époque. L'acteur est excellent, d'une sobriété sans faille, et l'horreur de la séquence finale de la guillotine lui doit tout, sans atteindre toutefois le traumatisme des exécutions de Deux hommes dans la ville ou La dernière marche.
Le parallèle insistant avec la corrida est un brin naïf, les scènes de procès un peu trop expédiées, mais le film est estimable et apparemment sincère dans ses intentions. Et un Lelouch sans histoire d'amour est toujours bon à prendre.
On retrouvera dans "le voyou" : 1970 plusieurs artistes de la distribution, dont Amidou dans un second rôle . Pierre Zimmer,policier, sera le mari de Martine dans "le voyou". A 1 h 35 mn on apprend que Toledo travaille dans une usine Simca (on voit l'avant d'une Simca 1100 à l'image)
, cette marque fera l'objet d'un faux jeu dans "le voyou" . Sens critique : Les usines Simca dans les films de Lelouch Revoici donc l'usine Simca,où travaillaient déjà les héros du film de 64,la description du boulot pénible dévolu à la classe ouvrière,les voitures d'antan,Simca 1000,R16,DS,cars Saviem,les cigarettes qu'on fume en permanence,les petits bistrots,le tout agrémenté de HLM pas encore dégradés,de télés noir et blanc et d'hôtels de passes. . Le film de 1964,1965 est Une fille et des fusils,sens critique,une fille et des fusils,ouvriers chez Simca Quatre jeunes ouvriers (chez Simca) lassés de leurs conditions décident de devenir gangsters.. IMCDB Simca 1000 dans une fille et des fusilsEn 1960, Lelouch avait déjà réalisé un film promotionnel pour l'Aronde de Simca
Janine est la femme de Toledo, dans "le voyou" Danièle Delorme n'a pas de nom, mais dans plusieurs distributions on lui attribue le prenom de Janine. Le plaidoyer de Lelouch contre la Peine de mort est émouvant…C'est évidemment le thème principal du film.
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