Le film est sorti en zone 1, dans une copie 16/9 bien plus décente que celle proposée par René Chateau. Mais ça ne fait pas de Représailles un chef-d'oeuvre pour autant ! Le look du film a terriblement vieilli (photo surex, mouvements de caméra tremblotants, coups de zoom incessants), et le scénario s'éparpille dans des séquences inutiles, suivant les résistants italiens, au lieu de se focaliser sur le vrai sujet : le face à face entre le bourreau nazi et l'ecclésiastique. Si Mastroianni fait correctement son boulot, sans se donner beaucoup de mal, le film vaut le détour pour Burton, ambigu, intelligent et malsain à souhait, dans le rôle du major à qui incombe la tâche inhumaine des 330 exécutions sommaires. D'ailleurs, il est très intéressant de constater qu'à un moment donné, le film devient une sorte de Schindler's list à l'envers : les S.S. et la police italienne font des listes, afin de trouver des personnes susceptibles d'être assassinées (condamnés de droit commun, résistants, Juifs, etc.) Hélas, Cosmatos aura été plus doué pour les films d'action décérébrés (Rambo), et même les post-westerns (l'assez réussi Tombstone), que pour les films psychologiques. Tout est simplifié à l'extrême, bâclé, les enjeux politiques sont survolés de loin, et on enrage de voir le duo Burton-Mastroianni à demi utilisé. Ils méritaient sinon un autre film, du moins un grand réalisateur qui sache les diriger. Représailles n'est qu'une série B multinationale, bien en-deçà de son thème. Un film qui mériterait un remake, en somme.

« Représailles n'est qu'une série B multinationale, bien en-deçà de son thème. Un film qui mériterait un remake, en somme. »

Et si on n'a pas de remake sous la main ? Eh bien, on prend La Fureur des SS, version réalisée 11 ans plus tôt – en 1962, donc – avec Gino Cervi, Andrea Cecchi et Sergio Fantoni. Je parie que c'est meilleur…

Incroyable ce que ce film avec un sujet pareil peut être nul ! Voila que j'ai voulu le voir pendant assez longtemps, pensant qu'un film avec Burton et Mastroïanni pour lequel Morricone écrit la musique ne pouvait, malgré les mauvaises critiques que j'avais lues à droite et à gauche, ne pas être complètement mauvais, et puis finalement, j'ai en cours de visionnage dû admettre que Représailles était un bran de chien. Dans Représailles les rapports entre le ss Kappler et le père Antonelli auraient pu être dix fois plus intéressants et plus approfondis que ça et c'est en fait uniquement pour ça que le film avait raison de voir le jour. Finalement il n'y a pas dans Représailles de confrontation réelle entre Burton et Mastroïanni, qui n'ont même pas l'air de prendre plaisir à jouer ensemble.
C'est triste à dire mais Mastroïanni n'est vraiment pas terrible dans Représailles. Même Burton joue sans grande conviction un méchant dessiné sans grand relief, mais dont on sait qu'il est méchant !
Dieu sait s'il y avait avec Représailles matière à faire un bon film. Plusieurs sujets dans un seul : l'amitié entre un curé humaniste et une saloperie de premier rang qui partagent la même passion pour la peinture, les représailles sanglantes des Allemands face à un crime commis par la Résistance, la non intervention de Pie XII… Qui pouvait rater ça ?

Même George P. Cosmatos (pas un grand réalisateur je l'admets) mais qui est tout de même quelqu'un qui a su parfaitement régler certains de ses films n'avait pas de raison de rater à ce point là Représailles.
Car dans Représailles admettons le, tout est raté ! Même la musique de Morricone ne risque pas un jour d'apparaître dans un Best of cd des meilleures musiques de son auteur. Le film manque non seulement d'air ; 80 % des scènes de Représailles sont tournées en intérieur, mais en plus de ça dans des décors parfois laids et en plus j'ai un peu eu l'impression que les personnages restaient souvent dans les mêmes pièces, ce qui donne au film un côté très immobile.
A l'inverse de Pm Jarrig je ne vois pas trop d'intérêt à ce que l'on fasse un remake à ce film, car ça ne ferait rien de plus qu'un énième film sur la deuxième guerre mondiale et qu'en fait la seule vraie raison de l'existence de ce film est la présence de Mastroïanni et Burton sur la même affiche. Qui pourrait aujourd'hui les remplacer ?
Sur le même sujet d'autres films ont d'ailleurs été fait : Amen, Section spéciale…

Heureusement c'est dans la violence que le film s'en sort le mieux ! La scène finale de l'exécution est assez monstrueuse et parvient finalement au dernier moment et ré-attirer l'attention d'un spectateur qui commence à s'endormir et le passage du violent attentat contre les Allemands est également plutôt réussi.

Grosse déception car les diverses affiches du film, laissaient présager un bon film :