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Sujet : Eh oui, c'est encore moi...


De Arca1943, le 3 avril 2006 à 03:14
Note du film : 5/6

…qui vote avec confiance pour ce drame réaliste de et avec Pietro Germi. Et je constate que la fort avenante Sylva Koscina a donc eu aussi ses grands drames sociaux en glorieux noir et blanc. Voyons-voir comment elle se débrouille…

Allons, ce film vient a été récemment réédité – et fort bien, semble-t-il – dans la Zone 1. Et vous ne l'auriez pas dans la zone 2 ? Vous, de la zone 2, seriez plus cons que les autres ? Adepte du principe mazzinien de l'égalité de tous les peuples, jamais je ne croirai ça !

Et c'est bien pourquoi j'attends avec confiance cette réédition imminente !


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De Arca1943, le 4 décembre 2009 à 15:13
Note du film : 5/6

Eh bien tout compte fait, la réédition tant souhaitée au message précédent, qui date de 2006, n'était pas « imminente », mais la voici tout de même ! En plus de la satire très attendue Ces messieurs dames, deux autres films de Pietro Germi – des drames, ceux-là – sont annoncés en Zone 2 francophone pour le 24 février : Meurtre à l'italienne (avec la Cardinale et la Rossi Drago !) et celui-ci, classé parfois parmi les néoréalistes : Le Disque rouge. Enfin, du vintage Germi en Zone 2 !


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De vincentp, le 10 juin 2012 à 00:31
Note du film : 5/6

Ciao Sandrino !

5,4/6. Tous les malheurs du monde semblent s'abattre sur une famille de milieu modeste (le père est cheminot porté sur la bouteille, la mère femme au foyer, le fils aîné sans emploi). Des situations dramatiques (intimes, ou professionnelles) amenées de façon logique et implacable, mais leur accumulation sur la durée -110 minutes- pourra provoquer à la longue une situation d'effroi ou d'exaspération chez certains spectateurs ! Pour ma part, la prise de recul apportée par Germi et ses collaborateurs (via une grande finesse d'analyse de la situation sociale) sur cette accumulation de situations dramatiques, a fait que cet aspect est bien passé. Mais voilà tout de même un cinéma façon Rocco et ses frères relativement typé fin des années cinquante.

Le point fort -et la modernité- de Le disque rouge réside dans sa forme, et la façon dont le drame est traité. Le petit garçon, commentant nombre de péripéties du récit tout en commettant des bourdes sans le vouloir (sorte de Pinocchio) exerce le rôle d'une conscience morale un peu naïve. Il aiguille son entourage dans de mauvaises ou bonnes directions selon les moments. Le récit est filmé avec l'emploi répété de fortes contre-plongées, plaçant le spectateur aux côtés de ce jeune personnage, prolongeant son regard sur le monde.

Pietro Germi et ses scénaristes mélangent avec succès dans une même séquence regard sur la société, et sur des aspects intimes -souvent à la fois drôles et tristes-, via des acteurs parfaitement dirigés (Sylva Koscina, Luisa Della Noce, Germi lui-même,…). Une forte émotion est régulièrement produite, sans lyrisme aucun, avec simplement une grande sobriété formelle (parfois une simple idée, portée simplement par un acteur) : la fin du film, en partie suggérée, est une grande réussite en la matière (et on retrouve aujourd'hui ce mode de conclusion à la tonalité douce-amère dans nombre de films contemporains). Chaque seconde des 110 minutes du récit contient un élément qui fait évoluer celui-ci (scénario et dialogues sont très élaborés). Montage et emploi de la musique constituent des armes complémentaires de mise en scène parfaitement employées. Les vingt premières minutes, déroulées à toute vitesse (sur le mode métaphorique d'avancement à toute allure de la locomotive placée sur les rails), d'une grande densité d'idées et de plans, m'ont impressionné. Elles contiennent plus d'idées, plus de développement, plus d'images fortes que bien des films contemporains de quatre-vingt dix minutes.

Le disque rouge est un classique des années 1950 à connaître. Une sorte d'étalon-référence du mélodrame social. Il fait réfléchir sur des aspects sociaux ou intimes. Il contient aussi nombre d'éléments qui peuvent concourir à la réussite d'une oeuvre cinématographique contemporaine. Pour ceux qui apprécient le cinéma italien classique, ce sera un pur régal ! On s'étonne un peu au final que Le disque rouge, oeuvre cinématographique de grande qualité, soit relativement oublié aujourd'hui.


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De Arca1943, le 6 janvier 2013 à 17:48
Note du film : 5/6

La première fois, j'ai eu certaines difficultés avec ce film, en raison précisément de l'accumulation de malheurs dont vous parlez, et qui est toujours un peu le tendon d'Achille du mélodrame. Mais au second visionnement, j'ai pris le parti de lire les personnages comme emblématiques – de leur époque, de leur milieu, de leur pays – et alors c'est autre chose: ce Disque rouge devient une très évocatrice, voire passionnante métaphore.

Ce qui fait bien plaisir, en tout cas, c'est que si au début des années 50 le néoréalisme italien s'est retrouvé dans le collimateur non seulement de la censure démocrate-chrétienne (qui interdit son exportation), mais carrément du Parti démocrate-chrétien lui-même (voir toute la campagne contre Umberto D, qui s'étendit jusque dans les coulisses du Festival de Cannes), eh bien ça lui a terriblement nui, mais seulement à court terme: car le cinéma a vite trouvé d'autres façons de dire ce que selon les curés à la sauce Andreotti il n'était pas censé dire.


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