Tout à fait pour. Et j'ajoute que même Red Skelton n'est pas si mal, dans son genre. À l'époque des débuts héroïques de la télé, il faisait rire aux larmes des millions d'Américains…

Ce film, construit selon le principe de différents numéros (réalisés par différents cinéastes dont Georges Sidney et Vincente Minnelli) est de qualité inégale, puisqu'on y trouve des sketchs d'un intérêt peut-être aujourd'hui limité (ceux avec le comique Red Skelton) et des séquences musicales magnifiques, telle Limehouse blues, qui restera comme un des plus beaux ballets de la comédie musicale. Interprêté par Fred Astaire et Lucille Bremer, réalisé par Minnelli, qui trouve ici son style définitif (dynamisme maximal, cadrages sophistiqués, usage optimal des possibilités offertes par la couleur, création d'une atmosphère surréaliste, passage du rêve à la réalité), ce numéro constitue, outre un sommet du genre, également une très belle ébauche de yolanda et le voleur réalisé quelques mois plus tard avec les mêmes acteurs.

Bremer et Astaire sont peut-être bien les meilleurs danseurs de la comédie musicale, toutes époques confondues. Habitué à la comédie musicale, j'ai été littéralement "scotché", lorque j'ai vu le film au cinéma, par la performance de ces acteurs qui semblent aimanter l'un à l'autre… Mais il est vrai que Lucille Bremer n'était pas une grande actrice, contrairement à l'épatante Cyd Charisse, qui incarne à jamais la déesse d'un genre aujourd'hui disparu (j'en connais quelques-uns qui parlent de la belle Cyd avec des sanglots dans la voix)…

Ce film contient aussi le seul numéro musical qui met en scène un numéro conjoint de Kelly et d'Astaire : the babitt et the bromide. Il est donc à rééditer !

Pour autant que je sache, il semble que "Ziegfeld Follies" de Minnelli – qui se tape ses soixante deux ans (en 2008), avec l'air d'en avoir beaucoup moins – je parle du film, pas de l'auteur -, n'a toujours pas été diffusé en zone II, et n'existe qu'aux USA. On a envie de crier au scandale ! Il parait que l'on peut "dézoner" son lecteur DVD, ce qui permettrait de lire sans encombre les DVD provenant de l'autre coté de l'Atlantique. Encore faut-il savoir s'y prendre, et les multiples demandes aux uns et aux autres pour obtenir cette modification sur mon matériel se sont toujours heurtées à des incompétences, avouées, il est vrai. Faute avouée est à moitié pardonnée, nous dit-on. J'accorde donc 50 % de pardons, mais je reste sur ma faim. Et puis l'on rencontre là des versions rarement sous-titrées en Français, bien évidemment. Quand je pense que je disposais d'une cassette VHS, avec la qualité relativement plus faible que l'on sait que celle offerte par le DVD, mais à défaut… Hélas, depuis deux à trois ans, je ne peux remettre la main dessus ! Est-elle oubliée quelque part, a-t-elle été prêtée à un affreux qui s'est donné beaucoup de mal pour oublier de me la restituer ? Je n'ai pas de réponse. C'est vous dire si l'arrivée d'un DVD zone II "Europe" comblerait mes vœux. Y a-t-il annonce d'une arrivée prochaine de ce bijou ? Serait-il déjà en vente sans que je n'en susse rien ? L'un ou l'autre de ces précieux collaborateurs de DVD TOILE pourrait-ils éclairer ma lanterne ?

Cela dit, si l'on veut excepter des sketchs parlés, les parties dansées ou chantées atteignent à ce que la MGM pouvait produire de plus merveilleux au firmament du "musical". Plus tard, ce seront "Donnez-lui sa chance" de S.Donnen – tourné pour partie dans le théâtre souvent aperçu sur les écrans de la Métro, et où se battent André Moreau et le méchant Noël de Mayne dans le sublime Scaramouche (1952 )- et les éblouissants "Tous en Scène", "Chantons sous la Pluie", "Brigadoon", "Les sept femmes de Barberousse" "Un jour à New-York" et bien d'autres encore, jusqu'à ce que le rideau tombe, les lumières des rampes faiblissent et laissent la place à l'ombre qui étouffe les paillettes. Elle n'offre plus désormais que le souvenir d'un genre disparu. Là, au moins, les DVD existent avec des restaurations excellentes au point d'avoir parfois des perceptions sonores de stéréo, alors que la plupart des films, antérieurs à l'apparition des écrans larges, "scope" ou autres, étaient enregistrés en mono (sauf les "scope" bien entendu).

Pour "Ziegfeld Follies" un mot – peut-être un peu sévère – sur les parties parlées. Déjà à l'époque ces sketchs semblaient mal intégrés au film, même s'ils pouvaient coller avec le ton américain. Aujourd'hui, ils sont à peine supportables : "Le billet de loterie" offre le jeu outré jusqu'à la vulgarité de deux comédiens (?) qui en font des tonnes, Red Skelton se montre dans un sketch d'alcoolique assez lamentable, la scène est coupée en trois plans "américains" (l'acteur cadré à la taille), dont le premier et le dernier, séparés par un plan rapproché plus court, semblent interminables tant les grimaces et le cabotinage de l'acteur fait poindre la nausée. Il y a cependant un très curieux sketch, "le Téléphone", dont il se pourrait qu'il ait inspiré en partie le fameux "22 à Asnières" de Fernand Raynaud. Les moins jeunes des correspondants du très honorable DVD TOILE sauront de quoi je parle.
Restent les parties "dansées-chantées" qui atteignent au sublime. Léna Horne qui chante un air étrange, fiévreux et envoutant dans une taverne enfumée, a un charme auquel on succombe aisément. "Mon cher cœur", dansé et chanté par Fred Astaire et Lucille Bremer dans un parc de toile peinte, façon théâtre, emporte l'adhésion par une chorégraphie impeccable sur une musique d'Harry Warren, et le célébrissime "Limehouse" est une superbe variation dansée et chantée (encore F.Astaire et L.Bremer) sur des images qui mêlent les tons crème du fond et les accessoires bleus porcelaine, aux deux danseurs vêtus de rouge vif. L'introduction de ce ballet se fait dans une rue portuaire avec sa population interlope de matelots et de prostituées noyés dans le brouillard, et la blessure qu'il reçoit pendant une échauffourée, conduit le héros dans un rêve coloré et somptueux, avant de retrouver le port crasseux, au moment où la mort s'empare de lui. Peut-être trouve-t-on là le summum de la qualité et l'union parfaite de Broadway, d' Hollywood – celui de la grande époque -, du savoir faire MGM et du talent de Minnelli, qui était peintre, ne l'oublions pas, et montre ici son excellente maîtrise de la couleur (merveilleux Technicolor des années quarante !) liés les uns et les autres par une mise en scène au cordeau !

Ajoutons que plusieurs scènes de danse (Fred Astaire, Judy Garland) ont été coupées au montage pour caser les sketchs navrants dont je parle plus haut. Un article qui date de quelques années exprimait le vœu d'une retouche du montage, et la remise en place des séquences écartées. Sans aller si loin on peut former le vœu que ces séquences retirées, figurent au moins dans les suppléments, mais rien ne dit qu'ils existent dans la version USA (zone I).

Je rêve d'un DVD zone II, et vous ?…

Indépendamment du fond du message, azurlys c'est tout de même curieux que vous ne fassiez pas le tout petit, petit effort qui serait nécessaire pour que vos intéressantes interventions soient améliorées par l'effet des corrections que vous pouvez apporter à tout moment, en tout temps (il m'arrive de corriger des erreurs, balourdises, fautes d'orthographe dans des messages que j'ai écrits il y a trois ou quatre ans), mais aussi en créant les liens hypertextes avec films ou acteurs !

Vous voyez bien que juste au dessus de l'espace où vous écrivez, il y a deux onglets, Films et Artistes, non ? Et si vous cliquiez dessus un jour ?

Depuis La Provence – sans rapport à ma connaissance avec le sujet – je relis, avec un doigt de nostalgie, mon message de Juillet 2008 sur DVDTOILE relatif à ce film, et je pose à tous une question déjà évoquée au travers le message précédent : est-il enfin question de la diffusion de ce chef-d'oeuvre de comédie musicale en Europe ? Il y a bien au moins quatre ou cinq ans qu'il est disponible aux USA, mais "zoné" 1. Impossible de le lire sur un lecteur normal.

A défaut, se trouverait-il sur ce forum l'heureux propriétaire d'une "VHS" logiquement extraite d'une diffusion télévisée – il a fait les beaux soirs des Fêtes de fin d'année à plusieurs reprises, dans le Cinéclub de FR.3, sous la houlette de Patrick Brion. Je l'avais ainsi enregistré, avec la qualité relative que l'on sait, mais la diffusion tirée de cassettes numériques Bétacam fournissait un son de qualité convenable et un Technicolor splendide, aux couleurs fausses, chatoyantes à souhait que cela en était une bénédiction… Ma cassette a hélàs disparue ("ma cassette, ma cassette !…")

S'il se trouvait un possesseur de cette oeuvre que l'on persiste à nous refuser en France (pourquoi ?) je serais volontiers preneur d'une copie sur DVD (uniquement, mon lecteur refuse les DiviX). Si oui, merci de me faire connaitre les possibilités d'obtenir cette perle, et les conditions.

Merci de m'avoir lu, et à bientôt…

Je confirme l'intérêt de ce film dont les numéros musicaux sont magnifiques (en revanche, les sketchs… hem !). Je me souviens notamment de Lena Horne susurrant "Love" dans une taverne des Caraïbes, des chinoiseries de Fred Astaire dans Limehouse Blues, de Judy Garland s'autoparodiant en star adulée dans une fausse interview chantée, de l'unique duo répertorié Astaire / Gene Kelly…

Vous pouvez facilement commander des dvd zone 1 chez Ciné-musique, rue de l'arbre sec à Paris. Ensuite, vous trouverez bien une officine capable de vous graver une copie sur un dvd lisible… Cela vaut le coup de tenter !

Nous sommes tous d'accord pour considérer que ce film, comme les classiques du "musical", fait partie du patrimoine de l'humanité, et que à ce titre il est d'une jeunesse éternelle !