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Sujet : Ce populo qui n'existe plus...


De Impétueux, le 26 mars 2006 à 17:57
Note du film : 3/6

Charmant nanar voué à l'entière célébration du personnage de Michel Simon, râleur, grognon, sentimental, bon cœur et tutti quanti.

Un degré au dessous dans l'échelle sociale que les familles représentées dans À pied, à cheval et en voiture ou dans Papa, maman, la bonne et moi, le couple formé par Michel Simon, taxi, et Jane Marken, mère au foyer, est délicieux d'honnêteté et d'entente ; les péripéties pseudo-policières sont évidemment insignifiantes et convenues, mais ça n'a aucune espèce d'importance.

Seconds (ou troisièmes) rôles efficaces, à l'image d'un peintre irascible joué par Louis de Funès et – curiosité rare ! – de l'amoureux timide de la fille de la maison joué par un Jean Carmet juvénile.

Charmant divertissement ethnographique, en résumé ; les Parisiens de cette époque nous sont au moins autant étrangers que les peuplades jivaros de Cannibal holocaust (j'exagère, naturellement, pour la commodité de ma démonstration).


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De paul_mtl, le 28 mars 2006 à 15:55
Note du film : 3/6

Synopsis:

Comment un brave chauffeur de taxi parisien se retrouve entraîné dans une suite d'incidents cocasses alors qu'il recherche le propriétaire d'un sac oublié dans son véhicule.

J'ai vu une fois cette comedie et je me rappelle du chien a côté de Michel Simon :

un acteur a part entiere pourrait on dire. :D

'Cute' avait dit ma conjointe canadienne, tres amie avec les 4 pattes a poil.

Sympathique et ancienne comedie parisienne.

Merci Impetueux :)


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De Arca1943, le 28 mars 2006 à 16:49

Aussi exotiques que les peuplades jivaros de Cannibal Holocaust, dont acte. Mais je suis sûr que les Parisiens avaient bien meilleur goût, avec tous ces jambons-beurre et crêpes aux coins des rues dont ils étaient nourris…


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De Impétueux, le 29 mars 2006 à 17:45
Note du film : 3/6

J'avais bien précisé que j'exagérais (quoique…vous n'avez pas envie de vous régaler d'une grosse tortue découpée crue, mon cher Arca ?).

Cela dit, pour rester dans l'ethnographie, je doute que les Parisiens de 1952 se bâfraient des jambons-beurre et des crêpes ; c'était le temps (heureux ?) où l'on disposait de trois bonnes heures pour déjeuner et où l'on rentrait chez soi (prestiges de la femme au foyer !) quand on était motorisé ou alors où l'on se régalait avec la gamelle préparée par des mains aimantes…

La grande époque de la crêpe a été celle qui a entouré Mai 68 ; car les Wimpy (de Jacques Borel ; qui s'en souvient ?) étaient encore bien pires que les MacDonald qui, après une longue éclipse du hamburger ont dû resurgir vers 1990…

Mais ceci est une autre histoire ! dans Monsieur Taxi, on sent le parfum du fromage de tête et du miroton, les escaliers embaument le chou et l'oignon frit…


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De David-H, le 16 septembre 2006 à 15:42
Note du film : 4/6

Au générique : André Hunebelle, futur réalisateur des Fantômas, l'immense Michel Simon campant un rôle de taximan, Louis de Funès dans un miniscule rôle de peintre, encore entre figuration et comédie, Jean Carmet qui incarne un timide jeune homme faisant la cour : avouez que cela méritait un petit détour. Mais ce n'est pas tout. Un Paris alors pavé inondé de Traction Avant (oui, nous sommes trois ans avant la DS), des corporations de métiers oubliés, de sympathiques agents réglant la circulation un carrefour sur deux, la présence symbolique d'un music-hall alors ambiant, les quelques restes des maisons closes, des amours interdits, des gens évoquant encore les deux guerres – nous ne sommes que sept ans après la seconde -, tout cela, dans un monde totalement disparu : ces éléments rendent ce film tellement obsolète aujourd'hui, qu'il faut presque le voir pour le croire. Le fond de l'histoire – un brave taximen retrouve une grosse somme dans sa voiture, et recherche désespérément son propriétaire – en est même presque dérisoire, face à cette succession des us et des coutumes de l'époque. Mais la présence de Michel Simon se suffit finalement à elle-même, et l'on à droit à quelques répliques franches et amusantes. Un monde où règne donc l'insouciance, mais bientôt le tragique. Car qui saurait dire, pourquoi Roland Alexandre, l'acteur qui joue le rôle du fils de Michel Simon, se suicidera au gaz à l'âge 29 ans, soit trois ans après ce film gentillet ? Et quid de celle qu'il souhaitait épouser, Monique Darbaud, qui n'aura guère plus de chance, son décès intervenant en 1971, alors qu'elle n'avait que 48 ans ? L'intérêt de Monsieur Taxi, comme bien d'autres de ce genre, ne réside donc pas dans sa valeur intrinsèque, c'est sûr, mais bien que ce film atteste, s'il n'en était encore besoin, que le cinéma est aujourd'hui le seul art capable de restituer au mieux l'ambiance d'une époque. Une sorte d'utopie, finalement…


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De droudrou, le 16 septembre 2006 à 16:17

Oui et non, David. Nous avons changé d'époque. Nos centres d'intérêt se sont déplacés et notre façon de penser a totalement changé par une certaine opulence. Ce qui caractérisait l'époque du film, quand on n'était pas du côté hollywoodien de la balance, c'était cette fraîcheur des personnages, bons ou méchants. Le cinéma a ensuite choisi d'autres héros, bien moins frais et plutôt méchants… jusqu'à partir totalement dans l'imaginaire et en mettant en avant, certains moments, des pseudo-réalités. Un personnage comme De Funès est aujourd'hui impensable. Et un personnage comme Michel Simon qui tient la vedette d'un film n'existe plus. Quand on lit, et à juste titre, ce que nous dit Impétueux à propos d'un Jim Carrey, on sait bien comme tout a évolué. Et faire pêter à l'écran un personnage comme ce géant vert (ce n'est pas du maïs transgénique) nous montre l'évolution des moeurs. 50 ans en arrière, toutes les ligues vertueuses se mobilisaient. 80 ans en arrière, la censure coupait la scène. Un rebond de 90 ans, on avait des soulèvements dans la rue.

Amitiés.


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De Tamatoa, le 3 octobre 2013 à 01:06
Note du film : 4/6

Voilà des échanges comme je les aime ! Mais où sont-ils passés ?..

Adorable et bien reposant film que ce Monsieur Taxi. On y parlait déjà de la crise et cette chronique de la vie ordinaire dans les années cinquante sentait bon le parfum du fromage de tête et du miroton, les escaliers embaumant le chou et l'oignon frit… Oh que oui ! Et une espèce de quiétude qui n'est plus de mise aujourd'hui. Michel Simon, encore et toujours ! Michel Simon, légende indétrônable, magnifique cabotin… Jacques Borel, l'assassin des œsophages, le serial killer des routiers, le mitron à l'estomac en fonte, si je m'en souviens ? Le salopard enjambait nos autoroutes . Berk ! Mais le pire, c'est qu'il y en avait qui aimait ça…Claude Zidi lui a réglé son compte, en 1976 avec l'aile ou la cuisse.
..l'on se régalait avec la gamelle préparée par des mains aimantes…. Ah ! La parité n'avait pas encore frappé. Que de dégâts n'a t-elle pas engendré cette sinistre andouille ..

David-H évoque Louis de Funès dans un minuscule rôle de peintre, encore entre figuration et comédie. Seize secondes très exactement ! Et pour la petite histoire, à la mort de ce dernier, pan !

Gonflé, non ? Seize secondes …

Il nous dresse également la liste des acteurs de ce film disparus prématurément. Mais il passe sur l'apparition de Malou… Mais si : Malou des Portes de la nuit : Nathalie Nattier, en hôtesse libertine, dont c'était l'avant dernier film d'une courte carrière… Et puis tiens : Je vais terminer comme Droudrou, pour rester dans le ton :

Amitiés.


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De Commissaire Juve, le 4 octobre 2013 à 14:28

Comme le disait un collègue ci-dessus : n'oublions pas le chien "Gangster" (il figure carrément au générique, et en gros). Je crois – sans certitude – qu'on l'a revu avec Michel Simon dans L'impossible monsieur Pipelet (où il lécha goulûment la bouche de Gaby Morlay). Et je me demande si ce n'est pas lui qu'on voit brièvement dans Les nuits de Montmartre.


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