Un des meilleurs Siegel (le meilleur ?). Polar hard boiled, offrant à Matthau
un rôle de braqueur impassible à la Lee Marvin
et au génial Joe Don Baker
un personnage de tueur appelé "Molly". C'est méchant, rapide, sans pitié. Le film était sorti en LD, couplé avec "Madigan
". Ce dernier film est sorti depuis longtemps en DVD. Pourquoi pas "Charley Varrick
", infiniment meilleur et moins daté ?
Eh ben ça y est. Il est sorti en zone 1 et… c'est une cata ! En Pan & Scan immonde, sans le moindre sous-titre et tellement basique qu'il n'y a même pas de menu ! Le retour de la VHS !!!
Quel gâchis, pour un film si génial. Reste à espérer un hypothétique zone 2 plus respectueux de l'oeuvre de Don Siegel. Y'a vraiment des baffes qui se perdent.
Il me semble avoir lu quelque part, que Charley Varrick allait enfin sortir en zone 2. Quelqu'un peut-il confirmer ? Car c'est une grande nouvelle…
Bref, Don Siegel a réussi d'autres films, mais celui-ci est son meilleur. Tuez Charley Varrick n'a pas pris une ride.
Lorsqu'on lit dans le texte de présentation du DVD que le film est une irrésistible mécanique de précision et une référence absolue du film policier, que l'on prend connaissance aussi des appréciations flatteuses d'amateurs de qualité, on est en droit de s'attendre à un spectacle nerveux, passionnant, inventif, plein de suspense et d'angoisse. On a convenablement apprécié la réalisation précédente de Don Siegel, qui est L'Inspecteur Harry,
premier titre d'une longue série et on pense retrouver dans Tuez Charley Varrick !,
le visage trouble de Andrew Robinson, affreux Scorpio opposé à Harry (et plus tard affreux Harry Cotton de Hellraiser,
film démoniaque qui n'a pas que des défauts). Et puis on se dit qu'il doit bien avoir des rapports entre Tuez Charley Varrick !
et l'admirable cruel Apportez moi la tête d'Alfredo Garcia
de Sam Peckinpah,
les titres paraissant se répondre harmonieusement.
Manque de pot, si l'on peut dire : au lieu d'être un honnête petit butin à la mesure de la bande, de ses moyens et de ses ambitions, le magot est considérable : les truands se sont emparés, sans le vouloir, d’une énorme somme appartenant à la Mafia, mise au vert, si on peut dire dans la petite banque, grâce à la complicité du directeur de l'établissement et de son supérieur Maynard Boyle (John Vernon). Autrement dit, les deux malfrats vont être poursuivis à la fois par la police et par les maffiosis. L'idée de départ est plutôt excitante.
D'autant que l'homme chargé par le grand banditisme de récupérer les 750.000 $ envolés est une vraie trouvaille : un type calme, pondéré, glaçant, impeccablement vêtu d'un complet de couleur sable, perpétuel fumeur de pipe, qui traque avec méthode Varrick et Sullivan et dont on sent dans tous les gestes et les expressions l'infinie cruauté ; ce personnage de Molly (Joe Don Baker)Et puis la catastrophe de l'acteur principal, Walter Matthau, sorte de lourdingue histrion à la Jerry Lewis
(dont il a d'ailleurs un peu le physique), voué de toute éternité à des rôles de troisième plan dans des films comiques ou légers (y compris d'excellents : Charade
de Stanley Donen)
et qui oscille ici entre une désinvolture mal jouée et une absence de scrupules peu vraisemblable.
Bref, un très ennuyeux mauvais film qui aurait bien mérité d'être abandonné à l'oubli…
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