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Forum : Marie Antoinette

Sujet : Mauvais échos...


De dumbledore, le 8 mai 2006 à 13:24
Note du film : 1/6

Le film commence à être présenté à la presse en vue de Cannes. Et les échos sont plutôt très mauvais. Le film semble être fort fort décevant.

Wait and See…


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De kim, le 3 juin 2006 à 12:50

Grande beauté formelle,aux paysages bucoliques, ce film permet à Kirsten Dunst de rayonner sur toute sa durée, évoquant une Marie-Antoinette spontanée dans un versailles engoncé dans son étiquette. Elle apporte sa fraîcheur dans une cour protocolaire, ayant grandi à Schönbrunn dans un relatif dilettantisme.

C'est donc une adaptation des années de la vie de la Reine à Versailles, puisque le film s'achève à l'aube de la Révolution, les dernières images nous montrant une reine admirant pour la dernière fois le parc du Palais.

Le premier impact est donc la somptuosité des images, un tourbillon d'images baroques, nous dévoilant la prodigalité de la Reine. Son inconscience politique n'a d'égale que sa fuite éperdue dans les coiffures, les robes (pour les amoureux du costume historique, c'est un pur plaisir!), dans les bals où son inscouciante jeunesse s'exprime pleinement, lui permettant de conjurer la fatalié d'un mariage guère épanouissant. C'est peut-être une revanche sur la vie, puisque sa destinée l'empêchera de connaître l'Amour. Sa raison d'être n'est-elle pas de donner un héritier au Royaume, aspect sur lequel insiste Sofia Coppola, puisque nous voyons souvent le couple royal au lit, dans lequel Louis XVI trouve toujours un prétexte pour échapper au devoir conjugal!

Il s'agit avant tout d'une invitation à la contemplation: celle de la Reine, ses toilettes, le décor dans lequel elle évolue, les bals, la nature champêtre, ce qui fait d'autant mieux ressortir son désarroi quant à son couple.

L'un des points forts est l'utilisation de la musique; pas de clavecin mais une musique moderne en décalage avec l'époque, conférant au film une énergie, qui nous permet de partager les sentiments de la Reine.

la scène du bal est particulièrement brillante, les danses des convives s'harmonisant au son des accords actuels.

Désaccord historique: a-t-elle été la maîtresse d'Axel de Fersen ?

Toujours est-il que ce passage, la découverte de l'amour, se conjuge avec une prise de maturité, que les évènements politiques accentueront. Ainsi, la psychologie du personnage nous est largement décrite par le biais d'images, tantôt festives, tantôt graves et majestueuses. En témoignent ses promenades solitaires, dans des paysages où la nature est reine, domptée ou à l'état sauvage.





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De vincentp, le 22 juin 2006 à 09:37
Note du film : 5/6

C'est un très bon film, et je partage l'essentiel du point de vue exprimé par Kim. Entre autres qualités, il est très bien filmé, la bande son oriente effectivement l'interprétation que l'on peut faire de tel ou tel scène. Une des premières scènes, très réussie, nous fait ainsi découvrir l'étiquette royale, sur les notes d'une musique mélancolique qui transforme ces personnages importants et engoncés dans leurs certitudes en des pantins de l'Histoire ridicules et pitoyables, au destin que l'on pressent inexorablement tragique. Une très belle idée (mais qui n'est pas creusée outre-mesure par la suite : il suffisait de laisser la chanson de Cure "plainsong", mélancolique à souhait, se développer jusqu'à son terme lors de la séquence du feu d'artifice).

Sofia Coppola montre une nouvelle foi sa capacité à mettre de brillante manière sur pellicule les états d'âmes et sentiments d'une jeune personne. Sur le fond, Marie-Antoinette est présentée -sans doute à juste raison- comme la victime d'un système ridicule, désuet, artificiel, et surtout déconnecté de son époque. Une vision de l'histoire de France par une américaine sans doute à méditer !

Mais il manque peut-être au final à ce film un petit quelque chose, un parti pris plus affirmé, ou une dimension politique qui donnerait plus de puissance à ce film essentiellement contemplatif (un aspect qui peut exaspérer certains spectateurs). Sofia Coppola est peut-être un peu trop prudente. On peut donc rester quelque peu sur sa faim, au final, même après avoir avalé avec plaisir la double-ration de spleen éthéré qui compose les deux heures du spectacle. Mais cela viendra peut-être dans un futur film de Sofia Coppola…


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De Impétueux, le 22 juin 2006 à 19:22
Note du film : 4/6

Sans avoir (encore) vu le film, il faut que je réagisse un peu sur certaines appréciations, qu'elles proviennent de certains complices de DVDToile ou de certains critiques de cinéma, qui semblent oublier qu'en matière historique, l'anachronisme est moins dans le nombre de boutons de culotte de la tenue d'un Garde-française que dans l'envie de plaquer nos habitudes de pensée sur des préoccupations que nous ne pouvons pas saisir ; c'est ainsi que Louis Pauwels disait fort justement que, si un chevalier du haut Moyen Âge était précipité à notre époque, il serait sûrement moins étonné de l'existence de l'arme atomique que du fait que l'on ne s'en serve pas pour délivrer le Saint-Sépulcre des Infidèles.

Que l'on se penche sur la jeunesse d'un personnage dont on connaît l'épouvantable destinée est une chose intéressante et je suis bien le dernier à ne pas réprimer mon émotion devant le sort immonde réservé à Marie-Antoinette. Mais – et je pèse mes mots – Marie-Antoinette, AVANT d'être une jeune fille, puis une femme c'est tout de même, d'abord, la Dauphine, puis la Reine, c'est-à-dire quelqu'un qui ne s'appartient pas ; ça peut largement choquer à notre époque qui se préoccupe de développement personnel et d'individualité harmonieuse, mais c'est ainsi : elle n'a pas été envoyée en France pour rigoler, ou pour prendre le bon air, mais pour sceller une alliance difficile.

Car – on n'en parle jamais beaucoup – quelque chose de fondamental s'est passé le 1er mai 1756, un coup d'audace diplomatique qui est un véritable coup de tonnerre en Europe : c'est ce qu'on a appelé le Renversement des Alliances : l'Autriche et la France enterrent officiellement une rivalité de 250 ans qui remonte à Charles Quint et François Ier, rivalité née de la prétention des Habsbourg de reconstituer l'Empire – romain et/ou carolingien – et d'attenter à l'indépendance du Royaume de France.

Pendant 250 ans, l'ennemi héréditaire a été l'Autriche, et toutes les actions et alliances des Rois de France – celles de François Ier avec les Ottomans comme celles de Louis XIV avec les princes protestants d'Allemagne – ont été guidées par cette obsession de desserrer l'étau qui, du temps de Charles Quint, encerclait complètement notre pays.

Vers 1750, on respire : les Provinces Unies hollandaises sont fermement établies, un Bourbon règne sur l'Espagne ; le danger autrichien est muselé. Mais, parallèlement, une autre puissance est en train de monter en régime, sur le Continent : la Prusse, et c'est cette puissance-là qui va constituer, on le sent, le danger majeur des décennies à venir (on ne se trompe pas le moins du monde !). D'où la manœuvre, conduite de main de maître par Choiseul, consistant à désormais se battre à fronts renversés.

Mais ça ne se passe pas très bien, parce que ça arrive un peu tard, en réaction à une alliance entre la Prusse et l'Angleterre et que ça débouche sur les revers de la Guerre de 7 ans et du Traité de Paris (que ceux qui me lisent et ne sont pas familiers avec l'Histoire se reportent à leur Google habituel).

Et puis aussi, parce que ce changement de main heurte et choque l'opinion : celle de l'intelligentsia de l'époque, Voltaire et les encyclopédistes qui voient en Frédéric II, le roi de Prusse, l'archétype du despote éclairé, dont ils appellent la venue de tous leurs vœux, mais aussi celle du bon peuple, qui demeure ancré dans l'idée que l'Autrichien est l'ennemi héréditaire.

D'où l'idée d'unir les destinées du Dauphin et d'une fille d'Autriche : qu'on ne s'étonne pas : pendant des siècles, les mariages ont été le meilleur substitut aux guerres, et le grand-père de Louis XVI, Louis XV, en épousant Marie Leczinska a attaché sans coup férir la Lorraine à la France à la mort de son beau-père.

Le Dauphin a seize ans lors de son mariage, la Dauphine quinze ; il est orphelin, elle vit dans une Cour éclatante, mais loin de son pays et elle a pour mission de contribuer à sceller un rapprochement historique, mais qui comporte bien des incertitudes et bien des méfiances : comment s'étonner que, dans une époque aussi bouillonnante, dans une atmosphère brillante mais rien moins que tendre, il n'y ait pas des excès de prodigalité, une envie d'une gamine d'envoyer promener l'étiquette et les obligations de son état, même si elle sait depuis toujours que sa vie sera une représentation permanente ?

La tragédie de la mort est en ceci qu'elle transforme la vie en destin. a écrit André Malraux.

L'espièglerie de l'adolescente capricieuse et insupportable, dépensière et insouciante va peu à peu se dissoudre dans la vie toute de devoir de Reine de France – donner des héritiers mâles à la Couronne ce qu'elle fait, (après que Louis XVI a été opéré d'un phimosis) à 26 ans – (ce qui est tard, mais Anne d'Autriche a donné jour à Louis XIV à 37 !) – puis dans la torture de l'enfermement au Temple et dans l'assassinat rituel du 16 octobre 1793.

Cette longue intervention historique close, revenons un peu au cinéma : Sofia Coppola est une trop bonne cinéaste pour n'avoir pas – malgré l'éloignement intellectuel du Nouveau Monde avec le mode de pensée classique – saisi ce qu'il pouvait y avoir de spectaculaire dans l'existence de la femme-enfant jetée par les aléas de l'Histoire dans un décor qui la dépasse ; si j'en crois les promesses de Virgin Suicides et l'exceptionnelle qualité de regard de Lost in translation, je suis sûr que sa Marie-Antoinette pourra m'agacer, mais ne me décevra pas…


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De vincentp, le 22 juin 2006 à 20:50
Note du film : 5/6

Merci pour cette leçon d'histoire digne de l'oncle Paul de la défunte revue Spirou (à chacun ses sources de culture, à vous les hautes sphères imarcescibles, et l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, en édition cuir reliée, et paraphée, à moi les revues à quat'sous qui finissent dans le caniveau). Merci aussi d'avoir fait patienter vos clients dans la salle d'attente pour apporter illico presto votre éclairage sur dvdtoile. Sofia Coppola respecte à la lettre ce contexte historique, comme vous pourrez le constater, en découvrant ce film qui devrait vous plaire. Effectivement, sa mère lui rappelle maintes fois que son devoir est de produire un héritier, et qu'elle est un vecteur diplomatique. Aucun anachronisme dans ce film -excepté une paire de Converse, et une musique moderne-.

Quand je dis que Sofia Coppola parle peu de politique, c'est aussi parce qu'elle exprime le point de vue d'une jeune fille, qui n'a pas été éduquée pour cela, et qui laisse gérer les affaires du pays par son époux… Mais à un moment, Marie-Antoinette parle de Rousseau et de l'état de nature. A titre personnel, j'aurais bien aimé qu'elle développe un peu ce sujet, et d'autres au passage…

Disons qu'il manque à ce film le petit quelque chose qui constitue les chefs-d'oeuvre. C'est l'oeuvre de jeunesse d'une cinéaste, qui fera certainement mieux plus tard.

Nb : on est un peu surpris quand même les échos négatifs du festival de Cannes, concernant ce film, dont fait état Dumbledore.


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De dumbledore, le 22 juin 2006 à 22:37
Note du film : 1/6

Allez je me lance et j'irai voir le film demain matin. Je tâcherai de faire une chronique demain et d'apporter ma pierre à l'édifice de l'Autrichienne…


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De vincentp, le 23 juin 2006 à 09:53
Note du film : 5/6

Une bonne critique sur le film par le lien suivant :

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=article&no=3796&razSqlClone=1


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De paul_mtl, le 23 juin 2006 à 13:59
Note du film : 1/6

Merci Impetueux pour ce rappel historique interessant qui place bien le décor.

Manque juste les conditions de vie du peuple.

pendant des siècles, les mariages ont été le meilleur substitut aux guerres.

le meilleur … je sais pas.

C'est le catholique ou l'historien qui parle ?

;)

Je me suis ennuyé sur les etats d'ames de l'acteur Bill Murray dans son avant-dernier film

Lost in Translation qui a 63600 votes sur IMDB avec 7.9/10.

Je pense pas que j'aimerai celui-ci avec les états d'ames d'une Marie-Antoinnette.

Ah ça ira, ça ira, ça ira les aristocrates à la lanterne,

ah ça ira, ça ira, ça ira les aristocrates ont les pendra !!!


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De Impétueux, le 23 juin 2006 à 14:35
Note du film : 4/6

Deux remarques historiques (et puis on passera à autre chose, parce que DVDtoile est un site de cinéma, exclusivement, même s'il n'est jamais désagréable d'étendre le propos.

1 – la "misère" du peuple : d'abord, gardons nous, là encore, de l'anachronisme : lorsqu'aux 17ème et 18ème siècles, dans une province à l'extrémité du royaume il y a eu de mauvaises conditions climatiques, sécheresse, ou été pourri, on n'a pas la possibilité, comme on l'a depuis le chemin de fer (et, naturellement, l'autoroute !) de transporter les tonnes de blé nécessaires : on fait avec et on compte sur les réserves de l'année précédente (qui peut comprendre, aujourd'hui, la parabole des vaches grasses et des vaches maigres de l'Écriture ?) ; d'autant que, entre le début du 16ème et le milieu du 19ème siècle, l'Europe connaît ce qu'on appelle aujourd'hui le "petit âge glaciaire" avec des conditions météorologiques souvent très rudes (la Seine est régulièrement gelée à Paris en hiver) ; plusieurs historiens expliquent que la Révolution éclate en 1789 (et non en 85 ou 94) parce que les trois étés 86,87 et 88 ont été très mauvais et que les greniers sont vides). Lire Leroy-Ladurie.

Puis, il y a des données démographiques qui relativisent sacrément la vulgate révolutionnaire d'un peuple affamé : à la fin du 18ème siècle, la France est le pays le plus peuplé d'Europe, un pays d'où on n'émigre pas (ce n'est pas le cas en Angleterre, qui est en train de peupler l'Amérique, et moins encore de l'Irlande !), et, surtout, où la régulation des naissances est en train de se mettre en place, ce qui est toujours un signe de prospérité. (lire là-dessus Alfred Sauvy avant tout).

2 – le mariage, meilleur substitut de la guerre : je comprends mal votre intervention ; la question du caractère religieux du mariage est, avant la Révolution, tout à fait secondaire, puisqu'il n'y a pas d'autre mariage que religieux ! (tiens, à ce propos, savez vous que c'est Louis XVI qui donne aux protestants la plénitude des droits civils, dont la reconnaissance de leurs mariages ?)

Cela étant, mon propos signifiait simplement que, dans la constitution du "Pré-Carré" (c'est-à-dire la France, dans ses frontières naturelles), le mariage me semble un bien meilleur moyen que la guerre…

Et si Bill Murray ne vous a pas plu dans Lost in translation, c'est bien dommage pour vous…


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De dumbledore, le 23 juin 2006 à 16:15
Note du film : 1/6

Citations de Vincentp

  • >"Quand je dis que Sofia Coppola parle peu de politique, c'est aussi parce qu'elle exprime le point de vue d'une jeune fille, qui n'a pas été éduquée pour cela"

En réalité, c'est tout l'inverse ! Marie-Thèrèse est une femme, impératrice et elle fait bien de la politique. Sa fille ayant été appelée à régner a subit une éducation politique. Elle a même été "chambrée" par M.T. avant de partir. L'abbe de Vermont (de mémoire) s'était occupé de son éducation politique, historique, etc. Sauf que MA était une tête vide, incapable de se concentrer, etc.

  • >"Mais à un moment, Marie-Antoinette parle de Rousseau et de l'état de nature."

Rousseau qu'elle n'a pas lu ! C'est de la pure démago. Tout comme de dire que la chute de royauté vient de 1°) d'une femme trop dépensière et 2°) d'un mari voulant aider la révolution américaine. Au passage, MA n'a pas été particulièrement plus dépensière que les autres favorites des rois précédents.

  • >"Sofia Coppola respecte à la lettre ce contexte historique, comme vous pourrez le constater, en découvrant ce film qui devrait vous plaire. Effectivement, sa mère lui rappelle maintes fois que son devoir est de produire un héritier"

A la lettre quand même pas ! Faire réagir Louis XV, après la première nuit entre le dauphin et la dauphine à l'absence de rapport sexuel, c'est un peu exagéré. Rappelons que MA avait 14 ans et n'était pas très en avance sur son âge.

Autre détail de chiffres : où sont les 376 chevaux du cortège de MA pour se rendre en France. Les 4 gardes et le carrosse font un peu léger quand même. Mais bon ce n'est qu'un détail et si on commence à regarder les détails incrédibles, on n'est pas sorti de l'auberge.


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De dumbledore, le 23 juin 2006 à 16:37
Note du film : 1/6

Présenter ce film comme un "Lost in translation II" est assez juste. C'est même exactement ça…


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De paul_mtl, le 23 juin 2006 à 16:39
Note du film : 1/6

2. le mariage est un meilleur substitut que la guerre bien sûr mais est ce LE meilleur

dans le sens le plus efficace pour éviter la guerre.

Je ne le pense pas au vu des contre exemples dont celui-ci qui nous interesse.

J'ai fait apres un petit trait d'esprit sans doute un peu maladroit a savoir si cette

appreciation était celle d'un historien objectif ou celle (subjective) d'un catholique.

Mieux aurrait vallu de se marier avec une francaise et s'occuper de mieux nourrir son peuple

plutot que ses convives aussi aritocratiques soient ils.

La faim est effectivement le déclencheur mais couvait aussi la volonté d'avoir plus de

Liberté, Egalité et Fraternité.

De ce que vous en dites,

ce film m'apparait comme un Lost in translation II avec fond de décor histoire de France.

Je fais volontairement caricatural car vous cherchez des subtilités la ou il y en a pas.


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De vincentp, le 23 juin 2006 à 22:55
Note du film : 5/6

Merci de me citer, Dumbledore, mais je ne prétends pas exprimer une vérité absolue (je raconte souvent des âneries), pas plus que Sofia Coppola ne prétend raconter la véritable histoire de Marie-Antoinette ! C'est simplement la vie d'une jeune fille racontée par une autre jeune fille, de très belle façon me semble-t-il. Les péripéties sont celles que l'on peut trouver à l'intérieur des têtes tourmentées de ces adolescents.

Désolé pour nos chers internautes, anonymes et prestigieux, qui liront ces lignes, et qui pourront avoir un haut-le-coeur en lisant ce qui suit mais je me demande si Sofia Coppola ne raconte pas tout simplement aussi sa propre histoire (ou voisine). En tout cas, il est sympathique de regarder une film marqué par une forte sensibilité féminine (dans une profession qui ne pratique pas l'égalité des sexes).

Je constate aussi que les avis sur ce film varient d'un extrême à l'autre (voir la presse).

Et pendant que la France entière regarde le ballon rond, je me délecte des comédies italiennes à la Cinémathèque française. "100 millions ont disparu", sûrement une comédie d'Ettore Scola que Arca1943 vénère, mais franchement, même si c'est une sympathique comédie, qui multiplie les péripéties farfelues (tout le contraire de Marie-Antoinette) et on est loin de la qualité formelle de Marie-Antoinette !


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De paul_mtl, le 23 juin 2006 à 23:36
Note du film : 1/6

Sofia Coppola ne raconte pas tout simplement aussi sa propre histoire (ou voisine)

Oui, j'y avais aussi pensé sans le dire, fille d'un celebre et riche réalisateur.

Sauf que ces etats d'ames d'enfants riches qu'elle projete sur un acteur ou une reine

me semble un peu superficiel et ennuyant dans Lost in Translation

et me montre surtout qu'elle a pas vu et compris (encore) grand chose de la Vie dans son cocon.

je te laisse ta qualité formelle et je me prend 100 millions ont disparu (La Congiuntura)

que j'ai jamais vu.

Ok ?


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De vincentp, le 23 juin 2006 à 23:38
Note du film : 5/6

Allons bon, qu'est ce que je n'ai pas dit là !

Quant à ton film italien qui est bien sympathique, il fait aussi bien daté (une musique et une esthétique très début des années 60). Rien à voir avec les grands classiques du genre.


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De ADel, le 28 juin 2006 à 19:30

Beaucoup de frous-frous pour rien. Sous la pellicule, pas le moindre conflit, ni un quelconque intérêt pour l'histoire d'un pays, la destinée d'une monarque ou celle d'une femme. Et pourtant Marie-Antoinette aurait pu avoir la grandeur pétrie de petitesse, d'une Madame Bovary ! Mais pour cela il eût fallu montrer la personne, pas le macaron.

Le film démarre plutôt bien, magistralement même : l'image, le rythme, les décors, la mise en présence de la Cour, et survient cette réplique : « This is ridiculous.»… Et le soufflé retombe. « Ah non ! C'est un peu court jeune fille. On pouvait dire bien des choses en somme…(…) » Avec tous ces moyens, tous ces acteurs, tous ces Hommes. Certes la solitude est un thème fort beau, et certains plans larges épinglant notre héroïne dans l'immensité du décor servent ce propos ; mais encore?

La scène où elle s'isole pour pleurer… fait violence au juge bienveillant que nous sommes, parce que l'on guette les larmes, un semblant de vérité, et notre soif d'émotion n'est jamais étanchée. L'on voudrait voir une héroïne, qui agit, étreint la vie, à pleines mains, à pleines brassées, qui se tient droite tantôt, tantôt vacille, et tombe, de haut, bas, mais se relève, et ne fait pas des courbettes devant la caméra, en nous faisant croire que la foule en reste ébahie. Le voilà, le ridicule!

Les seules bonnes choses dont je me rappelle dans ce film, en plus du début… ça n'est sûrement pas la fin, quand on ne sait par quel miracle MA devient une femme aimante, et digne dans l'adversité ! Et puis qu'elle fait sa sortie, par la petite porte mais grandie, et qu'on peut y aller, l'histoire est bouclée !

C'est au début encore, où il y a une scène au son et à l'image très bien orchestrés : MA prend confusément connaissance des commérages qui font rage à la cour. Ce passage est très prometteur, et l'on attend le duel avec Mme du Barry avec impatience, un duel contre la cour, contre son mari, contre elle-même, mais que ça coule ! … et rien. Si ça c'est un parti-pris…

En accord avec Dumbledore, qui a écrit l'article précédent et apporte un éclairage sur la vraie vie de M.Antoinette, je confirme qu'aucun combat n'est mené dans ce film, ni contre la cour, ni contre les bienséances, ni pour aucune cause. Le plaisir se prend du bout des lèvres, et la prise de l'amant n'échappe pas à la fadeur ambiante.

La trouvaille c'est la bande son, dit-on ! Quelle grande idée ! Il fallait oser, cet anachronisme musical ; oui, ça marche sur la scène du bal, et après c'est en décalage total et ça me sort encore plus de ce film qui a déjà du mal à me retenir. Soyons sérieux, l'audace est ailleurs!


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De Nikopol, le 29 août 2006 à 14:01

Cette critque n'a pas lieu d'être,d'un rabaisser un film de Sofia Coppola montre bien un manque d'analyse ,de plus de la part d'un site internet que l'on pourrait dire "officiel" est une honte.De deux Sofia Coppolla a clairement précisé que son film ne retracait en aucun cas une réalité historique, mais introduisait son sujet préféré celui de "la femme seule",pour chacun de ses films,dans un slpeen atmosphérique la femme seule cloisonnée dans différents lieux: la maison catho,un hotel de luxe japonais,et ici Versailles,à travers une musique pop rock completement déroutante avec le décor somptueux de Versailles fait de ce film un joyaux,que dire de plus le film suit son cours lent et majestueux vers une mort annoncée.


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De Impétueux, le 19 septembre 2006 à 17:54
Note du film : 4/6

Je m'arrête là, pour ma part puisque je n'ai toujours pas vu le film et que je ne souhaiterais le juger que dans une optique cinématographique.

Les propos que j'ai tenus étaient un simple rappel de la relativité historique, mais j'ai le sentiment qu'ils n'ont pas été bien lus, ou compris, ce qui n'a, d'ailleurs, aucune espèce d'importance.


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De Rogue, le 23 octobre 2006 à 22:08

peut-être bien que le film oublie plein de choses sur la vraie marie antoinette.

Cependant, il ne prétrend pas être un film historique, et ce n'était pas du tout

l'intention de Sofia Coppola de retracer historiquement la vie de la reine. Cela aurait

aboutit à un bête documentaire sur l'histoire de france et y en a déjà assez je pense.

Elle a seulement montré la vie d'une jeune fille et son evolution dans un monde étranger

(en l'occurence la cour royale). Les gens intelligents auront remarqué que ce n'était

pas un film historique, quant à la lenteur c'est redondant dans les films de Sofia Coppola,

Virgin Suicides etait planant, Lost in Translation etait planant, et Marie Antoinette est planant

aussi, donc si on a pas aimé les précédents films de Sofia Coppola, faut pas regarder Marie

Antoinette… Et surtout ne pas le critiquer pour ce qu'il n'est pas: CE N'EST PAS UN FILM

HISTORIQUE! De plus les gens qui ont vu les précedents films de la réalisatrice auront peut

être remarqué qu'elle forme une sorte de trilogie avec ses 3 films sur le thème de la solitude,

de l'isolement, et de l'adaptation à un nouvel environnement, un nouveau pays.

  • Virgin Suicides: les 4 adolescentes se font cloitrer chez elles par leurs parents trop puritains

et conservateurs, elles en arrivent au suicide.

  • Lost un Translation: histoire d'amour platonique entre 2 personnes seules en jet lag à Tokyo (insomnies,

inadaptation à la vie japonaise…)

  • Marie Antoinette: une jeune fille se fait déraciner (au sens littéral) de son pays pour rejoindre

une cour royale etrangère et y devenir la reine, on voit sa solitude à la cour, elle est entourée

physiquement mais elle reste seule psychologiquement.

Bref tout ça pour dire que marie antoinette est un très bon film PAS historique, c'est ça qui est

bien d'ailleurs, que la musique et les anachronismes vont a merveille (la paire de converses), et

que toutes les filles de 15 a 25 ans peuvent s'identifier a cette marie antoinette là, la jeune fille

perdue dans ce monde etranger et hostile, et qui finalement se bat

(entourée de fringues, de gateaux,

et de champagne OK) mais c'est ça qui fait réver aussi.


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De chloé F., le 3 février 2008 à 20:47

Ceci n'est pas une analyse filmique mais une descente (pas vraiment batie) de ce film. Je ne parle pas en admiratrice de Sofia Coppola mais en professeur de cinéma qui est tombée par hasard sur cette critique. Marie Antoinette n'est pas un film historique, alors naturellement il n'est pas porté sur la "vérité"(relative à chaque historien) historique. C'est un portrait (encore une fois relatif) d'une femme finalement pas si etrangère de notre société et de nous. Voila, ceci n'était que la réabilitation d'un film qu'on ne peut pas dénigrer comme vous l'avez fait. A bientot.


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De wahi , le 14 juin 2010 à 16:45

Salut, j'approuve les critiques sur ce film, j'ai lu il y a des années le livre de l'histoire de Marie Antoinette Le Boudoir de Marie-Antoinette à Fontainebleau et le film n'illustre pas la vrai histoire, certes le décor est beau mais la vrai histoire n'est que pur fiction!!je suis d'origine algérienne et je suis étonnée de voir que les français acceptent un tel détournement de leur histoire!! merci


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