Je suis tout à fait d'accord pour que ce film soit édité en DVD. On peut difficilement comprendre qu'une oeuvre telle que Viscomti a pu nous laisser ne soit pas disponible pour les cinéphiles, d'une part, mais aussi pour que ceux qui ne la connaissent pas puissent la découvrir avec tous les éléments d'appui afin de se forger un jugement.
il est parfaitement incompréhensible que ce chef d'oeuvre de Visconti n'ait pas été édité en dvd.
Bonjour, je souhaite également une reédition du film Ludwig ou le crépuscule des dieux en DVD. J'ai été décue de voir certains films de Visconti en dvd et pas celui-là, il faut vite pallier à cet oubli!!
On se demande bien pourquoi le producteur a éprouvé le besoin de traduire le titre de ce film (qui s'intitule tout simplement "Ludwig") par "Le Crépuscule des Dieux", alors qu'il n'a rien à voir, mais alors rien du tout avec le prodigieusement génial et grandiose drame musical de Richard Wagner qui évoque non pas la fin lamentable d'un gentil roi de Bavière, mais la fin des dieux antiques et peut être même de la civilisation !
Et de façon générale, pourquoi cette longue insistance française à affubler les films italiens de titres idiots ! Voilà le sujet d'une autre sacrée saga… Woody Allen dit quelque part que la musique de Wagner lui donne une envie irrépressible d'envahir la Pologne – moi, c'est d'envahir la France pour mettre sous les verrous (ou fusiller? je me tâte) les traducteurs de titres !
Pourtant, d'autres ont eu la sagesse, quand le titre n'était pas, ou mal traduisible, de le laisser dans la langue originale. Témoins : I Vitelloni (dont beaucoup de Français s'imaginent que c'est un nom de famille), Il Bidone, La Dolce Vita, La Strada, Uccelacci e Uccellini, etc…
Mais certains titres parfaitement traduisibles sont devenus des aberrations ! Ainsi Parenti serpenti qui devient "Une Famille formidable", alors que Parents serpents est l'évidence; L'oro di Roma
qui s'est d'abord appelé Traqués par la Gestapo avant que les traducteurs (avinés?) reprennent leurs esprits et appellent ça L'Or de Rome
; et le plus crétin de récente mémoire, Io non ho paura
qui devient L'Été où j'ai grandi… avant d'être commercialisé sur DVD avec le titre anglais I am not Scared. Je jette quelques exemples comme ça à la volée, mais ils abondent.
Mmmmmmmmmouais…. Pourtant, Les Hauts de Hurlevent, c'est plutôt mieux que Wuthering Heights,
non ?
C'est aussi mon avis, mais c'est aussi traduit par "Hurlemont" ! Et n'oublions pas que l'excellent "Bad day at Black Rock" de John Sturges est traduit par : "Un Homme est passé", "North by northwest" d'Alfred Hitchcock par "La Mort aux trousses" et que "M" de Fritz Lang est traduit en français par "M le maudit" ce qu'une speakerine de la télé avait jadis transposé de sa propre autorité en "Monsieur le maudit" !!! ce qui ne manque pas de sel.
De plus, que de thèmes admirablement bien abordés (l'exercice du pouvoir, les rapports entre la monarchie et la religion catholique, entre l'art et la politique, la sexualité dans un cadre socialement figé, la destinée, etc…). Un véritable grimoire politico-philosophique détaillant la pensée, les us et coutumes du XIX° siècle, et qui résistera à l'épreuve du temps.
Et combien de prises de vue incroyablement sophistiquées, utilisant à la perfection les lumières et les effets de miroirs, pour représenter les personnages sous plusieurs angles, de façon simultanée (vus de dos dans un décor imposant, avec les émotions visibles sur leurs visages dans le reflet d'un miroir au même instant).
Enfin, une science du récit hors norme qui fait que l'on ne s'ennuie pas une seconde pendant les quatre heures du spectacle. La séquence finale, qui conduit le roi vers son destin funèbre, savante chorégraphie mettant en mouvement un groupe imposant de personnages dans un désordre savamment orchestré, ponctue ce grand spectacle dans une véritable apothéose. Accélération du rythme, plans courts, idées multiples, pour ce qui s'apparente au bouquet final d'un feu d'artifice (ou bien la cloture d'un opéra).
Visconti fut emporté par son sujet -s'identifiant sans doute à son personnage-, lequel sujet devient au final démesuré, pour le plus grand bonheur des spectateurs actuels, mais à la consternation, semble-t-il, de ses producteurs de l'époque, qui sortirent les ciseaux pour des coupes sombres. D'autres avant lui (Eisenstein, Ivan le terrible) ou après lui (Cimino, La porte du paradis)
ont rencontré le même cas de figure et y ont laissé des plumes.
Au sortir de ce Ludwig il est possible de mesurer le fossé artistique qui peut séparer un grand maître du cinéma à un simple apprenti du genre, aux visées alimentaires ou autres.
Page générée en 0.0046 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter