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Forum : Profession : magliari

Sujet : Que c'est agréable...


De Arca1943, le 11 mai 2006 à 02:25
Note du film : 4/6

…de ne pas avoir à voter ! (Soit dit au risque de passer pour antidémocrate).

Ainsi donc, I Magliari (drame ironique sur l'immigration italienne que j'ai vu trop jeune au "Ciné-Club" de Radio-Canada) sort fin juin… avec Salvatore Giuliano. Ah, tout de même, quelqu'un s'est réveillé : un beau coffret double Francesco Rosi ! Et en plus, c'est un Sordi ! Oui, mes amis, un Sordi !!! C'est fou comme ça manque de films d'Alberto Sordi sur DVD francophone. Et un scénario signé par la grande indestructible, Suso Cecchi d'Amico.

Merci, ô Fortuna… (mécréant, je ne peux pas tout de même pas dire "merci mon Dieu") …et un petit peu aussi, quand même, à l'éditeur Opening !

À noter, aussi, la présence de Belinda Lee, jeune actrice britannique qui avait été cantonnée, dans son pays d'origine, aux rôles de vamps fatales (quelqu'un a peut-être vu «She Walks By Night»?) et qui, après être passée à Cinecittà avec armes et bagages, s'est retrouvée avec Rosi pour Profession : Magliari (1959) et Vancini pour La Longue nuit de 43 (1960), deux films qui devraient lui assurer sa part de postérité.

Belinda Lee est morte en 1961, à 26 ans, au volant de sa voiture sport lancée à tombeau ouvert.


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De paul_mtl, le 11 mai 2006 à 04:31
Note du film : 6/6

Oui tres bonne nouvelle ce dvd pour cette excelente comedie-dramatique que j'ai deja vu 2 fois.

Sordi est excelent et c'est certainement parmi les 2/3 meilleurs rôles de Renato Salvatori.


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De Arca1943, le 20 mai 2007 à 23:31
Note du film : 4/6

Le pire, c'est que Belinda Lee est très bonne dans ce film de Francesco Rosi où elle joue le premier rôle féminin. Je dis « le pire » parce que jusqu'ici, je ne l'avais vue que dans ces vieux films britanniques que la télé canadienne anglophone – pour notre plus grande joie – passait et repassait… il fut un temps. Généralement, Belinda Lee y jouait des rôles de vamps, de femmes fatales, comme dans Nor the Moon by Night, Aventure au Kenya, dans des films généralement de seconde zone et peu mémorables. Elle a fait aussi son petit tour dans le cinéma français, ainsi dans Ce corps tant désiré (1958), Les Dragueurs (1959) ou encore Marie des Isles (1960), mais je n'ai vu aucun des trois.

Or, mademoiselle Lee est morte à 26 ans, en 1961, au volant de sa voiture sport lancée à tombeau ouvert sur une route de Californie. Si je ne l'avais vue que dans ses rôles de vamps, dans des films plutôt de série B, je ne m'y arrêterais peut-être même pas. Mais en la voyant tenir bravement son bout face aux redoutables screen-eaters que sont Alberto Sordi et Renato Salvatori, dans ce Rosi qui n'est pas un chef-d'oeuvre mais tout de même un bon film intéressant, je me dis : ah, c'est bien dommage, quelle perte, quand même…

Grande, athlétique, anguleuse, Belinda Lee est à la fois portée et limitée par son physique de statue grecque. Eût-elle vécu qu'on ne lui aurait pas fait jouer n'importe quel rôle, la trentaine passée. Et je ne suis pas du tout surpris de la voir traîner ses sandales dans un Cottafavi (Messaline) et autres films de genre comme Les Nuits de Lucrèce Borgia ou Aphrodite, déesse de l'amour. Elle a, comme on dit, le physique de l'emploi; à tout prendre, c'est une compétitrice directe de Gianna Maria Canale.

Dans Profession : Magliari, elle semble cantonnée, du moins au début, dans son emploi prévisible de tentatrice : elle est une ex-prostituée mariée au douteux affairiste allemand Mayer, avec qui le petit escroc Sordi veut monter une affaire. Les circonstances vont la rapprocher de Renato Salvatori, ouvrier italien en Allemagne et maintenant au chômage. Mais le réalisateur Rosi et la scénariste Suso Cecchi d'Amico étant ce qu'ils sont, elle ne se limite pas longtemps à une grande fille sexy. Devant Salvatori, un type encore naïf (malgré les leçons d'escroquerie de Sordi), sorti tout droit de sa Toscane, elle est la femme qui a vu neiger. Et peu à peu, le personnage se dessine. « C'est étrange, vous êtes venus en Allemagne pour chercher fortune, et moi je suis allée travailler en Italie pour manger à ma faim et avoir chaud. » Et c'est pour ça qu'elle a emmené Salvatori là, dans cette cantine borgne du quartier où elle a grandi, le plus pauvre de Hambourg : histoire de l'édifier.

L'éphémère jeune femme a enfin l'occasion d'échapper tant soit peu à son rôle habituel et ne rate pas sa chance. Voilà qui me donne d'autant plus envie, bien sûr, de la découvrir dans La Longue nuit de 43, qui d'après mes sources semble être un sacré film.


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De vincentp, le 14 août 2008 à 23:03
Note du film : 6/6

Une très belle réussite de Francesco Rosi, alliage artistique bâti à partir des matériaux traditionnels -spécifiquement italiens- de la comédie bouffonne (Alberto Sordi excelle dans le genre), du drame psychologique (un air de Rocco et ses frères, sorti un an plus tard), et de la chronique sociale -néoréaliste-. Au croisement également d'une narration classique et d'une autre très "moderne", avec ses images énigmatiques, ses interrogations muettes… Superbement écrit (encore Suso Cecchi d'Amico…), filmé, interprété. On peut relever la capacité de l'auteur -bien aidé par ses scénaristes- à mettre en scène (et à rendre crédible) un nombre important de personnages, à cerner au plus près la psychologie de groupe, à décrypter les règles de fonctionnement d'une société -celle de la diaspora italienne en Allemagne-, le tout emmené par un récit captivant et ménageant le suspens…

Arca1943 me parait très loin du compte pour une fois, avec son 4/6… Car c'est de toute évidence un petit chef d'œuvre du cinéma italien, et sans doute aussi un film incontournable pour les cinéphiles que nous sommes !


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De Arca1943, le 15 août 2008 à 00:45
Note du film : 4/6

Si mon 4 est sans doute un peu chiche, votre 6 me semble un tantinet exagéré. Il subsiste quand même un écart entre cet excellent film, sur un sujet peu courant à l'époque, et les films qu'il va enchaîner ensuite : Salvatore Giuliano et Main basse sur la ville. Francesco Rosi n'y dévoile pas encore toute sa puissance. Le mélange des tons que vous notez est très juste (quoique je ne qualifierais pas de « bouffonne » le genre de comédie incarnée par Alberto Sordi : l'épithète me semble mieux convenir à De Funès) mais justement, il me semble par endroits que le film se cherche un peu, hésite sur la voie à adopter et qu'il aurait gagné à mieux exploiter les possibilités humoristiques de son ductile interprète – sans pour autant faire de ses Magliari une comédie. L'ensemble aurait gagné à être encore plus resserré, plus punché. Tout en n'étant pas selon moi un chef-d'oeuvre, ce film vaut tout à fait la peine d'être vu de nos jours, de même qu'entendu : la BO jazzée est superbe. Et le monologue de Sordi dans sa bagnole est un beau morceau de bravura, qui prendrait place aisément dans une anthologie consacrée à cet acteur.

Mais ne vous en faites pas : histoire de sauver la face, je laisserai passer quelques jourrs, puis en catimini viendrai changer ma note pour un 5. Cela vous va-t-il ?


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De vincentp, le 15 août 2008 à 08:31
Note du film : 6/6

Il m'est venu à l'esprit que Sordi ressemblait effectivement à Louis de Funès…quand il cherche survolté à vendre ses tapis (la scène est drôle) à la ménagère teuton qualifiée (en italien) successivement de "fée de Pinochio", de "vieille guenon". Sordi l'exubérant et son compère attentif et réservé font aussi penser au duo de Le fanfaron. Le mélange des genres fait la force de ce Profession : magliari. Chacun de ces genres (comédie, drame) est parfaitement développé et s'emboite dans un ensemble homogène.


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