Je trouve le film vraiment très beau, mais il est dommage que la prestation de Gary Cooper soit si supérieure à celle de Grace Kelly (vision personnelle et subjective).
Grace Kelly n'a jamais été une bonne actrice (voir comment elle se fait bouffer toute crue par Ava Gardner,
dans Mogambo)
, et effectivement, elle est appliquée et ennuyeuse dans High noon.
Mais c'est très bien pour ce personnage de petite quaker coincée et moralisatrice. Comme Hitchcock
plus tard, Zinnemann
s'est intelligemment servi des faiblesses de sa comédienne.
Oui et non.
Grace Kelly n'a probablement pas été une très grande actrice, au sens ou on l'entend traditionnellement : capable d'endosser des rôles dramatiques de grande envergure comme le firent avant elle Ingrid Bergman, Anne Baxter, Jeanne Crain, Linda Darnell, Jennifer Jones etc.. Mais elle avait quelque chose de particulier : une présence, un regard, globalement un mélange étonnant et ambigu de retenue et d'audace, de grande pudeur et d'agressivité sexuelle. Un personnage pivot, catalyseur de pulsions refoulées, autour duquel tourne une intrigue. Dans fenêtre sur cour, le crime était presque parfait,
ceci est parfaitement évident. L'utilisation qu'en fait Hitchkock dans fenêtre sur cour
est impressionnant. Il faut rappeler que Grace Kelly avait la réputation de briseuse de ménages. Lors du tournage de le crime était presque parfait,
elle eut une liaison avec Ray Milland. Tout sauf une pauvre quaker, comme vous le dîtes. Un personnage fort, étrange, ambigu, qui laissera une empreinte indélébile au sein du septième art.
On se demande pourquoi Le train sifflera trois fois bénéficie d'une telle aura, alors que c'est un film du douzième rang, construit sur un scénario infantile, des acteurs marmoréens et ennuyeux comme la pluie, une musique exaspérante (de Dimitri Tiomkin)
qui fut, hélas, un succès considérable, qui ne présente même pas ce qui est le principal intérêt des westerns, des décors pittoresques et spectaculaires…
Un des films les plus surévalués de l'histoire du cinéma, sûrement…. Si je ne suis guère amateur de westerns, je peux m'émerveiller de la force et de la beauté formelle de La prisonnière du désert, je peux m'exalter de l'émotion mélodramatique et héroïcisante de La révolte des dieux rouges,
des nobles sentiments de L'homme des vallées perdues
et entrer dans la subtilité cinématographique des films de Leone
; mais là ! puéril, niais, prétentieux… comment faire un mythe de ces récits d'arrière-cour !!!?
La réputation de ce western est liée au fait qu'il correspond alors en Europe à la prise de conscience que ce genre peut aborder des sujets sérieux, politiques et sociaux, et pas seulement des pétarades.
Reste un récit très bien mené et interprété, finalement assez typique de la production des années cinquante.
Un de mes plus grands ennui au cinéma. Je préférerai dix fois plus certains petits westerns légèrement oubliés à ce film qui dure et n'en finit plus de durer. On attendait des pétards, du flingue et tout simplement du western, on se retrouve avec une trame psychologique et un de ces films années cinquante aussi nécessaire qu'un somnifère dans les soirs d'insomnie.
Sur le même thème revoyons plutôt Le Dernier train de Gun Hill ou Rio Bravo
qui eux au moins ne perdent pas de temps avec des personnages inutiles. Trop de gonzesses bavardes dans Le train sifflera trois fois,
trop de dialogue, trop de bourgeoisie… Un western ça n'est pas ça et si ça l'a été, ce fut déplorable.
Ce putain de train est tellement long à venir qu'on se demande s'il va finir par arriver ! Seulement entre le générique et l'arrivé du train il y'a au moins une heure et demie ou il ne se passe… RIEN !
J'avoue sans honte que j'ai sauté une partie du film sur mon lecteur Dvd pour en arriver directement à la fin tellement c'était long.
Avouons qu'un noir et blanc fut-il magnifique ne suffit pas à faire d'un film, un bon film. Les images sont soignées, les acteurs d'une classe aujourd'hui évanoui. Mais ce faux classique n'est plus en 2011 que l'ombre d'un cinéma, qui dès les années soixante et les premiers westerns de Sergio Leone n'a plus eu aucun intérêt.
Tout ça pour dire que Le Train sifflera trois fois m'a presque passé le gout d'essayer d'autres westerns de l'époque que je n'ai pas vu comme Règlement de comptes à O.K. Corral.
« Tout ça pour dire que Le Train sifflera trois fois m'a presque passé le gout d'essayer d'autres westerns de l'époque. »
Alors là, ce serait tout de même dommage. À titre d'antidote, je vous suggère Vera Cruz, si vous ne l'avez déjà vu. Plus cru, certainement moins formaliste, ça annonce (un peu) Leone et Peckinpah.
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