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Sujet : Un film méconnu ?


De Mendoza, le 4 février 2003 à 09:22

Un film assez méconnu. Sans être parfait, il bénéficie d'une des dernières grandes prestations de De Niro, la BO de Morricone compte parmi ses meilleures et la photo est somptueuse. En DVD, ça devrait déchirer !


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De Nicolas, le 7 avril 2003 à 23:17

Un très grand film avec des paysages somptueux, des acteurs d'exception et la musique d'Ennio Moricone qui colle parfaitement.

Une histoire vraie de 200 ans que l'on peut rapporter malheureusement à l'actualité 2003, vous comprendrez dans ce film le vrai sens du mot "Amour".

Ce film aurait mérité un son DTS surtout pour une Edition Spéciale


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De Harry Luck, le 10 avril 2003 à 09:54

C'est, selon moi, la plus grande B.O. de Morricone, les Leone mis à part, et une des musiques pour lesquelles il restera dans l'histoire du cinéma. Sans sa bande-son, le film perdrait 50% de son impact.


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De dumbledore, le 18 juillet 2003 à 22:32
Note du film : 6/6

Quand Roland Joffé a contacté Ennio Morricone et lui a proposé de faire la musique de Mission, le compositeur a refusé. Il en avait assez soupé des productions et de la mentalité américaine et ne voulait plus travailler avec eux. Roland Joffé insiste, se serait même déplacé jusqu'en Italie avec son film sous le bras pour forcer Ennio Morricone à voir le film. A la sortie de la projection, Ennio Morricone refusa de faire le film. Pour une autre raison cette fois : il ne voyait pas comme il était possible de faire une musique suffisamment belle, suffisamment intelligente pour coller au film.

La musique de Morricone sera une des plus belles qu'il ait écrites, une des plus discrètes aussi. Elle amènera une réelle "valeur ajoutée" au film qui frôlait déjà la perfection. La réticence du compositeur n'était sans doute pas qu'une forme de respect, c'est qu'il avait sans doute compris que la musique est le coeur même du film. C'est par elle que le missionnaire réussit à prouver aux indigènes qu'il est un être cultivé. C'est par la musique que ces mêmes indigènes tenteront de montrer aux "décideurs" qu'ils sont des êtres humaines, avec une âme, et non pas une sous-race. Eux échoueront… car dans le film, ceux qui détiennent les vraies valeurs humaines et chrétiennes ne sont pas les occidentaux.

Cette musique est aussi un symbole, celui de la création artistique et il est bien difficile de ne pas imaginer dans le travail du missionnaire Jeremy Irons une métaphore de l'auteur réalisateur qui construit son œuvre, pas à pas, pièce par pièce. Comme l'auteur-réalisateur hollywoodien, il doit faire ensuite face aux financiers sans âme, uniquement motivés par l'argent et qui détruiront sans hésitation l'œuvre accomplie.

Cela dit, le film est tellement pur dans sa narration, dans ses images d'une beauté éblouissante, que l'on peut le prendre aussi au premier degré. Le rapport entre les deux personnages, le missionnaire Jeremy Irons et le guerrier Robert de Niro est très bien construit, avec un équilibre tel qu'il est difficile de dire quel est le personnage principal. L'idée géniale, c'est que Robert de Niro, personnage sans foi ni âme, devient très vite, par son excès, une interrogation permanente des valeurs du missionnaire. Il prend tellement au pied de la lettre la religion qu'il en dégage sans cesse les incohérences… Jeremy Irons quant à lui, dans le rôle du bon prêtre se révèlera être finalement un lâche en refusant de se battre, préférant une mort de martyr, sans finalement se soucier fondamentalement des indigènes…


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De Saburo Ichimonji, le 2 avril 2004 à 23:02
Note du film : 6/6

Je ne rajouterai rien de plus que ce qui a déjà été dit étant du même avis que les critiques déjà fondée si ce n'est que ce magnifique film m'avait vraiment ému,de par son histoire,ses acteurs et sa musique.A voir absolument à moins que l'on trouve amusant de louper des chefs d'oeuvres.


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De Guillaume, le 21 décembre 2005 à 17:31

Ju suis totalement d'accord et j'ajouterai même que Morricone c'est fait spolier l'oscar de la

meilleure musique.


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De sosa, le 13 mars 2006 à 13:52
Note du film : 6/6

Excellent commentaire.


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De paul_mtl, le 15 décembre 2006 à 17:26

Le compositeur italien Ennio Morricone, auteur de la bande originale de plus de 300 films, va se voir décerner un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, a annoncé jeudi l'Académie US des arts et sciences du cinéma.

Le musicien, finaliste à cinq reprises mais encore jamais récompensé, recevra la précieuse statuette lors de la cérémonie du 25 février prochain à Los Angeles.

Dans cet article en italien on découvre qu'il s'était résigné tout en etant particulierement décu de ne rien avoir eu pour la musique de Mission.


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De droudrou, le 15 décembre 2006 à 18:15

Moi je reviens à ce que disait Dumbledore en 2003 à propos de Mission : c'est un film dont on n'entend pas souvent parler… et, en plus, sa perception par la critique et le public va d'un extrême à l'autre.

Ce que je dirai : j'avais lu le bouquin qui a servi de base pour l'écriture du scénario et on ne peut que constater là encore un beau travail de scénariste. Pour le reste, à propos du film, on est confronté à une série qui a caractérisé tout une époque.

Par contre, n'ayant pas vu le film en version originale, je ne mettrai pas de note pour l'instant. Il est en bas dans la DVD-Thèque mais comme le sujet ne semble pas intéresser ma chère et tendre épouse, je le laisse de côté en attendant.


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De Impétueux, le 5 décembre 2019 à 17:45
Note du film : 5/6

En découvrant Mission cette après-midi et en admirant la belle réalisation de Roland Joffé, emplie d'images somptueuses, accompagnée de la forte musique d'Ennio Morricone, interprétée par de puissants acteurs et évoquant des questions de haut niveau, je m'interrogeais toutefois. Ce n'est pas pour gonfler excessivement mon jabot (qui n'en n'a pas vraiment besoin), mais enfin je me demandais comment le spectateur lambda a reçu le film. Parce que si Mission n'est regardé que comme une suite d'illustrations exotiques à son début, puis, à sa fin, comme un massacre pathétique et scandaleux, on perd tout de même beaucoup de substance. En forçant le trait on pourrait presque dire qu'il s'agit de Tintin chez les Picaros en version cruelle et adulte.

Toute modestie bue (jusqu'à la lie), je suis bien conduit à écrire que je suis un peu frotté d'Histoire et très féru de questions religieuses. J'ai donc regardé le film en ayant une connaissance minimale de ce qu'on appelle les réductions en Amérique latine ; c'est-à-dire de ces sortes de concessions dotées de ce qu'on appellerait aujourd'hui autonomies que les autorités coloniales d'Espagne et du Portugal avaient abandonnées aux ordres religieux (essentiellement les Jésuites) chargés d'évangéliser et de protéger les indigènes. Je savais aussi la lutte acharnée que se livraient Espagne et Portugal pour le partage des terres du Nouveau Monde. Et enfin la haine qui animait la plupart des États européens contre la Compagnie de Jésus ; ses membres furent expulsés du Portugal en 1759, de France en 1763, d'Espagne et d'une partie de l'Italie en 1767. Et même le Pape Clément XIV supprima l'Ordre en 1773. Au Portugal, notamment, le marquis de Pombal, franc-maçon notoire et Premier ministre, dont il est question dans le film, leur vouait une véritable aversion.

C'est que les Jésuites, soldats inconditionnels de la Papauté dérangeaient beaucoup la souveraineté des États par leur ultramontanisme ; mais aussi ils avaient développé une théologie missionnaire originale qui leur avait permis de prendre pied avec beaucoup de réussite aux quatre coins du monde dès la fin du 16ème siècle. C'est le concept d'inculturation baptisé ainsi en 1953 mais mis en œuvre dès le début de l'envol prosélyte : la capacité à s'adapter aux et à s'enrichir des cultures et traditions locales.

Ayant fait étalage de toute (une très petite partie de) ma science, je reviens au film qui s'engage dans les sublimes cataractes d'Iguazù et qui chatoie pendant deux heures entre cités coloniales baroques et profondeurs de la forêt amazonienne. Comme on l'a remarqué, le rôle de la musique est déterminant grâce à sa capacité à la fois universelle et civilisatrice de réunir Ancien et Nouveau Monde et de faire participer tous à la même Humanité (ce qui est un concept profondément chrétien, au demeurant). C'est sûrement cette ligne qui est la partie la plus réussie de Mission.

Je suis moins admiratif à la fois de la structuration des personnages (si bien interprétés qu'ils sont, essentiellement Robert De Niro et Jeremy Irons) dont les interactions me semblent un peu mécaniques et surtout du rythme interne du récit, qui prend son temps dans la première heure et accélère trop brutalement ensuite jusqu'à se terminer de façon sauvage par le massacre des Indiens guaranis et des deux Jésuites qui les ont incités à se révolter. Et ceci alors même que le Supérieur de la Communauté choisit le sacrifice et le martyre portant l'ostensoir devant la foule des fidèles dans une image d'une grande beauté.

Mission laisse une impression pénible. Avec l'amertume du Légat du Pape qui conclut sa lettre par un terrible constat : Et donc, Votre sainteté… vos prêtres sont morts… et moi… vivant. Mais à la vérité, c'est moi qui suis mort… tandis qu'ils sont vivants. Et avec la barque chargée d'adolescents guaranis survivants qui s'enfonce dans la touffeur de la forêt. Il est vrai qu'une très jeune fille a récupéré dans la rivière un violon démantibulé ; est-ce suffisant ?


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De fretyl, le 20 janvier 2021 à 00:21
Note du film : 6/6

Dire qu'il m'aura fallu plusieurs décennies pour voir pour la première fois cette Mission qui en un simple visionnage m'a de par ses thèmes traités, de ses ambitions, de son interprétation à sa réalisation, de ses paysages voire de son importance civique m' à dans les dernières minutes bouleversé au plus haut point.

Voilà un film qui me marquera et pour longtemps !

Si l'on s'est intéressé à la comtroverse de Valladolid qui en plein XVIIIeme siècle vit s'affronter Dominicain et Théologien dans un débat houleux qui devait emmener l'église à se prononcer sur l'évangélisation, ou non des tribus Indienne. Débat basé sur la xénophobie. La question étant de savoir si les indiens avaient ou n'avaient pas une âme…

Une adaptation pour la télévision avec Marielle, Carmet et Trintignant fort intéressante en arrivait à des conclusions très précises mais très lourde concernant la place du catholicisme lors de la conquête du nouveau monde.

Mission se déroule à peu près dans les mêmes conditions. Sauf que ici, c'est non seulement ce qui conduisit à la guerre des Guaranis mais non pas seulement l'église mais les états. L'Espagne ayant pris le risque de mission de rapprochement avec les cultures Amérindiennes et un Portugal voulant étendre son territoire sans tenir compte des dégâts qui allaient conduire à des massacres au nom de l'intérêt de profit, la religion n'étant qu'un alibi de bonne conscience.

Cela étant. C'était un Impétueux provocateur qui sur un récent fil m'accusait d'avoir une vision limitée de ce que pouvait être la foi chrétienne.

De ce niveau-là le film pose des questions indispensables en ce qui concerne à travers les réactions de De Niro (ancien esclavagiste en rédemption) et un Jeremy Irons s'interrogeant sur le sens de la foi et de l'engagement…

Bénissez-moi mon Père

Je ne peux pas te bénir, Dieu te bénira, si tu as raison.

Les innombrables questions posées par le film auront de quoi faire réfléchir un quelconque pratiquant sur la conduite à tenir dans la guerre… Dans la façon de vivre son engagement.

Le constat est bien pessimiste mais le sujet historique, spirituel fait partie de ceux qui font de Mission un film quasi intellectuel, en tout cas bien profond.

D'une beauté de chaque instant et qui marque bien la différence entre le guerrier et l'homme de paix.

Magnifique musique de Ennio Morricone. Un film indispensable qu'il faudra voir et revoir pour se rendre compte que sa portée universelle guère optimiste sévit toujours.

Il faut que je voie Des hommes et des dieux.


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