En voyant le portrait que brosse Cagney d'un caïd psychopathe, on a encore, plusieurs décennies plus tard, froid dans le dos. La crise de démence dans la prison, à l'annonce de la mort de sa mère, l'éclair de folie dans son oeil quand il apprend la trahison de Edmond O'Brien sont des instants inoubliables, et uniquement dûs au génie de l'acteur. Le film lui-même est très bon, rythmé, efficace, mais on ne se souvient que de ce Cody Jarrett ravagé, imprévisible, démentiel, presque touchant par instants, à faire pâlir tous les Scarface du monde. Jamais surpassé.