Forum - Le Marquis s'amuse - Alberto Sordi en Marquis
Accueil
Forum : Le Marquis s'amuse

Sujet : Alberto Sordi en Marquis

VOTE
De paul_mtl, le 2 avril 2006 à 18:03
Note du film : 4/6

Sur un forum italien, beaucoup trouvent que c'est un des meilleurs rôle de Sordi.

Je ne partage pas cette opinion et malgré que le réalisateur de Il Marchese del Grillo soit le fameux Mario Monicelli.

Je prefere son jeu en medecin (Dr.Guido Tersilli) qu'en Marquis un poil trop arroguant a mon goût avec

Il Prof. Dott. Guido Tersilli, primario della clinica Villa Celeste convenzionata con le mutue (1969)

et

Il Medico della mutua (1968)


Répondre

De prisca, le 7 novembre 2006 à 23:55

je pense que pour aprecier correctement le film , il faut connaitre la mentalité romaine de l'epoque et de celle d'aujourd'hui. je pense qu'en revanche que c'est un tres bon film, mais il perd certainement a etre traduit.


Répondre

De Arca1943, le 8 novembre 2006 à 00:08
Note du film : 4/6

J'aurais plutôt tendance à dire qu'on apprend à connaître la mentalité de l'époque en regardant le film. Cela dit Le Marquis s'amuse, s'il n'ajoute rien à la gloire de la comédie à l'italienne en général ou du vétéran Monicelli en particulier, est une mise en boîte historico-satirique bien troussée d'un personnage réel, où l'amateur que je suis retrouve avec plaisir une formule bien rodée, mais qui a déjà donné le meilleur d'elle-même dans les deux décennies précédentes (on est alors en 1981). Sont au rendez-vous l'abattage d'Alberto Sordi, excellent comme toujours, dans un double rôle (celui du titre, camérier du Pape insouciant et farceur, et celui du pauvre charbonnier qui est son sosie), les répliques cinglantes ou grinçantes, l'immixion (ici assez occasionnelle) du tragique dans le comique, le rythme picaresque où chaque scène est mise au point avec cet esprit si particulier. Le pape joué par le vétéran Paolo Stoppa est savoureux, très « quotidien » dans sa façon d'exercer son boulot, et tout compte fait plutôt sympathique malgré les inévitables saillies anticléricales…


Répondre

De paul_mtl, le 8 novembre 2006 à 02:54
Note du film : 4/6

J'aurais plutôt tendance à dire qu'on apprend à connaître la mentalité de l'époque en regardant le film.

Oui plutôt mais il y a les "non dit" que l'on devine que si on connait cette culture par d'autres moyens.

Imagines tu que tu va connaitre a fond la mentalité japonnaise en regardant un film de Kurosawa ?

Si tu en visionnes plusieurs et de different réalisateurs, tu cernera mieux le sujet. Connais tu la religion du pays ? As tu eu tres jeune ce type d'éducation ?

Si tu y a vécu et que tu as des amis et de la parenté sur place c'est encore mieux. Je peux percevoir une mentalité nord-americaine teinté de culture italienne d'un italien. C'est pas flagrant mais à des petits détails, un choix d'un mot plutôt qu'un autre, les centres d'interets, la facon de penser, l'attitude etc… Des lors certaines choses sont interpreté differement. Un dialogue animé pour un italien deviendra une vrai engueulade pour un(e) canadien(ne). La lecture est biaisée. Un faciste pour ma grand-mere n'a pas la même signification que pour un jeune francais ou canadien.


Répondre

De Arca1943, le 9 décembre 2006 à 20:24
Note du film : 4/6

« Connais tu la religion du pays ? »

« LA » religion du pays, c'est vite dit : car la façon d'être catholique fut (est?) bien différente selon qu'on est au nord ou au sud dudit pays. À ce sujet, lire par exemple Sciascia Du côté des infidèles, Les Paroisses de Regalpetra et son superbe roman Le Conseil d'Égypte (dont l'adaptation cinématographique par Emidio Greco est couci-couça, malgré l'excellent Silvio Orlando) : le personnage central est un prêtre, mais plus de jour que de soir, car le soir venu, il se fait un peu de rab en interprétant les rêves des gens pour les traduire en numéros de loterie. (Fan de Totò, tu sais évidemment que rêver d'un mort qui parle, ça donne le numéro 47). Pratique qui a un petit côté panthéiste de derrière les fagots…


Répondre

De paul_mtl, le 9 décembre 2006 à 21:17
Note du film : 4/6

J'ai plusieurs comedies italiennes sous le coude dont justement ce 47 morto che parla.

La raison de cette pile, ma conjointe ne comprend pas l'italien et le cinema c'est comme le vin c'est souvent meilleur quand on le partage surtout que j'adore son rire. J'ai pas besoin de te dire que j'ai du mal à lui trouver les S-T français ou anglais.

Sinon "La" pour La religion dominante et qqsoit les pratiques.

Bien sûr, j'ai fait un raccourci pour faire court et sans parler de l'Italie du sud et du nord. Et puis tu sais pour moi catholique c'est presque pareil que orthodoxe ou protestant. Ce sont des chretiens. Même les juifs c'est presque pareil de mon point de vue, ils ont juste oublié de faire la mise à jour avec le nouveau testament et son méssie Jésus qui devait racheter tous nos péchés. Décidement on ne peut compter sérieusement que sur nous-même ou presque.

Sinon tu penses que le personnage qu'interprete Totò serait plutôt panthéiste comme l'etait le philosophe Spinoza ? Je vais le voir ce soir et j'essayerai de te répondre demain avec mes modestes connaissances philosophiques.


Répondre

De Arca1943, le 9 décembre 2006 à 22:04
Note du film : 4/6

Non, mon allusion à 47 morto che parla est surtout une blague en passant, bien qu'elle contienne une de ces croustillantes croyances : en l'occurrence, 47 est le numéro du "mort qui parle" et si je fais un rêve où un mort me parle, je devrai donc (dès le lendemain à la première heure! ) me mettre à la recherche d'un billet de loterie comportant ce numéro. L'allusion au panthéisme revient, au fond, à ce que veut vraiment dire l'expression « Le Christ s'est arrêté à Eboli », reprise par Carlo Levi comme titre de son célèbre livre : c'est-à-dire que sur ces très anciennes terres du Mezzogiorno, où l'on est paysan depuis des milliers d'années, le christianisme est bien sûr passé, géographiquement parlant, au sud d'Eboli, mais il s'est pour ainsi dire superposé et, en fait, mélangé à un vieux fonds païen qui perdure. Que penser par exemple de ces paysans de Sicile qui, au lendemain d'un épisode meurtrier de peste, allèrent solennellement brûler la Madone de leur village, manifestement inefficace, pour la remplacer par une autre sainte voulue plus « performante » afin de les protéger des désastres ? La création par Sciascia de ce curé qui est à la fois au four et au moulin est une belle trouvaille qui «ramasse» poétiquement la chose dans un seul personnage. Dans la mesure où il est napolitanissime, Totò lui aussi est un fruit (juteux) de ce contexte assez spécial… À en croire le Sicilien Sciascia, l'Église catholique en Italie s'est toujours efforcée de camoufler plus ou moins cette dichotomie nord/sud en matière de pratiques religieuses.


Répondre

De Gaulhenrix, le 10 décembre 2006 à 00:04

Eh oui ! L'Eglise a toujours dû composer avec le solide bon sens paysan, d'ailleurs couplé au principe de nécessité. Plus près de chez nous – pardon ! de chez moi – à Barjols, en Provence, il était de coutume, lorsque la sécheresse persistait, de sortir de l'église le saint local pour le promener à travers le village en une procession nourrie de ferventes prières, puis de le remettre à sa place. Si la pluie n'était pas tantôt au rendez-vous, il était, derechef, extrait de la Sainte Maison et dûment bâtonné, histoire sans doute de lui rappeler qu'il n'est pas de vaine adoration…


Répondre

De paul_mtl, le 10 décembre 2006 à 12:15
Note du film : 4/6

Arca, Je prefere ici parler de paganisme que de panthéisme.

Jusqu'au IVe siècle de notre ère, le paganisme était la forme de religion la plus courante dans l'Europe occidentale. Il en reste des traces un peu partout

  • dans la bible avec ses miracles et ses saints. c'est dans les vieux pots qu'on fait les bonnes confitures
  • dans nos fêtes religieuses chretiennes comme Noel (solstice d'hiver)
  • et bien evidement dans certaine pratique ancestrale (polythéiste) qui perdurent en Europe.

Répondre

De Arca1943, le 10 décembre 2006 à 14:50
Note du film : 4/6

« Si la pluie n'était pas tantôt au rendez-vous, il était, derechef, extrait de la Sainte Maison et dûment bâtonné, histoire sans doute de lui rappeler qu'il n'est pas de vaine adoration… »

Voilà ! Et si ça ne marche toujours pas la deuxième fois non plus, moi je dis : on passe à la vitesse suivante et on bâtonne le curé !


Répondre

De Gaulhenrix, le 10 décembre 2006 à 18:08

Ciel !!!


Répondre

De Impétueux, le 15 juin 2017 à 18:26
Note du film : 4/6

Je sors du film avec plein d'idées contradictoires : d'abord il m'a semblé que Le marquis s'amuse présentait une des qualités que je juge les plus essentielles au cinéma : le rythme. C'est vif, enlevé, caracolant, quelquefois agréablement vertigineux comme l'excellente séquence du début où l'éveil du marquis Onufrio del Grillo (Alberto Sordi) et son périple/cavalcade dans son fastueux palais romain est un véritable bonheur et permet en quelques instants de faire la connaissance de la plupart des personnages secondaires. Et il y a beaucoup d'autres exemples de moments aussi excellemment troussés. Du rythme, donc… et en même temps j'ai trouvé le film trop long (2h20) et manquant de substance pour une si longue durée : comme toujours, ça commence très bien et ça patauge un peu dans le dernier tiers tout en se terminant sur une amusante accélération finale.

Autre idée qui ne me satisfait pas tout à fait : le marquis – personnage présent dans neuf plans sur dix, qui emplit donc tout l'espace, d'autant que ceux où il n'est pas sont ceux où figure son sosie, naturellement joué par Sordi, évidemment – le marquis, donc, paraît plus sympathique, plus attachant à la fin qu'au début. Pour qui a sucé le lait acide de la comédie à l'italienne avec Mes chers amis, du même Mario Monicelli, c'est un peu décontenançant, une des meilleures recettes de ce genre de cinéma étant de séduire avec une certaine perversité le spectateur en ne lui découvrant que graduellement les petites ou grandes saletés de personnages à qui il s'est trop attaché pour les rejeter (exemple typique du comte Lello Maschetti/Ugo Tognazzi, qui ne se révèle absolument immonde avec sa femme et sa fille que longtemps après qu'on a fait sa connaissance). Là, on se dit, au début, qu'Onufrio del Grillo est l'archétype du grand seigneur méchant homme et davantage : lancer aux miséreux venus crier famine sous son balcon des pièces chauffées au rouge dans le feu, ça n'est pas tellement drôle et assez abominable : on songe à une scène un peu identique dans Que la fête commence de Bertrand Tavernier. On craint que la satire ne soit qu'à un seul sens.

Mais vite les choses s'emballent heureusement, nourries de sarcasmes et de caricatures brillantes. On est dans la Rome papale de la fin de l'Empire ; la chronologie est un peu incertaine mais elle va, en gros, de février 1808 (occupation de la ville par les troupes françaises) à mai 1814 (retour triomphal du Pape Pie VII au Vatican). Le marquis Onufrio del Grillo est le chef d'une famille de la haute aristocratie romaine, garde noble du Pape, gentilhomme admis à porter la sedia gestatoria, sorte de palanquin, ou plutôt de trône mobile sur laquelle le Souverain Pontife était jadis et naguère (jusqu'au règne de Paul VI) présenté aux foules (c'est désormais la papamobile qui tient cette fonction). Le marquis est un libertin désinvolte et joueur, plutôt adepte des idées nouvelles véhiculées par la Révolution française, mais il est avant tout un jouisseur qui perçoit très bien son parasitisme et son inutilité et qui aime s'étourdir pour ne pas trop songer (Que veux-tu que je fasse d'autre que dormir et m'amuser ?).

Les farces, donc, pour combattre la vacuité de la vie. Aidé par son valet Riciotto (Giorgio Gobbi), confident et complice, sorte de Sganarelle et par son immense fortune, Onufrio del Grillo les multiplie : admirable supercherie de cette boutique murée et adornée d'un urinoir public que son commerçant propriétaire découvre en se demandant s'il n'est pas devenu fou, ou de ce glas sonné dans toutes les églises romaines et censé annoncer la mort du Pape, alors que les curés desservant ont reçu simplement une forte somme pour sonner simultanément leurs cloches de deuil. Et, in fine, bien sûr, la substitution du charbonnier Gasperino au marquis, dont il est le sosie, substitution qui sème, évidemment la perturbation dans la famille, afin de prouver comme le jette Onofrio à sa mère, la hautaine et bigote marquise douairière (Elena Daskowa Valenzano) que les hommes sont égaux… Ce qui n'empêche pas ce personnage complexe et étonnant de démontrer comment, en corrompant les juges,on peut gagner un procès contre un ébéniste juif qu'on ne veut pas payer, afin de voir si les motifs d'un roturier mort de faim valent plus que les abus d'un marquis riche et puissant comme moi. (Ce qui n'empêche pas Onufrio d'indemniser largement ensuite le condamné).

Il y a du sarcasme, de la subversion, de la dérision là-dedans. Il y a aussi un film qui joue avec la beauté de Rome, habilement photographiée comme si Monicelli avait pu capter ce mélange de pierres dorées, de ruines sévères et de crasse que devait être la Ville au début du 19ème siècle. Il est vrai que la crasse, en Italie, a toujours un charme éclatant.


Répondre

De Arca1943, le 16 juin 2017 à 18:09
Note du film : 4/6

1) « …démontrer comment, en corrompant les juges,on peut gagner un procès contre un ébéniste juif qu'on ne veut pas payer. »

Il faut rappeler que les lois en vigueur dans les territoires pontificaux (et ce jusqu'à leur salutaire suppression) interdisaient à un juif de témoigner contre un chrétien. Heureusement, l'Italie libérale abolit cette ignominie en 1860.

2) « …retour triomphal du pape Pie VII au Vatican… »

Bah, fut-il si triomphal qu'on veut bien le dire ? Triomphal, triomphal… C'est un retour, quoi.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0040 s. - 5 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter