Forum - Tout ce que le ciel permet - Tout ce que le ciel permet
Accueil
Forum : Tout ce que le ciel permet

Sujet : Tout ce que le ciel permet


De powell, le 10 mars 2006 à 21:30

il me parait evident qu'il faudrait réediter les films de douglas sirk en dvd, je suis attristé par la pauvreté des programmations alors que dans les rayons de veritables navets sortent en pelle!!! que pensez lorsque que on se rend compte qu' "un homme est passé" viens juste de sortir et que "l'ange des maudits " n'est même pas sortis???!!!! diable, les éditeurs sont si pauvres dans leurs entreprise, je tiens a féliciter

féliciter "Wild Side" de ces fabuleuse sorties franchement ils assurent, alors j'attends avec impatience


Répondre

De verdun, le 12 mai 2006 à 22:30
Note du film : 6/6

J'ai la cassette issue d'un récent cinéma de minuit et je posterai mon avis sous peu.

En plus j'ai été assez ébloui par Ecrit sur du vent et les films de Douglas Sirk sont si peu accessibles pour ceux qui n'ont pas le câble ou la cinémathèque à portée de main….


Répondre

De paul_mtl, le 12 juin 2006 à 13:24
Note du film : 3/6

Je parle de Jane WyMAN. D'ailleurs son nom avec MAN (homme) est un bon moyen pour se souvenir de son nom tant son charme feminin est presque inexistant. Hahaha

Dommage mais difficile de croire a l'histoire dans ces conditions.

Avec une actrice aussi agée (respect de l'histoire) mais avec du charme j'aurrai mis 4/6.

Dans ce genre de film romantique le choix des acteurs/actrices est aussi important que le scénario.


Répondre

De Runmovies, le 6 août 2006 à 08:59
Note du film : 6/6

Bonjour,

Je suis tout a fait d'accord avec vous , au sujet de Wild Side , mais nous avons un autre éditeur qui est Fox qui pense un peu a nous faire plaisir , cet éditeur ressort tout de même pas mal de classiques , je tenais à les remercier aussi,par contre Universal devrais penser un peu plus au grands classics des années 50, ils onts un catalogue qui est une véritable mine d'or il ne nous restes qu'a espéré qu'ils commencent a leurs tour.

Amicalement

Runmovies


Répondre

De terence7510, le 9 août 2006 à 01:05
Note du film : 6/6

Je voudrais une réédition DVD en 1,37 (le format d'origine), pas en 1,85 où on coupe un bout en haut et un bout en bas…

La question est tout de même de savoir ce qu'il y a de mélodramatique dans ce film. Et je vous renvoie au livre de Jacques Goimard sur la critique des genres. Un mélodrame c'est (depuis que le genre est apparu en 1800) une victime, absolument pure, aux prises avec un traitre absolu, et qui est sauvée dans les dernières minutes par un justicier, aidé par un niais. Par exemple Judex est typiquement un mélodrame, la Guerre des étoiles est un beau mélodrame (je vous laisse chercher le traitre et les niais), ou bien les deux orphelines, ou bien encore Roger la Honte, ou bien la porteuse de pain. Le traitre, la victime, le justicier, le niais. Par exemple on trouve tout cela dans Roger la Honte (le justicier et la victime ne font qu'un dans ce cas précis).

Dans ce film "Tout ce que le ciel permet", la victime n'est pas si innocente que cela. Elle commet une "hamartia", une faute : elle tombe amoureuse de quelqu'un qui n'est pas de sa classe sociale. C'est donc que "tout ce que le ciel permet", comme tous les films de Douglas Sirk ou à peu près, sont de vraies tragédies. Le héros moyen sympathique, mais qui recèle une faille intérieure et qui commet une faute et qui tombe dans le malheur, c'est un personnage tragique, pas un personnage de mélodrame. Et comme il suffit d'un personnage tragique pour faire une tragédie, ce film est une tragédie. (Par exemple Othello est sympathique et valeureux mais il tombe dans le malheur par aveuglement, erreur, faute ou malchance (hamartia) : il est devenu soupçonneux, Yago, le traitre absolu et Desdémone, victime pure seraient des personnages de mélo, et pourtant Othello est une tragédie)

La question est de savoir pourquoi on dit que c'est un mélodrame. Le mélodrame est excessif, c'est vrai, non pas dans les sentiments qu'il véhicule parce que les personnages de mélo sont des gens généreux, qui se minimisent tout le temps, emprunts de délicatesse, tournés perpétuellement vers la non-existence : je ne veux pas déranger – la victime de mélo ne fait jamais rien pour se défendre, elle subit avec courage – mais dans l'expression des sentiments : tout est dans l'exagération des mises en scène : "la croix de ma mère !".

C'est peut-être en cela qu'on a dit que les films de Douglas Sirk étaient des mélo, les sentiments sont projetés directement sur l'écran dans quelque chose de totalement artificiel et les couleurs (exagérées).

La vérité des choses, elle est dans la maison du jardinier. Jane Wyman lui dit : vous habitez une maison de verre, c'est à dire vous êtes dans la transparence, je ne peux pas vous voir (nous non plus d'ailleurs).

C'est cela qui est tragique d'ailleurs, ils ne peuvent pas se rencontrer. Il y en a un qui vit avec les arbres et avec les siècles et l'autre qui vit dans l'apparence et dans l'instant. Ca ne peut pas marcher. Ah lala le quand dira-t-on ! Je ne vous comprends pas je vis avec mon enfance et avec la terre.

On est passé d'un monde à l'autre, et le personnage tragique est entre les deux.

Donc il s'agit d'une tragédie véritablement, et le mélodrame, c'est quoi ? Ce n'est pas le film, c'est la vie de ces gens, leur vie est mélodramatique (sauf celle du jardinier), tout est exagéré, les serments sont pour la vie mais aussitôt qu'on les a fait, on les a oubliés. Ils vivent dans un monde où les couleurs sont trop tranchées, les opinions aussi (cela frise le totalitarisme d'ailleurs, tout le monde doit avoir sa télé pour voir les passions en boîte : ils vivent les uns en surveillant les autres, rivés dans l'apparence par l'argent qui les pourrit) Ces gens sont un mélodrame à eux seuls, mais je pense que le film lui ne l'est pas du tout.

Dire que Douglas Sirk fait des mélodrames, c'est donc selon moi un malentendu.


Répondre

De paul_mtl, le 9 août 2006 à 23:01
Note du film : 3/6

Terence,

En résumé, tu consideres que les personnages sont mélodramatiques mais pas le film.

Ca m'a l'air d'un discours un peu alambiqué même si je comprend ce que tu veux dire.

film mélodramatique:

outré dans l'intrigue, les caractères, le ton et d'une sentimentalité excessive

Une fois posée la définition (encarta 2005), certains trouveront que la sentimentalié est plutôt excessive

comme moi et dirons que c'est plutôt un mélodrame et d'autres non et dirons que c'est un drame voir une tragedie.

Tragédie me semble également excessif mais ca dépend de ton interpretation, de tes émotions.

Quelle est la bonne interpretation ?

Pour soi, je dirai la sienne quand elle se base sur ses propres émotions.

D'ailleurs il est possible qu'avec le temps ta propre interpretation évolue, change.

Maintenant l'interpretation majoritaire (du public et des critiques pro) fait souvent office de La bonne interpretation.


Répondre

De terence7510, le 10 août 2006 à 19:13
Note du film : 6/6

Le problème c'est que la définition que vous donnez, c'est l'interprétation que l'on fait aujourd'hui de ce qui serait mélo. On prend Musset : "vive le mélodrame où Margot a pleuré…" et on dit le mélo c'est quand on pleure parce qu'on en a rajouté une couche.

Le mélodrame, c'est quelque chose de très précis, c'est ce qu'on jouait en 1800 et après sur le boulevard du crime.

Le film qui décrit le mieux l'ambiance qui régnait là-bas, c'est bien entendu Les enfants du Paradis. Le principe du mélodrame c'est quoi ? Juxtaposer violemment des sentiments nombreux et contradictoires : la peur, les larmes, le rire, l'enthousiasme. Et passer de l'un à l'autre sans crier gare. A ces quatres sentiments on peut faire correspondre des situations : terribles, attendrissantes, burlesques, excitantes. En fait le mélodrame est la juxtaposition tranchée de quatre genres : le roman noir (première fois qu'on adapte au théâtre du roman), la tragédie, la comédie et l'épopée. Et à ces quatre situations correspond un personnage : le traitre, la victime, le niais et le justicier.

Je ne sais pas si vous savez que Daguerre était un grand décorateur de mélo. Et le mélo, c'est bel et bien l'ancètre du cinéma : orchestres, mise en scènes brillantes, danses, changement de décors brusques, participation du public etc…

La pure victime subit sans se défendre les assauts d'un traitre, elle est sauvée dans les trois dernières minutes par le justicier aidé par un niais (le bossu est un mélodrame et on donne le rôle du niais à Bourvil).

Alors évidemment on a dit que le mélodramme était bête, qu'il était exagéré (ce qui est vrai dans son expression). Les intrigues sont toujours très compliquées et la victime n'est jamais ce qu'on croit.

La question est donc de savoir si les personnages rentrent dans cette galaxie là. Et sans doute un peu, il y a les traitres qui veulent du mal à la pure héroïne (Jane Wyman), et un beau justicier (Rock Hudson).

Les couleurs du film sont exagérées et les sentiments projetés sur l'écran directement.

Donc ce serait bel et bien un mélodrame comme La porteuse de pain ou Roger la Honte sont des mélodrames.

Là où cela marche moins bien c'est que le personnage sensé incarner le justicier, en fait il se retrouve en porte-à-faux : il commet une faute, ou bien c'est une erreur, une malchance : il tombe amoureux d'une femme qui n'est pas faite pour lui.

Parce que bien sûr, il y a la différence de classe sociale (et là oui, l'affrontement est mélodramatique). Mais pas seulement.

Le jardiner ne vit pas au même rythme qu'elle et donc ils ne peuvent pas se rencontrer. C'est dit d'une très jolie façon : pour la rencontrer, il transforme sa vérité en un décor. Et Le point de rencontre, c'est la porcelaine de Wedgwood : il dit que pour la réparer il a fallu beaucoup de temps et de patience. Et cela, elle ne peut pas le comprendre et par mégarde, elle la casse : on sait dès lors qu'ils ne pourront pas se rencontrer. Ils ne sont pas accordés ensemble.

Alors là sur ce plan là, à mon avis ce n'est pas du mélodrame, c'est la tragédie pure et dure. Le héros moyen sympathique (Rock Hudson) qui commet l'erreur (Aristote appelle cela la hamartia : erreur – faute- malchance) de tomber amoureux d'une femme qui n'est pas faite pour lui et qui dès lors tombe dans le malheur (il en meurt…), ça ce n'est pas du mélo c'est de la tragédie, comme Hamlet (qui commet l'erreur de découvrir l'assassin de son père), comme Othello, comme Coriolan, comme le Cid et tant d'autres.

Ca ce n'est pas du mélo.

Et donc quand on regarde le film, on se dit que le film est une vraie tragédie, comme les forbans de la nuit sont une tragédie dans toute sa pureté. Et qu'est-ce qui est mélodramatique ? Quand on regarde, c'est la vie de ces bourgeois qui s'ennuient et qui, eux, exagèrent tout, ils vivent dans l'instant et ils changent d'avis sans crier gare et ils ne sont jamais dans la nuance. Ca c'est mélo oui. Mais Sirk vous dit bien qu'ils ont fait de leur vie un vrai mélodrame, avec des passions en conserve (la télévision).

Jane Wyman n'y est pas tout à fait et le jardinier pas du tout.


Répondre

De paul_mtl, le 10 août 2006 à 20:10
Note du film : 3/6

Une difference de classe sociale n'etait pas selon moi un handicap incontournable même à cette époque aux USA.

Effectivement c'est pas un mélodrame en plein du fait du personnage masculin intelligent qui tombe amoureux.

J'ai aimé qq idées qu'on pourrait qualifier de "philosophique".

Le sourire me vient surtout du jeu de l'actrice et de ses réflexions.

D'ailleurs c'est l'opposition de ces deux rôles qui fait davantage ressortir le ridicule de la position bourgeoise et tres convenu du personnage féminin.

Ridicule d'autant plus que l'actrice est boudinée et que c'est inespéré pour elle un tel beau jeune pretendant.

Franchement le réalisateur aurrait du choisir soit un acteur moins beau soit une actrice plus belle et attrayante.


Répondre

De droudrou, le 12 août 2006 à 09:56
Note du film : 4/6

Je pense que je vais mettre tout le monde d'accord.

D'abord que l'on utilise le qualificatif de "mélo" pourquoi pas. Moi, ça ne m'embarrasse pas.

Je vois un film. Ou il est bon, ou il est mauvais. Ou il me plaît. Ou il ne me plaît pas. Cà c'est déjà un point de certain. Ce qui m'importe c'est que le récit se tienne et me tienne. Ce qui m'importe c'est que les personnages soient intéressants. Ce qui m'importe c'est qu'à la sortie du film je sois satisfait. Ce que j'apprécie également c'est qu'il y ait de belles images. Il y a des mises en scène ratées. Il y a des mises en scène réussies.

Au niveau des acteurs, j'aurai tendance à dire que je m'en contrefiche. Ca ne veut pas dire que je ne leur accorde pas une importance, ce que je veux dire c'est que ce qui m'importe le plus, c'est le message qu'ils permettent de véhiculer.

Quand on me dit que l'actrice est grosse et boudinée, je dirai à la personne qui me fait la réflexion : "allez à l'opéra et allez voir par exemple "Le bal masqué" de Giuseppe Verdi interprété par Luciano Pavarotti. Vous m'en direz des nouvelles. Physiquement, Pavarotti a la carrure du personnage qu'il interprête ! Et quand on voit les images des héroïnes Wagnériennes, on est tout de suite convaincu que le physique a une importance !

Pour moi, "mélo" c'est un générique. De la même façon que "western" est un générique et encore de la même façon que "guerre" est un générique.

Certains films peuvent se voir attribuer un terme qualificatif. D'autres, c'est parce qu'il faut bien les classer quelque part. Un film comme Les quatre cavaliers de l'apocalypse peut se voir qualifié de film de guerre ou de mélo quand certaines séquences le rapprocheraient d'un tout autre genre si je pense à cette chevauchée des 4 cavaliers.

Si je reprends mon film préféré Cléopâtre de Mankiewicz, allez me dire que la môme Taylor est conforme au portrait physique du personnage qu'elle incarne. Allez me dire que Rex Harrison est égal à Jules César. Allez me dire que Richard Burton a le physique de Marc-Antoine… Allez me dire qu'il y a concordance dans leur âge.

Pour moi, on ne me l'enlèvera pas : il y a l'emballage, mais ensuite, très important, le contenu.

Rien d'autre.


Répondre

De verdun, le 4 septembre 2006 à 01:46
Note du film : 6/6

Il s'agit d'un superbe film, très serein par rapport à ce que j'ai pu voir de Sirk auparavant: Mirage de la vie ou Ecrit sur du vent: pas de meurtre ou de mort affreuse, une atmosphère automnale ou neigeuse, pas d'outrance dans les sentiments..

Cette sérénité n'est qu'apparente car le film fustige la haute société américaine, et les rumeurs qui accompagnent une femme mûre qui veut refaire sa vie avec quelqu'un de plus jeune et issu d'un autre milieu.

Les dialogues sont plutôt cinglants:une vieille dame riche et arrogante demande à Rock Hudson s'ils se sont déjà croisés et ce dernier répond: "oui, je m'occupe de votre jardin depuis trois ans !". La peinture de cette pression sociale sonne très juste. Une telle pression n'est sans doute pas propre aux Etats-Unis

Les acteurs sont impeccables: Jane Wyman symbolise parfaitement cette Amérique puissante d'après guerre. D'ailleurs, détail curieux, cette actrice fut la première épouse d'un certain… Ronald Reagan !Le ton à la fois émouvant et satyrique du film doit beaucoup à cette prestation.

Et il va de soit que le style de Douglas Sirk est à tomber par terre: la poésie visuelle est constante avec une utilisation de l'ombre et de la lumière exceptionnelle. Et la poésie visuelle de l'artiste fascine: les plans du cerf vu à travers la baie vitrée à la fin du métrage en sont un exemple probant.

Sirk transfigure les clichés, les médiocrités d'un scénario car chez lui, le style, c'est le fond.

Il est pénible que l'oeuvre de Sirk demeure aussi mal diffusée hormis ce film et Imitation of life et Ecrit sur du vent. Déjà en son temps, Fassbinder, admirateur du cinéaste, se plaignait de n'en avoir vu que six sur trente-neufs qui composent son oeuvre.


Répondre

De paul_mtl, le 4 septembre 2006 à 04:19
Note du film : 3/6

Sirk transfigure les clichés, les médiocrités d'un scénario car chez lui, le style, c'est le fond.

Mais de quel fond parlez vous ?

Chacun ses gouts mais en general je prefere un propos interessant avec un style faible/maladroit que le contraire.

Alors comme ca l'actrice boudinée était une ex. du president Ronald Reagan.

Je savais pas.

Le jardinier Hudson pas assez riche et le president Reagan pas assez …

Elle est difficile quand même.

:D


Répondre

De verdun, le 4 septembre 2006 à 11:07
Note du film : 6/6

Ah ben pour moi, le style prime sur le fond et Douglas Sirk est l'un des plus grands stylistes de l'histoire du cinéma.

Quand au fond, je ne vois pas ce qu'il a de déshonorant, une histoire d'amour rendue difficile par les pressions sociales, il s'agit d'une satyre efficace de cette Amerique des années 50.

Un film beau et intelligent.


Répondre

De droudrou, le 20 novembre 2006 à 06:33
Note du film : 4/6

Tout ce que le ciel permet c'est de pouvoir disposer d'une réédition complète des oeuvres de Sirk.

Ceux qui aiment apprécieront. Ceux qui n'aiment pas laisseront de côté.

C'est un genre de cinéma qui a eu ses passionnés et qui a connu ses détracteurs. Mais tout cela est une question de sensibilité personnelle. Que dans le lot, certains films ont vieilli, c'est possible, mais les films qui n'ont pas vieilli devraient pouvoir reproduire plus ou moins à l'identique les émotions qu'ils avaient suscitées.

Ce qu'il y a de bien, en fait, c'est que ce genre de film ne laisse pas indifférent. Si leurs films sont très différents, je pense que des gens comme Douglas Sirk ou Vincente Minelli sont des grands faiseurs. Il existe une certaine flamboyance dans ce qu'ils font. Leurs sujets de prédilection sont les leurs, les réalisations sont belles et les comédiens essayent de faire passer ce que ressentent les personnages.

Je regardais hier soir "My darling Clementine", en particulier cet acteur Shakespearien qui vient déclamer Hamlet. Qu'est-ce qu'il a de commun avec le personnage d'Hamlet ? Certainement pas le physique puisque l'âge n'est pas le même. Alors ? La réponse est : nous sommes au cinéma. Il y avait et il y a toujours un certain nombre de conventions à accepter.

La question que je me pose : l'état d'esprit du spectateur face à l'oeuvre qu'il va découvrir. Ca marche, ca ne marche pas. Un film prend tout de suite, ne prend pas ou prend au bout d'un certain temps. J'ai terminé la vision de "Mean Streets" que j'avais abandonné à moitié. Et je dis : "c'est très bien".

Alors où est le problème ? Sensibilité, éducation, état d'esprit du moment…

Donc : "Tout ce que le ciel permet" c'est de pouvoir voir rééditer tous les films de Sirk.


Répondre

De Impétueux, le 20 novembre 2006 à 11:59

Excellente conclusion !

D'autant que ce débat m'incite, moi qui ne connais pas du tout Douglas Sirk autrement que de nom, à aller examiner de visu ses films, compte tenu de la variété et de l'intérêt des argumentations…


Répondre

De vincentp, le 30 avril 2016 à 23:43
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Très beau film de Douglas Sirk, peut-être son meilleur. Ne pas se fier aux avis de Paul_mtl, intervenant du passé, qui publiait des avis discutables !


Répondre

De vincentp, le 24 septembre 2022 à 22:00
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Tout ce que le ciel permet, film revu ce soir sur grand écran, admirable. Puis une galère pour rentrer chez soi, faute à un accident grave de voyageur sur le RER B qui bloque le trafic. Il a fallu se replier sur des bus bondés… Il y a des soirs comme ça, ou on alterne le sublime et le sordide. Car un fait semble incontestable, All that Heaven Allows (1955) est l'un des plus grands mélodrames de l'histoire du cinéma (dans le top 5 à mon avis, mais j'y reviendrai ultérieurement). L'écriture cinématographique est tout entière mise au service de cette histoire, de la photographie à la musique, en passant par les décors et bien sur la mise en scène et l'interprétation. Douglas Sirk développe une vision holistique du monde, à partir de péripéties à trois sous..

Réflexion sur la nature humaine, les rapports entre la culture et la nature, la ville et la campagne, les anonymes et les notables de la cité, les hommes et les femmes, les parents et les enfants, le couple, l'argent, la réussite sociale, et même sur la télévision, égratignée ("elle présente les comédies et les drames de la vie" dit un personnage). Les plans, les couleurs sont des merveilles. Sirk ralentit le rythme pour produire les pics d'émotion qui ponctuent le récit. On n'a pas l'impression d'artificialité, le dosage est parfait. Une touche d'humour bienvenue juste, la ou il faut. Le film semble durer plus longtemps que ses 90 minutes, probablement parce que très dense en idées et faits. On est en présence à la fois d'une analyse minutieuse de comportements, et d'une synthèse de grands thèmes.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0095 s. - 5 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter