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Forum : Mesdames et messieurs, bonsoir

Sujet : comedie satirique un peu décevante vu le casting


De moumouju, le 5 juin 2005 à 02:15

[film=signore signori e buonanotte [artiste=comencini

comment enterrer un film pareil??

pourquoi enterrer le cinéma italien les comencini les risi les rosi qui ont fait non seulement d'excellents films mais de très intelligentes réflexions sur notre quotidien intime, social, politique;des films qui permettaient d'accroître notre sens critique et notre objectivité:bref des chefs d'oeuvres!


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De paul_mtl, le 30 avril 2006 à 02:27
Note du film : 4/6

VF: Bonsoir Mesdames et Messieurs

Une comédie politique satirique et acide divisée en épisodes. Le film est co-réalisé par Mario Monicelli, Ettore Scola, Nanni Loy, Luigi Magni. Les épisodes dressent un portrait critique de la société italienne, décrivant les italiens comme des personnes paresseuses, désorganisées et incompétentes. La critique devient de plus en plus acerbe au fil des épisodes.

Quand on voit la liste prestigieuses de réalisateurs italiens:

Luigi Comencini, Nanni Loy, Luigi Magni, Mario Monicelli, Ettore Scola

et d'acteurs : Gassman, Manfredi, Tognazzi, Paolo Villaggio

on s'attend a un grand film mais malheureusement

Signore e signori, buonanotte (1976) montre plutôt les premiers signes d'essouflement de la comedie italienne.


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De Arca1943, le 30 avril 2006 à 10:39
Note du film : 2/6

Une des plus mauvaises comédies à l'italienne que j'ai vues, pour moi à peine moins pire que Dagobert. Je ne me rappelle pas de tout; en plus, la version que j'ai vue (VHS distribué au Québec en VF) était amputée de "mangiamo i bambini" de Comencini, que je n'ai donc jamais vu. Parmi les rares trucs à sauver, le sketch sur l'avortement avec le speech de l'archevêque et le petit napolitain de famille nombreuse. Très dure chute, typique de la phase terminale du genre. Bon sketch anticlérical, en plein sur la cible, plutôt ramassé. Par contre, le sketch du général de l'Otan qui a la diarrhée, avec Tognazzi, est vraiment con. Ç'a quelque chose d'hallucinant tellement c'est chargé de vitriol, mais c'est con. Le skectch de l'élection papale avec Manfredi, aussi; et en plus, c'est interminable. La satire est lourde, insistante, unilatéral, et en même temps potache, puérile.

À la limite ce film est inquiétant ! Alors qu'une des plus belles qualités de la comédie à l'italienne, c'est d'être remarquablement difficile à étiqueter idéologiquement, un peu comme l'eau vive dans la chanson de Béart, ici par contre c'est tellement pesant et grossier qu'un enfant ce cinq ans pourrait le voir. Du coup, pour une rare fois, je suis fâché contre eux – tous ces noms prestigieux à la fois dans le film! – et je me dis : bon, mais pourquoi c'est pas un général de l'Armée rouge qui se couvre de merde, plutôt que de l'OTAN? Pourquoi Gassman, dans le skectch où on assassine un leader africain, est de la CIA et pas du KGB ? Ce film ne serait-il pas meilleur avec au moins une blague "anticommuniste" (ou presque…), comme on en trouve dans Divorce à l'italienne, Drame de la jalousie ou L'Argent de la vieille (par le biais du personnage appelé "Il Professore") ?

Comme toujours, il y a (pour ce que je m'en souviens) quelques bonnes blagues. Comme l'inévitable blague "antifasciste" `: Un monsieur arrive au commissariat et dit : "Je viens d'être attaqué par un fasciste !" Le flic de faction répond : "Et vous êtes venu vous constituer prisonnier? C'est par là." Celle-là, je dois dire que je la ris encore !


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De paul_mtl, le 30 avril 2006 à 12:30
Note du film : 4/6

Je me souviens plus tres bien des skechs mais je suis assez d'accord avec ton analyse.

J'avais pas remarqué pour le general qu'il etait de l'OTAN.

Pour moi c'etait une charge anti-militaire peu importe sa nationalité et son 'camp' ouest/est.

Effectivement on sait plus si c'est encore une comedie tant c'est appuyée ou un manifeste politique.

Mai 68 et passé par là c'est sur.

J'avais pas particulierement remarqué d'anti-amercanisme mais si tu te mets 2s a leur place.

Ces cineastes et réalisateurs qui voient leur cinema décliné (job) au profit d'un cinema americain de combat plus populaire aupres de leur public, tu peux comprendre aussi cet aigreur.

En France, ils ont pris des mesures pour proteger leur cinema sinon ca serait passer comme en Italie.

Oui c'est decevant et lourd en general mais comme tu le mentionnais il y a aussi des bons skechs.


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De Arca1943, le 30 avril 2006 à 21:08
Note du film : 2/6

"J'avais pas particulierement remarqué d'anti-amercanisme mais si tu te mets 2s a leur place.

Ces cineastes et réalisateurs qui voient leur cinéma décliner (job) au profit d'un cinema americain de combat sic plus populaire auprès de leur public, tu peux comprendre aussi cette aigreur."

Sauf qu'il y a anachronisme, ici : encore au milieu des années 70, le cinéma américain a encore toutes les peines du monde à vraiment dominer le marché italien. La crise du cinéma italien est encore à venir, même si elle est proche. L'industrie italienne avait encore d'excellentes raisons d'être optimiste. N'oublions pas que l'année précédente, par exemple, Mes chers amis a eu le dessus sur Jaws au box-office. Mais cela dit, ce ne sont pas à proprement parler les blockbusters U.S. qui ne faisaient pas recette face au cinéma italien, mais plutôt toute cette vaste catégorie qu'on pourrait appeler le "tout-venant de qualité" : passé quelques gros titres à la Star Wars, la domination italienne sur son propre marché était considérable, nettement plus qu'en France à la même époque, par exemple. (Et comme dit le proverbe, "…The Harder they fall" (avec Bogart et Steiger).

Non, cet antiaméricanisme est politique; on est en 1976, année de fièvre électorale qui correspond à la plus forte poussée du PCI (34.4% des voix au 15 juin 1976, contre 38.7% à la DC). Les Américains font campagne sans se gêner pendant les élections dans ce pays "so romantic" et "so charming" (et autres âneries crétino-touristiques), sans comprendre que leur manière débile de s'y prendre ne pouvait qu'amener plus d'électeurs à voter communiste ! Imagine, ils ont envoyé un général ! Dans un pays antimilitariste comme l'Italie ! (D'ailleurs les récréminations les plus instructives contre l'implication américaine en Italie, c'est curieusement dans un livre de leur allié Giulio Andreotti qu'on les trouvera, "Le Anni della solidarietà, 1976-1979",qui parle bien sûr du "Compromis historique").

L'autre explication, complémentaire, c'est que Mesdames et messieurs, bonsoir est un film autoproduit en coopérative, La Coopérative du (je ne sais plus quelle date) 2 novembre? 8 septembre? 15 juin? 1er mai? Enfin, peu importe : c'est un film artisanal produit hors du circuit commercial normal, sans la poigne d'un producteur à la Franco Cristaldi pour canaliser les énergies (considérables) de mes idoles.

Donc, je comprends leurs raisons, mais en même temps, ça ne change rien au fait que la lourdeur de 33 tonnes de certains épisodes de ce film a quelque chose – fait rarissime pour une comédie italienne – quelque chose de stalinien : le général de l'Otan couvert de merde après avoir tenté de récupérer ses médailles tombées dans le bol de toilette et qui se tire une balle dans la tête, c'est de la haine partisane pure, niaiseuse et carrée. Et ce n'est justement pas de l'antimilitarisme, dans le sens où l'on sent, ou on pressent, que pour eux il aurait été impossible de faire le même sketch avec un général soviétique.


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De paul_mtl, le 30 avril 2006 à 23:11
Note du film : 4/6

Merci Arca pour ces faits historiques que je connaissais vaguement.

"Et ce n'est justement pas de l'antimilitarisme, dans le sens où l'on sent, ou on pressent, que pour eux il aurait été impossible de faire le même sketch avec un général soviétique."

Oui peut-être mais ca serait idiot car c'est tres facile de transposer, tu changes juste l'uniforme.

Comme on dit 'donnez des verges pour vous faire battre'.

Je l'interprete d'une facon plus philosophique, plus symbolique.

Une charge contre un homme militaire qui est pret a se 'salir' pour rester dans le clan dirigeant.

La médaille qu'il cherche represente la preuve et le rang dans ce clan.

Il finit par se suicider par le remord de toutes ces 'actions sales' pour l'obtenir.

C'est vrai que tuer par ordre releve un peu de mettre les mains dans la … pour récuperer un bout de metal.

C'est disons un grand moment de verité tres crue et tres directe.


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De verdun, le 16 janvier 2020 à 22:52
Note du film : 2/6

Hélas je rejoins l'avis d'Arca.

Signore e signori, buonanotte réunit une pléiade de grands artistes: Monicelli, Comencini, Scola, Nanni Loy et Luigi Magni derrière la caméra et Tognazzi, Mastroianni, Gassman et Manfredi devant. Il ne manque que Dino Risi et Alberto Sordi pour avoir le générique parfait. On est d'autant plus étonné par le manque d'inspiration générale.

Un film à sketchs offre toujours quelque chose à se mettre sous la dent. Or, ici, c'est un peu le désert hormis le segment abordant le suicide des enfants napolitains, le numéro de Manfredi dans le sketch sur la papauté, voire la prestation de Tognazzi en personnalité du jour. Et encore…

Et pourtant l'acidité, si jubilatoire de nos jours, de la comédie italienne est omniprésente: plus que la télévision c'est la religion, la politique, l'armée, la police, la justice, et la corruption en général qui sont ici sévèrement égratignées.

Mais l'ensemble vole étrangement bas. La facilité et une la puérilité culminent effectivement dans le sketch caricaturant un général de l'O.T.A.N coincé aux wc…

Quitte à regarder quelque chose qui égratigne le petit écran, autant revoir La télé des inconnus.


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