Découvert sur grand-écran dans sa version numérique et restaurée. Condensé (75 minutes), rythme rapide, au service d'une histoire mettant en relief les tourments d'une jeune femme. Mais ce qui intéresse
Ida Lupino,
c'est de toute évidence les rapports entre cette jeune femme et la société, confrontée à différents personnages emblématiques de cette société. Compassion et esprit de sacrifice, engagement moral, sont portés par le pasteur du récit, clé de voute d'un système qui oscille entre oppressions et dépassement de soi. L'écriture cinématographique de
Outrage (1950) est remarquable, fine et élégante, fluide et douce. Lupino a sans doute été influencée par
Raoul Walsh dont elle reprend ses personnages tourmentés et le rythme rapide de narration (
The Man I Love,
par exemple, dans lequel Lupino joue le personnage féminin principal). Très peu diffusé, méconnu, c'est peut-être la plus belle réalisation de cette actrice anglaise, devenue, avec abnégation, une des très rares réalisatrices et productrices à Hollywood au cours des années 1950.