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Sujet : De quoi miauler de plaisir !


De Crego, le 10 avril 2003 à 13:21

J'ai lu quelque-part qu'on allait tourner un remake télé du "Chat" avec Roger Hanin et Annie Cordy (qui jouait la maîtresse de Gabin dans l'original), le tout réalisé par Josée Dayan. Arrêtez-les, vite !!!


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De Pigeon Lane, le 11 avril 2003 à 13:22

Apparemment, ça n'a pas suffi à Hanin de massacrer la trilogie de Pagnol, maintenant il s'attaque à Simenon. Va falloir qu'il se fasse une raison, un de ces jours. Avoir tourné dans 80 "Navarro" (ou plus) n'a jamais qualifié personne pour succéder à Raimu ou Gabin. Sinon, Horst Tappert ("Derrick") serait le plus grand acteur de l'univers.


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De verdun, le 2 mars 2006 à 22:13
Note du film : 6/6

Evidemment, ce n'est pas le film qu'il faut regarder un après-midi pluvieux où vous n'avez pas le moral. En ce sens là, Granier-Defferre a pleinement réussi à restituer le désespoir simenonien.

Gabin -dont la filmographie des dernières années est souvent décevante avec des titres comme "le tatoué", "le tueur","verdict" ou "L'année sainté"- est au meilleur dans un le rôle d'un personnage qui ne parle plus à s femme. C'est presque un contre-emploi par rapport à ses rôles "audiardesques" de l'époque. Signoret, actrice qui a su utiliser comme personne sa vieillesse, se donne elle aussi de façon saisissante.Même Annie Cordy dans le rôle de la confidente de Gabin est impeccable.

C'est à la fois un huis clos sur l'usure tragique d'un couple et surtout le terrible poids des années qui passent, et un film presque documentaire sur un environnement urbain en changement qui souligne l'appartenance des deux personnages principaux à une autre époque.

Evidemment, ce n'est pas joyeux mais est-ce exagéré de dire qu'il s'agit peut-être d'une des plus belles réussites du cinéma français?


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De Impétueux, le 29 mai 2006 à 19:16
Note du film : 6/6

Le pugnace défenseur que je suis, ou essaye d'être, du cinéma de Pierre Granier-Deferre vous rejoint avec plaisir dans la célébration de ce chef d'oeuvre ; il y a tout – et, vous avez raison, surtout de la tristesse – dans ce film ; la tristesse pesante mais aussi le désespoir devant les années enfuies et surtout les espoirs massacrés, il y a la grisaille des vies, si bien accentuée par la désespérance des banlieues, la qualité extrême de l'interprétation, y compris celle d'Annie Cordy, bien meilleure actrice qu'elle n'est chanteuse (on l'a vue excellente, à a même époque, à peu près dans Le passager de la pluie…)

L'histoire, comme souvent pour les œuvres de Simenon portées au cinéma est très réadaptée : dans le roman, Juliette Bouin (Simone Signoret) est issue d'une bonne bourgeoisie industrielle, tombée dans une médiocrité financière relative et la différence de classe sociale avec Julien (Jean Gabin) qu'elle a épousée sur le tard explique sans doute davantage la mécanique de l'aversion qui monte entre les époux ; mais la relation Gabin/Signoret aurait sans doute moins bien fonctionné.

Dans les suppléments de l'édition DVD Canal+ classique, Granier-Deferre explique drôlement que Simone Signoret redoutait beaucoup de tourner avec Jean Gabin, notamment en raison de leurs positions politiques respectives ; n'empêche qu'à l'écran ces réticences initiales n'apparaissent pas une seule seconde…


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De Gilou40, le 6 décembre 2010 à 23:40
Note du film : 3/6

Désolée de jouer les trouble-fêtes dans ce concert de louanges, mais je n'ai que très peu d'engouement pour ce film. Pourtant toutes vos critiques sont justes, fines, et très objectives. Mais ce qui me saute aux yeux d'emblée et tout le long du film, -et qui gâche tout-, c'est le rôle de Gabin. Même magistralement joué, c'est quand même celui d'un immonde C.. ! Bien ancré dans sa connerie, capricieux, de mauvaise foi, et avec autant de jugement qu'un gamin. Signoret, elle, assume l'âge, le temps passé, le handicap, et les souvenirs qui font plus de mal que le présent. Et sans jamais être sâoule.. Elle est grandiose là ou il frise le ridicule le plus abject. On a vraiment envie de le gifler à tout bout de champ ! Et puis ça dure, ça dure, c'est longuet. Ce chat ronronne de trop…

Voilà, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, très exactement le fond de ma pensée.


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De Arca1943, le 6 décembre 2010 à 23:46

« Mais ce qui me saute aux yeux d'emblée et tout le long du film, -et qui gâche tout-, c'est le rôle de Gabin. Même magistralement joué, c'est quand même celui d'un immonde C.. ! Bien ancré dans sa connerie, capricieux, de mauvaise foi, et avec autant de jugement qu'un gamin. »

Voilà, c'est bien le personnage, en effet. C'était cela aussi dans le roman de Simenon : ce qu'on appelle en bon québécois un vieux bucké (prononcer boqué). En quoi « ça gâche tout », par contre, j'aimerais bien le savoir.


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De Gilou40, le 7 décembre 2010 à 02:31
Note du film : 3/6

Ca gâche, parce que la puissance du film s'en ressent. Il ne l'aime plus, il a vieilli, son jouet ne l'intéresse plus. Et il lui dit d'ailleurs : "-C'est comme ça et c'est pas autrement, je n'y suis pour rien !-" Et il fait quoi tout le long du film ? Il boude ! Comme un gosse qui a perdu son gôuter. J'aurais aimé qu'il ait le comportement de Suzanne Flon qui vit la même triste exprérience dans Sous le signe du taureau : Elle est délaissée, mais elle se bat pour le récupérer. Mieux : Pour enfin le comprendre !
"- Tu fais ça pour que je te regarde ?-"
"- Pour que tu me vois !!-"

Car enfin, c'est leur La fin du jour à eux. Et le film aurait gagné en mélodrame, beaucoup moins ennuyeux celui-là, si il n'avait pas eu ce comportement monstrueusement égoiste. Alors vous me direz qu'il n'était pas dans l'intention de Pierre Granier-Deferre de filmer Les sous-doués en vacances, mais donner beaucoup plus d'intensité au désespoir de Gabin aurait autrement servi le film. Car Gabin flâne trop , au sens propre et au sens figuré dans cette oeuvre. Et il nous fait souvenir de ce que disait Flaubert :Le flâneur parisien est aussi souvent un homme au désespoir qu'un oisif. Elle, Signoret, nous rappelle Maurice Barrès :Elle s'accrochait avec l'énergie du désespoir aux pentes de la colline. Et le film se termine sur ce qui pourrait être cette citation de Camus :Ceux qui aiment et qui sont séparés peuvent vivre dans la douleur, mais ce n'est pas le désespoir: ils savent que l'amour existe. Alors ?…Ben alors il consent à réaliser quand le "jeu" est terminé. Et il avale ses comprimés comme un gamin range sa chambre avant l'arrivée de sa mère, pour ne pas se faire engueuler ! J'ai fais mon devoir


Gabin a laissé faire le temps, la vieillesse, sans se battre. Ca gâche tout. Si au moins il était parti retrouver le Yang-Tsé-Kiang, avec elle, dans un sursaut alcoolisé commun, comme il le faisait dans Un singe en hiver, quelle belle fin, et quel accomplissement de l'Amour et de cette vie à deux pour le pire et le meilleur…Dans la fin du jour, justement, Jouvet et Michel Simon avaient connu le meilleur et jusqu'à leur dernière seconde de vie, ils le défendront ! Içi, Gabin s'en fout ! Ca gâche tout !


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De 7ème Art, le 7 décembre 2010 à 08:53

"Gilou 40" vous nous avez appris à de meilleurs discernements dans vos critiques ou commentaires cinématographiques.

J'ai l'impression que vous n'avez pas saisi le sens de ce film, ou tout simplement que votre psychologie a dû mal à admettre qu'il y ait des réactions humaines différentes face à l'indifférence dans le couple, voire la séparation latente.

Pourquoi voulez-vous que les gens se battent systématiquement pour conserver ou retrouver ce qui a été un temps leur "bonheur" ?. Le jeu de Gabin dicté par le scénario est très fort et correspond au personnage (et à l'acteur). La chute finale en est la démonstration. Pas de remise en question inutile… la mort seule a trouvé la réponse à ces non-dits !


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De Gilou40, le 7 décembre 2010 à 16:04
Note du film : 3/6

Monsieur 7e art, qui apparemment me connait que je ne connais pas et qui apparait pour la première fois sur ce forum, je vais vous répondre :

Pourquoi voulez-vous que les gens se battent systématiquement pour conserver ou retrouver ce qui a été un temps leur "bonheur" ?.

Parce que c'est quand on arrête de se battre que l'on devient vieux et que l'on meurt !!

Remise en question ? Quelle remise en question ? Il s'agit de continuer jusqu'au bout ce qui fut et doit rester jusqu'à la grande nuit venue ! Mais non ! Laissons donc la mort se demerder avec nos existences. Gabin a t'il aimé Signoret un jour ? J'en doute fort… Signoret qui n'a pas votre raisonnement, mais défend le mien ! C'est un peu simple de dire :"-je suis vieux, j'taime plus, c'est pas ma faute !-" La vieillesse est tout ce qui va avec, ce n'est pas un huissier qui vient saisir vos meubles. Seule la maladie peut dispenser d'aimer encore. Lui, il est juste bien dans sa vieillesse , dans sa connerie, dans l'indolence indigne de ceux qui baisse les bras ! D'ailleurs, Gabin le dit bien à Annie Cordy:"- Mais je ne lui reproche rien !-" Le chat ?? Mais qui joue au chat et à la souris avec elle ? Il est toujours en train de l'épier, de s'inquiéter pour elle ! Ah mais il est vieux, vieux comme une mauvaise excuse, alors….Il laisse partir les derniers instants d'une belle histoire comme il regarde d'un air distrait les bulldozers démolir les maisons qui l'entourent. Personne ne s'est couché devant les bulldozers. Tout le monde abandonne. Lui aussi. Il est vieux…. Il n'est pas obligé de jouer Les amants de Maguelone, mais il aurait proposé à Signoret d'en finir avec elle, ce qui se passe à la fin, au lieu de faire mumuse avec son chat, le film aurait eut une autre gueule. Alors que là, quand il avale ses comprimés, on lui ficherai des gifles avec plaisir !

La chute finale, dites vous ? Mais elle va dans mon sens !


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De 7ème art, le 7 décembre 2010 à 17:07

Excusez-moi "Gilou40" non, je ne vous connais pas !… pourquoi m'appeler "Monsieur" et enfin qu'importe que j'apparaisse pour la première fois sur ce forum ? Ce site est-il destiné à quelques aigris qui pensent détenir la vérité universelle ?

Vous dites " il aurait proposé à Signoret d'en finir avec elle, ce qui se passe à la fin, au lieu de faire mumuse avec son chat, le film aurait eut une autre gueule"… Je pense que le film aurait été d'une grande banalité !. Ou vous êtes très jeune et ne pouvez comprendre l'attitude de Gabin faute d'expérience, ou alors vous n'avez rien compris à l'Etre humain et ses contradictions.

"Se battre dans la Vie" fait partie de ces citations à l'emporte-pièce que l'on applique à tout et n'importe quoi. S'il y a bien un domaine où la "bataille" est loin d'être présente, c'est celui des "sentiments". Se taire, ne pas admettre ce que l'on est et ce que sont les autres fait partie de nos choix ou de nos erreurs.

Faire de ce film un simple thème à la "Jean-Luc Delarue" aurait été mièvre… Laissons aux moralistes de tous bords le soin de croire que la "bataille" est le seul moyen de résoudre les problèmes. N'avez-vous pas pensé un seul instant que Gabin (dans son rôle) avait tout compris, tout admis, mais que la lassitude était plus forte que tout !


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De Gilou40, le 7 décembre 2010 à 19:09
Note du film : 3/6

Je vous appelle "Monsieur" parce que je suppose que derrière ce pseudo se cache un vieux routard de ce site. Pourquoi seriez vous resté silencieux jusqu'à ce que Gilou40, qui est très jeune et très conne se mette à dégoiser ? Pour le reste, je ne suis en rien convaincue par vos écrits fort respectables…A vous relire, Monsieur.


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De Tamatoa, le 14 octobre 2013 à 22:53
Note du film : 4/6

Il y a, à la fin de ce film, une scène terrible. Clémence est morte et Gabin voit arriver, depuis sa fenêtre, la voiture noire des éboueurs escortée par ceux-ci. A cette époque ce n'était pas des camions blancs qui passaient avec, à leur bord, des éboueurs vêtus de blanc et enveloppés de leurs gilets de sécurité vert fluo. Et dans Le chat, cette voiture poubelle qui approche lentement de la maison, entourée de ces hommes en noir, aux visages lugubres, me fait impérativement penser à La Charrette fantôme. Elle vient ramasser les morts.. Gabin le sait et se suicide.

Pour le reste, on étouffe … Le cirque de Signoret a quitté la ville et sa vie et Gabin subit les réunions de syndicat mortellement ennuyeuses. Ils sont pris tous deux dans l'inexorable de la vieillesse. Signoret agite les souvenirs, Gabin ne veut plus entendre. Le chat, qui se connait sept vies, compte sournoisement les coups. Certains gros plans sur le regard de ce félin sont insupportables. Il est le maitre. On étouffe… Huit-clos sordide et, hélas, tellement banal. Seul, le talent de ces deux grands nous fait accepter le film dans son ensemble, malgré une lenteur qui peut agacer quelque peu. On étouffe mais eux souffrent avec tellement de grandeur que nous attendons sans broncher le souffle d'air que viendra nous apporter la sirène de l'ambulance…


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De vincentp, le 12 novembre 2021 à 22:11
Note du film : 5/6

Impeccablement construit, un très bon film, porté par un scénario habile. On a affaire à des personnages âgés qui ne peuvent suivre l'évolution naturelle de la société. Une vision quelque peu passéiste traverse ce film. L'aspect documentaire lié à la construction du quartier d'affaires de La Défense (ou travaillent aujourd'hui cent cinquante mille personnes) est très intéressant. On apprend sur internet que les immeubles construits à l'emplacement de "l'impasse Dupuis" ou a été tourné le film en 1970 vont être détruits à leur tour pour être remplacés par de nouveaux immeubles, et les derniers habitants bientôt expulsés.


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